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| Faut-il craindre un défaut américain ? | |
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La Citadelle confirmé
| Sujet: Faut-il craindre un défaut américain ? Mar 15 Oct 2013 - 12:25 | |
| Faut-il craindre un défaut américain ? Cécile Chevré Je vous l'avoue, cher lecteur, je ne sais plus sur quel pied danser. La raison de mes sources de réflexions, de tergiversations et d'inquiétudes ? Le prochain défaut possible, envisageable, des Etats-Unis... Depuis quelques semaines, tous les regards sont focalisés sur une date : le 17 octobre. Jeudi prochain, les Etats-Unis auront épuisé leur "réserve" de dettes, 16 700 milliards de dollars tout de même, et devront faire voter par le Congrès le relèvement du plafond légal.
Comme le répète à l'envi tous les médias, cela fait déjà plus d'une centaine de fois que le plafond a été relevé depuis sa création en 1917. Accepter plus de dettes, les Etats-Unis savent le faire. Seulement cette fois-ci semblait devoir être plus compliquée que d'habitude. Les crispations entre démocrates et républicains ont déjà conduit le pays à un blocage partiel. Malgré le risque encouru, parviendront-ils à se mettre d'accord sur la question de la dette ?
"A cette date le Trésor n'aura plus de capacité d'emprunt et il lui restera environ 30 milliards de dollars de trésorerie pour payer les factures courantes. Parmi ces factures courantes, les intérêts sur la dette. Un défaut sur sa dette entraînerait immédiatement une dégradation de la note des Etats-Unis en 'défaut sélectif'. Le Trésor serait dans l'obligation de notifier son défaut le 16 octobre avec 24 heures de préavis afin de donner le temps aux chambres de compensation de s'organiser", expliquait Simone Wapler dans sa Stratégie. D'où ma principale préoccupation du moment : les Etats-Unis peuvent-ils faire vraiment défaut dans quelques semaines ? En début de semaine dernière, je n'étais pas plus inquiète que cela. Et ce même si le shutdown persistait depuis presque une semaine. La raison de ma (presque) sérénité ? La planche à billets. Un pays qui peut imprimer autant qu'il le veut ne peut pas faire défaut. Puis, cette belle confiance dans l'avenir s'est progressivement érodée. Les médias se sont de plus en plus inquiétés, et chacun s'est mis à imaginer des situations de défaut plus ou moins partiel, plus ou moins organisé, plus ou moins maquillé. Jeudi dernier, j'étais donc convaincue que le 17 octobre risquait d'être explosif. Puis dans la nuit de jeudi à vendredi, les républicains ont fait une proposition aux démocrates : repousser la date butoir et autoriser le dépassement provisoire du plafond légal de la dette. Ouf ! Non pas parce que la décision était décalée de six semaines mais parce que cette proposition était la démonstration que les républicains n'étaient pas si entêtés que cela et se refusaient à plonger le pays dans le défaut. Ne restait plus qu'à régler cette histoire de shutdown et c'était reparti comme en 40. Sauf qu'en ce lundi matin, le doute m'étreint de nouveau. La réunion de samedi dernier entre républicains et démocrates n'a aboutit à aucun accord, ni sur le shutdown, ni sur le plafond de la dette. La proposition des républicains de décaler la date butoir a été rejetée par Barack Obama, qui a justifié sa décision par... hum... Noël. Oui, vous avez bien lu. "Il ne serait pas intelligent, comme certains l'avancent, de repousser de deux mois le plafond de la dette et de flirter avec le premier défaut intentionnel au milieu de la saison commerciale de Noël", a déclaré Obama, cité par Le Monde. Soufflons un grand coup. Inspirons, expirons... Et on recommence... Bon, raisonnablement, on peut penser que les Etats-Unis ne feront pas défaut. Pas vraiment. Ou alors juste un peu. La Fed veille au grain, elle ne laissera pas la situation s'envenimer, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ? Cela me fait tout bizarre de faire confiance à Ben Bernanke pour maîtriser une situation dont il est en partie responsable. Crispations sur la dette Au-delà de l'actualité immédiate -- partons de l'hypothèse que les Etats-Unis éviteront de justesse la débandade généralisée cette fois-ci --, il faut bien reconnaître qu'il y a matière à s'inquiéter. Sans même parler d'un défaut, qui, selon l'avis général (du FMI en passant par la Banque mondiale, et tous les responsables politiques et économiques mondiaux) serait une catastrophe, les c.nséquences sur la dette américaine se font déjà sentir. Posons déjà le décor général. La dette publique américaine est passée de 70% du PIB en 2008 à 103,6% l'année dernière. Et si jusqu'à présent, les Etats-Unis disposaient d'un blanc-seing pour s'endetter, le vent est en train de tourner. En 2011, Standard & Poor's privait les Etats-Unis de leur AAA et toutes les autres agences de notation ont mis la note américaine sous surveillance négative justement à cause de ce problème de dette. Dites adieu aux usines telles que nous les connaissons... Selon notre spécialiste, la révolution technologique de la "micro-usine de bureau" est si prometteuse, qu'elle a le potentiel de multiplier par 1 000 chaque euro investi : pour en profiter concrètement, continuez votre lecture... Les rendements des bons du Trésor ont augmenté depuis mai dernier (et les propos de Ben Bernanke sur une possible réduction des achats de dette US par la Fed -- un projet qui n'est plus du tout d'actualité) et les récentes affres sur le budget et la dette n'ont pas arrangé la situation. La banque J.P. Morgan et le fonds Fidelity Investments ont annoncé la semaine dernière avoir vendu tous leurs bons du Trésor à court terme (à maturité octobre et novembre). J.P. Morgan a justifié sa décision en expliquant que la probabilité de voir les Etats-Unis faire défaut était faible mais qu'elle ne voulait prendre aucun risque pour ses investisseurs. Le rendement des bons du Trésor (T-Bills) à un mois est ainsi passé de presque zéro début septembre à 0,21% et même, brièvement, 0,35% la semaine dernière. Et la tension est montée d'un cran avec l'intervention de la Chine. Quand la Chine s'en mêle Les banques et fonds américains ne sont pas les seuls à se méfier des obligations américaines. Les détenteurs étrangers de bons du Trésor avaient déjà commencé à réduire leurs achats depuis le printemps dernier. "En avril et juin, les ventes nettes des détenteurs étrangers ont atteint un chiffre record, du jamais vu depuis... 1978, année depuis laquelle ces données sont disponibles. Avril avait déjà été un mois atroce. Juin est pire : plus de 40 milliards de dollars de délestage", rappelait Simone dans sa Stratégie. La Chine, principal détenteur étranger de dette américaine, prend de plus en plus ses distances avec le billet vert -- et donc les Etats-Unis. Le week-end dernier, l'agence de presse officielle Chine Nouvelle a publié un édito appelant à "construire un monde désaméricanisé". L'empire du Milieu s'est récemment inquiété des dangers que les hésitations du Congrès font peser sur le dollar, et sur les détenteurs de bons du Trésor. Outre une exaspération de plus en plus marquée devant les turpitudes shudown-esques, la Chine est passée à l'action en multipliant récemment les accords commerciaux et monétaires "hors dollar" non seulement en Asie mais aussi, et c'est un signe de poids, avec l'Europe. La Banque populaire de Chine et la BCE viennent ainsi de conclure un accord d'échange entre le yuan et l'euro, pour 45 milliards d'euros sur trois ans. Cet accord facilitera les échanges commerciaux entre la Zone euro et la Chine puisque les banques chinoises auront ainsi plus facilement accès à l'euro, et inversement pour les banques européennes. La Banque populaire de Chine a déjà signé des accords similaires avec le Royaume-Uni, la Corée du Sud, l'Australie ou encore Hong Kong. Derrière ces accords, se cachent à la fois l'ouverture progressive du yuan et le contournement du dollar comme principale monnaie de réserve mondiale. Des touts petits pas dans ces directions, mais des pas quand même. Pour terminer, une suggestion pour Barack Obama : pourquoi ne pas faire comme pour les élections pontificales ? Enfermer les membres du Congrès en conclave... les empêcher de sortir et les nourrir au pain sec et à l'eau tant qu'ils ne sont pas parvenus à un accord ? Cela résoudrait bien des problèmes. Pour aller plus loin aujourd'hui : les c.nséquences inattendues du shutdown sur le cours des matières premières - C'est ce qu'explique aujourd'hui Florent Detroy à ses abonnés de Matières à Profits : "Le Wall Street Journal vient de faire la liste des publications dont sont privés les investisseurs. C'est impressionnant. Ainsi l'USDA -- le ministère de l'agriculture américain -- ne publie plus aucun rapport. On ne sait rien des importations et des exportations américaines de maïs ou de blé, ni de sa propre production. Il faut également oublier le rapport mensuel, véritable graal de la profession. Plus rien n'est dit du commerce de bétail, ni de la production de coton". Même chose pour la production et la consommation de pétrole dans le monde... "La c.nséquence la plus grave n'est pas la faible baisse des cours de certaines matières, mais la stagnation de l'activité. Pour Bill Collard, président de The Futures Management Group, 'c'est difficile de réaliser un investissement prudent lorsque vous n'avez pas les données du gouvernement'. Il s'est même résolu à vendre ses positions sur le marché à terme, car ne pas avoir de rapport revient à jouer à la roulette russe". Et Florent de conclure : "Ce que je crains, ce sont des mouvements brusques une fois la parution des données revenue". | |
| | | FOUQUET66 Expert
| Sujet: Re: Faut-il craindre un défaut américain ? Mar 15 Oct 2013 - 15:59 | |
| Il faut bien qu'un jour ou l'autre les états endettés soient obligés de rembourser leurs dettes! Ceci est à l'image d'un couple qui dépense plus qu'il n'a de rentrée d'argent :il emprunt donc ...et rentre dans le cercle infernal d'emprunts sur emprunts, jusqu'au jour où il se retrouve en cessation de paiement, les banques refusant tout nouvel emprunt :il ne lui reste plus qu'à vendre les quelques biens restant et se retrouver sur la paille, avec ,en plus des dettes non soldées! Les dettes des états sont faramineuses ;en clair : les caisses sont vides et plus que vides! La question est de savoir comment les renflouer... Avant tout, il y a une chose qui est limpide : la dette de l'Etat, c'est la dette des citoyens... la mienne, la vôtre, celle de vos voisins... A la fin, d'une façon ou d'une autre, ce sera aux citoyens de rembourser. Insensiblement nous nous dirigeons vers une débandade généralisée et une crise internationale pire que celles que nous avons connues et subies jusqu'ici.
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