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| Capitaine Marcel CLEDIC 1er RCP | |
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SACCO83 Pro !
| Sujet: Capitaine Marcel CLEDIC 1er RCP Jeu 28 Nov 2013 - 18:49 | |
| Il y a 60 ans, le capitaine Clédic, du 1er RCP, sautait sur Diên Biên Phu Marcel Clédic, le vétéran le plus âgé du 1er RCP, 89 ans cette année. Une légende vivante du régiment./Photo DDM, X.O. Le capitaine Marcel Clédic est le vétéran le plus âgé du 1er RCP. Il n’hésite pas à descendre de sa Bretagne natale en voiture pour venir fêter la Saint-Michel à Pamiers. Quand on a sauté sur Diên Biên Phu… ce n’est rien! Ce 20 novembre 1953, dans la carlingue du légendaire bimoteur Dakota, il fait très froid. Il est 10h 30. C’est le début de l’opération aéroportée «Castor» visant à occuper la vallée de Diên Biên Phu (Tonkin) afin de couper la route du Laos au Viêt-minh. En une seule rotation, les hommes du capitaine Marcel Clédic, chef de la 1er compagnie du 2ème bataillon du 1er régiment des chasseurs parachutistes du commandant Brétignac, seront largués en une seule rotation sur «Simone», une zone de saut au sud de Diên Biên Phu. Harnaché, le capitaine Marcel Clédic, 29 ans, vérifie que son ventral est bien bouclé et accroché aux montants de la porte, le «rapace» se penche. «Go» ! hurle le dispatcher à son oreille. L’homme de guerre fond dans le vide. «C’était comme un feu d’artifice un 14-Juillet ! Les balles traceuses de la DCA Viet-minh montaient vers nous et au dernier moment elles s’écartaient, se détournaient de nous, c’était un feu d’artifice extraordinaire!» témoigne soixante ans plus tard le vétéran du 1er RCP. «Le largage était délicat, le temps de s’éjecter et on pouvait se retrouver à plusieurs kilomètres de notre point de chute initial. À 10 km au nord, Bigeard et son 6ème BPC eux aussi se balançaient au bout de leurs suspentes pendant qu’en dessous les Viêts fonçaient au combat !» Aujourd’hui âgé de 89 ans, à l’hiver de son existence, le capitaine Marcel Clédic relate avec une dignité martiale ce qui sera le plus important largage de parachutistes de toute l’histoire de la guerre d’Indochine. Clédic et ce fameux regard. Inoubliable. Cette flamme si singulière dans les yeux. La pudeur du récit en mémoire des copains, ces «frères d’armes» héros anonymes d’une guerre qui les entraine dans des contrées inconnues et hostiles et que le capitaine Marcel Clédic apprendra à découvrir dans des conditions dont il ne dira presque rien, notamment sur cet épisode de captivité. Quatre mois prisonnier Quatre mois dans les camps Viêt-minh, après la chute de Diên Biên Phu. «Une marche effroyable à travers la jungle pour rejoindre un camp d’internement à 650 km au nord… La captivité ? C’est particulier. Il n’y a pas de règle. Je n’étais pas le plus costaud physiquement mais j’ai résisté. Jeune, en Bretagne, j’ai toujours eu une vie frustre, paysanne, un peu à la dure. Ça m’a servi.» Le souvenir de l’ancien se veut pourtant anecdotique distancié du pathos qu’il tient à distance comme un Viêt menaçant. «Je me nourrissais d’un peu de riz et de fougères que je faisais bouillir dans mon casque. Une fois j’ai troqué à un paysan une papaye contre mon foulard. Et puis j’ai eu la chance d’être en captivité avec un médecin qui me prodiguait des conseils pour survivre.» On n’en saura pas vraiment plus. Chez Clédic, la douleur ne se partage pas en public. L’horreur des combats, l’effroyable carnage de Diên Biên Phu, ce désastre inédit… Lui, le para du 1er RCP, ne partage ces choses-là qu’avec ceux de sa fratrie des bérets rouges et les jeunes qui aujourd’hui écrivent l’histoire du légendaire 1er RCP. Lui, le capitaine Marcel Clédic, le Breton, ne veut se souvenir que de ces visages, ces regards amicaux et souriants de ses «frères de France». «Ça, c'était beau !» À 89 ans, Clédic est un dur au mal qui se satisfait «d’être encore vivant». Nulle gloire, nul triomphalisme, juste le récit pudique d’une vérité bouleversante pour ce Grand Croix de la Légion d’honneur, médaillé de la Résistance, titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Croix de guerre des TOE avec 12 citations. Et le souvenir intact de l’un de ses grands amis, Jean Treillou, «une figure !» qui sauta avec lui sur DBP avec un pied dans le plâtre et qui avant de monter dans le Dakota lui dit, une main sur son épaule : «A mourir, je choisis de mourir entouré de mes frères d’armes !» «Ça, c’était beau», sourit la légende qui reconnaît avoir eu autour de lui «une sacrée équipe». Et d’ajouter : «C’est ma compagnie qui devait passer en force et sortir de la cuvette !» Pour finir, deux mots sur le 1er RCP ? «C’est ma maison mère ! Pendant tout mon temps au 1er RCP j’ai été chez moi. Para ? C’est une école extraordinaire ! Être para, c’est avoir un petit plus par rapport à ce qu’on peut attendre de la vie. Et puis chez les paras, tout le monde passe par la même porte !» Lien : http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/20/1756827-pamiers-je-suis-une-legende.html
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