Forces spéciales : 10 ans en Béarn
Par Gérard Cayron
Publié le 25/06/2012 à 06h00
Le général Didier Brousse commande la BSFT
Cette brigade de l'armée de Terre intervient dans tous les coins de la planète. (Archives Ascencion Torrent)
Une quarantaine de soldats défileront le 14 juillet à Paris. (DR)
L'hélicoptère caïman devrait débarquer à Pau en 2016. (DR)
Cette brigade de l'armée de Terre intervient dans tous les coins de la planète. (Archives Ascencion Torrent)
Il n'y aura pas beaucoup de cartons d'invitation. Ni de grands reportages à la télé. C'est en petit comité, souvent dans l'ombre et en tout cas loin des feux médiatiques, que les fameuses forces spéciales préfèrent vivre leur vie. Pour autant, la brigade Terre de cette même unité soufflera bel et bien ses 10 premières bougies le 29 juin prochain. "Nous allons commémorer cet anniversaire avec une prise d'armes. Il y aura des remises de décorations et un hommage à nos soldats décédés", confirme le général Didier Brousse, par ailleurs délégué militaire départemental pour les Pyrénées-Atlantiques depuis un an, et basé à Uzein.
Ces hommes, morts au cours de missions méconnues et accomplies sous toutes les latitudes, sont au nombre "d'environ une quinzaine" pour la seule décennie écoulée.
Aujourd'hui encore, même après le conflit libyen et alors qu'un désengagement s'amorce en Afghanistan, "notre niveau d'engagement reste plutôt constant depuis deux ans". "Cela veut dire qu'il est quand même assez élevé", précise le général Brousse, sans plus de précisions pour des raisons évidentes de sécurité. Les forces spéciales ne seront toutefois pas oubliées le 14 juillet, à l'occasion du prestigieux défilé pour la fête nationale, sur les Champs-Elysées. Mais, là encore, leur statut si particulier engendra des dispositions… "spéciales", confirme-t-on au cabinet du gouverneur militaire de Paris.
Ces hommes ne peuvent pas apparaître clairement à découvert, et devant tant de médias. "Ils seront très certainement grimés", reprend le général Brousse qui, implicitement, confirme ainsi "la participation au défilé parisien des personnels de notre brigade".
Présentée "au sein d'un groupement inter-armes", la BFST déléguera ce jour-là une quarantaine d'éléments. "Une dizaine participeront au défilé aérien à bord d'un Caracal", explique leur patron. Le reste du contingent, "venu de Bayonne et de Souges", aura pris place à terre "dans des véhicules de patrouilles profondes utilisés en zones désertiques", détaille le général. Le même jour, des militaires représentant toutes les unités de la région participeront bien sûr aussi à la cérémonie paloise prévue à 18 h place de Verdun.
Le Caracal qui volera dans le ciel parisien fait partie de la quarantaine d'appareils formant une flotte mise à la disposition du 4e RHFS. Ce dernier peut en fait s'appuyer "sur tous les types d'hélicoptères, de la Gazelle jusqu'au Tigre". Cela englobe bien sûr les aéronefs dits de dernière génération spécialement conçus pour des opérations spéciales, dont la seconde version du Tigre baptisée HAD (pour appui et destruction). Elle bénéficie d'une puissance de feu encore augmentée grâce à des missiles anti-chars air-sol. Puis, "environ en 2016", le "Caïman" devrait à son tour débarquer à Pau. Ultime bijou de la technologique militaire, cet hélicoptère de combat, dont le premier exemplaire vient d'être livré à l'armée française, peut embarquer jusqu'à 20 soldats.
Son coût unitaire est, selon la version fabriquée (1), compris entre 25 et 33 millions d'euros.
(1) Commercialisé sous le nom NH90, cet appareil est produit par un consortium comprenant Eurocopter, Agusta et le groupe Fokker.
>> La brigade compte 2 500 hommes basés dans le Grand Sud-Ouest
Héritière d'abord d'un groupement dit autonome, puis du commandement des forces spéciales Terre, la BFST (1), qui célèbre ses 10 ans d'existence, compte environ 2 500 militaires dans le grand Sud-Ouest.
Outre le 4e RHFS de Pau-Uzein, elle est bien sûr composée d'un état-major, d'hommes du 1er RPIMA (infanterie de marine) à Bayonne, et des soldats de la 13e RDP (dragons parachutistes) désormais basés à Souge.
Unité de l'armée de terre, cette brigade, dirigée par le Général Didier Brousse à Pau, où on compte environ 300 personnes, intervient dans tous les coins de la planète. La plupart du temps sur décision du pouvoir politique, même si elle rattachée à un Commandement des opérations spéciales (COS).
Évidemment couvertes par le fameux secret-défense, ses missions vont du renseignement au combat en passant par tous les types d'autres actions dites "spéciales". Pour accomplir son travail, la brigade des forces spéciales est équipée en aéronefs par l'Alat (Aviation légère de l'armée de terre). Cette dernière, dirigée par le général Yann Pertuisel, compte plusieurs régiments, dont le 5 RHC de Pau. "Le 4e RHFS fait aussi partie de nos quatre unités opérationnelles et toutes fonctionnent sur le même modèle, même si les forces spéciales sont organisées de manière un peu différente", indiquait récemment le général Pertuisel en évoquant une flotte d'hélicoptères formées, aux côtés du Tigre, de Gazelle, Cougar, Caracal et Puma.
Dernier né des hélicoptères de combat, le fameux Caïman (lire par ailleurs), aux performances accrues, prendra bientôt place à leurs côtés. l G.C.
(1) Brigade des forces spéciales Terre
La République des Pyrénées et le diapo