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| APPEL DE PIERRE SCHOENDOERFER POUR NOS SOLDATS | |
| | Auteur | Message |
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Marcus Pro !
| Sujet: APPEL DE PIERRE SCHOENDOERFER POUR NOS SOLDATS Ven 23 Déc 2011 - 11:56 | |
| Pierre Schoendoerfer, cinéaste et témoin de nos armées, vient de publier dans MATCH un appel pour la mémoire de nos soladats en Afghanistan :
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Pourquoi-nos-soldats-meurent-366813/?sitemapnews
«Kabul town is sun and dust/Blow the trumpet, draw the sword…», chantait Rudyard Kipling dans une de ses ballades des «Trois soldats».
«La ville de Kaboul n’est que soleil et poussière/Soufflez dans vos trompettes et brandissez vos sabres.»
L’Afghanistan! La route de la soie. Un pays rugueux d’une impitoyable beauté. Peuplé d’une multitude d’ethnies, de tribus, de clans susceptibles et turbulents, chamailleurs, à la fierté sourcilleuse; des Pathans, des Kafirs, des Ousbakis, des Tadjiks, des Hazaras, des Pachtouns, des Balouches — j’en oublie… Ils ont subi la dure poigne d’Alexandre le Grand, de Genghis Khan, de Timur le boiteux dit Tamerlan. Poussière sur la route de la soie, dispersée par le vent. Plus tard, ce fut celle des Britanniques de l’armée des Indes de Kipling, récemment celle des Soviétiques. Poussière et squelettes blanchis par le soleil, décapés par le vent de sable des steppes. Hier et aujourd’hui, c’est des Talibans!…
Il était une fois, dirons-nous dans quelques années, il était une fois à des milliers de kilomètres, au cœur de l’Eurasie, si loin des justes préoccupations des Français, il était une fois une guerre d’Afghanistan. Une guerre qu’on n’appelait pas guerre, comme on n’appelle plus, de nos jours, un flic un gardien de la paix — question de sémantique.
Il était encore, une fois de plus, des soldats de la France qui tombaient au feu en tentant de remplir la difficile et ambiguë mission que la République leur avait confiée. Régiment après régiment, nos soldats montaient en ligne tous les six mois, dans des vallées perdues aux noms impossibles. Et ils payaient le prix, sans grincement de dents ni murmure. Ils n’en pensaient pas moins. «Servitude et grandeur militaires» de Vigny. Le courage du soldat sous le feu brille d’un éclat particulier, parce que la mort est là juste en face
Il y a dans la cour d’honneur des Invalides un gros canon de bronze du XVIIIe siècle qui porte l’inscription: «Ultima ratio regum»… Notre présence armée en Afghanistan n’est pas «l’ultima ratio» de la France.
Ces soldats français, je les connais. Ils sont beaux, jeunes, joyeux, bien entraînés – ce sont des sportifs –, ils ont choisi en toute conscience le noble métier des armes. Ils sont courageux. Du courage, il nous en faut à tous et à chacun, et de toutes sortes, de toutes les variétés, de toutes les espèces. Nous avons tous besoin de courage, tous les jours. Nous le savons. Mais le courage du soldat sous le feu brille d’un éclat particulier, parce que la mort est là juste en face, devant, et qu’il faut rester droit dans ses bottes. Pourquoi? Pour rien, pour l’honneur. «Le courage s’entretient comme les fusils», disait, je crois, Napoléon.
Ils ont le sens de l’honneur, de la fraternité et du respect humain. Ce sont des hommes selon mon cœur.
N’oublions pas nos morts et nos blessés. «Un peuple qui perd la mémoire est un peuple condamné à mourir de froid», a dit un poète.
Ne les oublions pas. Qu’ils ne deviennent pas poussière sur la route de la soie, dispersés par le vent.
Il en va de notre honneur.Point final | |
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