Obsèques du général (2s) Goupil
C'est dans une ambiance solennelle empreinte d'un profond recueillement qu’une cérémonie funèbre à la mémoire du général de division (2s) Goupil a eu lieu samedi 6 avril 2013, à Aubagne, en l’église Saint-Sauveur.
Le général de division Christophe de Saint Chamas, commandant la Légion étrangère, a tenu à rendre hommage à cet officier en ces mots :
« Mon général,
Il y a quinze jours, nous visitions ensemble le chantier de ce qui sera dans quelques jours le nouveau musée de la Légion. Vous me disiez sa richesse et la qualité pédagogique qui s’en dégageait. Comme à votre habitude, vous étiez serein, discret, fidèle et bienveillant.
Voilà des traits de caractère qui ont marqué votre vie militaire qui débute en octobre 1946.
Admis à l'école spéciale militaire interarmes en qualité de saint-cyrien, promotion « Général Leclerc », vous avez fait le choix de l'infanterie, du commandement des hommes.
En juin 1949, vous rejoignez pour la première fois les rangs de la légion étrangère, cette famille que vous allez servir et faire grandir avec une indéfectible fidélité.
Lieutenant, vous servez à deux reprises en Indochine où vous vous distinguez par votre esprit de décision et votre sang-froid.
Trois citations, dont l'une à l'ordre de l'armée, récompensent votre attitude exemplaire au feu au cours de cette campagne.
De retour en Algérie, une courte pause vous permet de vous marier le 18 février 1955. Vous venez donc de fêter 58 années de mariage.
Nommé capitaine, votre sûreté de jugement, votre détermination et votre aisance dans les situations difficiles, font de vous un chef reconnu et admiré.
Trois citations supplémentaires, dont l'une à l'ordre de l'armée, récompensent votre participation aux combats en Afrique du Nord.
Votre connaissance des légionnaires et de l’engagement opérationnel vous amènent naturellement à prendre le commandement du 2ème régiment étranger de parachutistes en août 1972 après en avoir été le chef des opérations.
En 1976, vous est confié le commandement du groupement de la légion étrangère. A la tête d'une légion étrangère que vous modernisez, vous vous attachez à améliorer la qualité du recrutement et de l'instruction des légionnaires. La Légion, vous doit d’ailleurs aujourd’hui la création du 4ème RE à Castelnaudary, école de formation et creuset de la légion.
Nommé général en 1978, vous continuez à faire rayonner l’image de la légion étrangère.
Au printemps 1980, vous accueillez à Aubagne un bataillon de Saint-Cyriens, la promotion Général ROLLET. Votre charisme et votre allure sèment alors de solides vocations d’officiers de Légion.
Alliant comme à votre habitude, sérénité, hauteur de vues et clairvoyance, vous êtes choisi en 1980, pour assurer les fonctions éminentes et délicates de chef de cabinet du chef d’état-major de l’armée de terre. La ville de Marseille vous accueille enfin, avec le grade de général de division, comme gouverneur militaire.
Vous êtes admis dans la 2ème section des officiers généraux le 17 janvier 1985, au terme d’une carrière de près de 39 années consacrées au service de la France et de la Légion étrangère.
Six fois cité, trois fois blessé, vous êtes grand officier de la légion d’honneur et de l’ordre national du mérite. Splendidement décoré, vous portiez d’ailleurs ces décorations avec une simplicité et une discrétion qui ont toujours témoigné de votre engagement désintéressé au service de la France.
Chef unanimement apprécié, Vous êtes également homme de lettres passionné et résolument engagé au sein de l’académie de Marseille, au 12ème fauteuil dans lequel vous succédez en 1992 à l’historien provençal Lucien GAILLARD.
Fidèle parmi les fidèles, vous assurez la présidence du conseil d’administration du domaine de la Vède à Auriol, de 1991 à 2000 et présidez le comité d’éthique de la Fédération des sociétés d’anciens de la Légion étrangère.
Cette semaine, vous vous êtes éteint, discrètement, modestement.
Au côté de votre épouse, de vos quatre enfants et de vos petits-enfants, vos frères d’armes, vos subordonnés, vos successeurs, au nom de l’armée française, de la légion étrangère et de tous ceux qui auraient souhaité vous entourer aujourd’hui, nous allons vous rendre les honneurs.
Nous disons adieu à un grand soldat à un grand chef apprécié et incontesté, qui avait fait sienne au quotidien notre devise d’Honneur et de Fidélité. »