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| Afghanistan. Le succès du retrait français prouve le recul des insurgés. Ils ont perdu l’initiative et la relève afghane est une réalité. Ce qui suivra concernera d’abord les Afghans entre eux. | |
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Fombecto Expert
| Sujet: Afghanistan. Le succès du retrait français prouve le recul des insurgés. Ils ont perdu l’initiative et la relève afghane est une réalité. Ce qui suivra concernera d’abord les Afghans entre eux. Mer 5 Déc 2012 - 23:53 | |
| 29 Novembre 2012 Mission remplie en KapisaPar Frédéric Pons Afghanistan. Le succès du retrait français prouve le recul des insurgés. Ils ont perdu l’initiative et la relève afghane est une réalité. Ce qui suivra concernera d’abord les Afghans entre eux. Les talibans ne nous ont jamais fait de cadeau. Ils nous avaient même promis le pire pour cette délicate phase de désengagement qui a commencé au début de l’année, accéléré à la fin mai avec les nouveaux ordres donnés par François Hollande. Tant d’experts, relayés par tant de tribunes, avaient prédit la catastrophe. Il fallait “partir avant qu’il ne soit trop tard”. Tout semblait perdu. Les pertes ne pouvaient être qu’exponentielles pour un résultat proche de zéro. Notre magazine n’est jamais tombé dans le piège défaitiste. Il a su affirmer très tôt que la mission était en bonne voie, que les talibans prenaient des coups sévères, qu’ils perdaient l’initiative et que leurs activités allaient se réduire à du terrorisme aveugle. C’est ce qui est en train de se passer. La menace reste forte et il faut se garder de tout excès de confiance. La vigilance devra être totale jusqu’au départ du dernier soldat. Le retrait des zones placées depuis quatre ans sous la responsabilité française (Surobi et Kapisa) vient de s’achever. Malgré les risques, le désengagement s’est fait dans la sécurité. La région était pourtant très dangereuse : 54 des 88 militaires français morts en Afghanistan depuis 2004 y sont tombés. Les talibans avaient intérêt à nous frapper très fort, pour transformer ce retrait en débâcle. Les cibles étaient nombreuses, vulnérables. Une cinquantaine de convois de véhicules lourds (les porte-conteneurs) ont déjà été organisés, soit 500 véhicules et 400 conteneurs. Étirés parfois sur cinq kilomètres, roulant à vitesse réduite sur des routes “piégeuses”, ces convois étaient des cibles idéales pour la guérilla, ses kamikazes et ses IED (dispositifs explosifs artisanaux meurtriers), pendant les trois heures trente de trajet entre la Kapisa et Kaboul. Après un pic de présence française en 2009-2010 (4 200 militaires, 6 avions et 15 hélicoptères), il ne restera le mois prochain que 1 500 soldats et 4 hélicoptères. À l’été 2013, 500 Français seront encore à Kaboul. Les dernières troupes partiront en 2014. Au-delà, si rien ne change, quelques dizaines de militaires poursuivront la mission d’assistance aux forces afghanes prévue dans le traité d’amitié signé en janvier 2012 entre la France et l’Afghanistan. En dépit des menaces et des oiseaux de mauvais augure, le retrait français s’est plutôt bien déroulé parce que la mission a été remplie au mieux des possibilités, grâce aux efforts des soldats, dans des conditions de risques et d’inconfort que peu de civils imaginent. Les 60 000 hommes passés sur cet éprouvant théâtre d’opération peuvent en être fiers. « La quasitotalité des régiments ont participé au moins une à deux fois à cette épopée qui aura duré une décennie, c’est une expérience unique, et l’infanterie n’avait rien connu de tel depuis l’Algérie », confiait récemment au blog Secret défense le général Hervé Wattecamps, 53 ans, fantassin des troupes de montagne, commandant les Écoles militaires de Draguignan et, à ce titre, “père de l’infanterie”. La clé de ce retrait réussi de Surobi, en avril, et de Kapisa, en novembre, repose sur deux succès majeurs. Le premier est la reprise progressive de la maîtrise d’une zone qui était stratégique pour les insurgés, autour du grand axe sud-nord qui relie le Pakistan au nord de l’Afghanistan, à l’est de Kaboul. Les insurgés voulaient le contrôler. Ils ont échoué. « L’insurrection n’a pas réussi à élargir sa zone d’influence ni à atteindre ses objectifs, assure le général Éric Hautecloque-Raysz, patron de la brigade La Fayette. La route principale a été goudronnée et sécurisée. » Les insurgés n’ont pourtant pas disparu. Ils sont encore environ 500 dans la zone, selon la saison, mais ils semblent moins agressifs, incapables de monter des opérations d’ampleur. Leur activité a diminué, même dans les zones les plus à risques comme à Tagab. Les Français ne déplorent que dix tués depuis janvier, le dernier remontant à début août, alors que l’été a toujours été une période favorable aux activités de la guérilla. Le second succès majeur est la poursuite de la formation de l’armée et de la police afghanes. On se gaussait de cette ambition. C’était en effet très audacieux de vouloir recruter et former 250 000 à 300 000 hommes pour en faire une armée et une police en si peu de temps. Les irréductibles rivalités claniques de la société afghane, la corruption ambiante, la mauvaise gouvernance à tous les niveaux, l’infiltration des insurgés ont gêné cette ambition mais le résultat est là : les Français ont été relevés par 7500 soldats afghans. « Ils sont prêts, il est temps de partir et de leur lâcher la main », poursuit le général Hautecloque-Raysz qui parle de « stabilisation de l’autonomie acquise » : « Ils ont les moyens de tenir. Cela ne fait pas de doute. » Les Afghans sont maintenant toujours en première ligne dans les opérations : « Ils ont pris confiance en eux et conscience qu’ils peuvent aller n’importe où, n’importe quand. » Tous ne sont pas au même niveau. Il y a parmi eux des profiteurs et des infiltrés. Il y aura encore des déserteurs, des ratages et des attentats mais les Afghans qui ont relevé les Français, assistés par 250 Américains, sont aujourd’hui seuls à tenir les postes et les routes. Le flambeau leur a été passé, de la meilleure manière possible. C’est la fierté légitime des soldats français dans cette guerre qui a été d’abord celle des jeunes cadres – sergents, lieutenants, capitaines. Tous en reviennent aguerris, soudés et portés par des actes héroïques dont les Français ont trop peu entendu parler, l’armée n’ayant pas toujours su faire la “mise en récit” de la bravoure de ses soldats – par pudeur, par modestie – , avec une conséquence que regrettent beaucoup de militaires : la perception faussée de cette guerre par l’opinion publique. Influencée par la propagande adverse et par le défaitisme ambiant des médias, l’opinion n’a souvent retenu que les coups reçus et les pertes subies, une vague impression d’impuissance face à un ennemi redoutable. Aucun soldat français n’a jamais vraiment pensé qu’il fallait “gagner” cette guerre. Après quelques errements, la vraie mission a été précisée : permettre aux nouvelles forces afghanes de le faire elles-mêmes, à condition d’en avoir la volonté. Il fallait sécuriser le terrain pour attendre leur montée en puissance et leur prise de responsabilité. Le pari a été gagné, au prix d’une grande abnégation et d’une cohésion renouvelée parce que la mission “a eu du sens”, comme le disent les hommes engagés. Le résultat obtenu en cette fin d’année 2012 montre que les 88 soldats morts pour la France sur ce théâtre ne sont pas tombés pour rien. Photo © Alpha B SenyLire Valeurs Actuelle ICI Lire Valeurs Actuelles ICI _________________ « A la Grèce, nous devons surtout notre raison logique. A Rome, nos maximes de droit et de gouvernement. Mais à l'Evangile nous devons notre idée même de l'homme. Si nous renions l'Evangile, nous sommes perdus. » Maréchal de Lattre de Tassigny (mort le 11 janvier 1952).
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