Publié le 12 octobre 2014 à 10h19 | Mis à jour le 12 octobre 2014 à 10h19
Cérémonie commémorative au Régiment du Saguenay
Les vétérans honorés par la Corée
Agrandir
Bruno Cormier et son père Julien, âgé de 90 ans.
(Photo Mariane L. St-Gelais)
Le Quotidien
(Chicoutimi) Il y avait de la fierté et de l'émotion dans l'air, hier après-midi au Régiment du Saguenay, alors qu'une cinquantaine de vétérans de la région ont reçu la médaille d'Ambassadeur de la paix décernée par la République de Corée.
AgrandirLa directrice des ventes du Quotidien et du Progrès-Dimanche, Linda Cantin, a reçu la médaille décernée à son père, Raoul, à titre posthume. Le consul général de la Corée du Nord, Donghwan Choi, lui a aussi remis la médaille de son oncle, Roger, qui a également participé à la guerre de Corée.
(Photo Mariane L. St-Gelais)
Les distinctions ont été remises par le consul général au Canada, Donghwan Choi, qui était accompagné d'une représentante du ministère des Anciens Combattants, Diane Tardif, et du député fédéral de Chicoutimi-Le Fjord, Dany Morin. Une trentaine de vétérans de la guerre de Corée, laquelle a fait rage entre 1950 et 1953, ont été décorés à titre posthume.
La cérémonie était organisée par la Légion royale canadienne, Saguenay-Lac-Saint-Jean-Côte-Nord. Selon les organisateurs, il s'agissait du plus important événement du genre organisé au Québec par Anciens combattants Canada pour ce conflit.
L'ambassadeur présentPendant son discours d'ouverture, l'ambassadeur de la Corée du Sud n'a pas manqué de rappeler l'inestimable contribution des soldats canadiens aux batailles qui ont opposé sa patrie à la Corée du Nord. L'armistice a été signé le 27 novembre 1953.
«Il y a plus de 60 ans, vous comptiez parmi les 26 000 Canadiens, principalement des Québécois, venus appuyer nos troupes pour la démocratie et la liberté. Le temps a passé, mais nous ne vous avons pas oubliés», a déclaré l'ambassadeur.
Julien et Bruno Cormier
Le père soldat, le fils policier
Parmi les vétérans honorés hier se trouvait Julien Cormier, 90 ans. Le Jonquiérois a servi entre 1951 et 1953 avec le Royal 22e Régiment comme démineur.
«On nous appelait les ''Pioneers'' (pionniers). Notre travail était de détruire et de bâtir des ponts. On travaillait beaucoup avec les explosifs», a-t-il raconté à la représentante du Progrès-Dimanche, peu avant le début de la cérémonie protocolaire. Julien Cormier a été blessé pendant le conflit. Un obus a explosé près de lui et il s'est lancé dans une tranchée pour se mettre à l'abri. Au moment de la chute, l'un des tympans de Julien Cormier a été défoncé et le démineur a perdu l'ouïe d'un côté. Qu'à cela ne tienne, le vétéran demeure en pleine forme aujourd'hui, comme en témoigne son fils Bruno, qui assistait à la remise des médailles avec beaucoup de fierté. Bruno Cormier est bien connu dans la région, lui qui agit comme officier des affaires publiques à la Sécurité publique de Saguenay (SPS). «Ce n'est pas un homme qui aime être sous les projecteurs. Il était un peu mal à l'aise de venir aujourd'hui et il m'a dit: ''on devrait aller s'entraîner à la place''», a raconté le policier, le sourire aux lèvres. Bruno Cormier s'est impliqué dans l'organisation de l'activité d'hier. Il a aidé à retracer d'anciens combattants jonquiérois et a dépoussiéré certains albums photos de l'époque où son père était au front.
Julien Cormier s'est rendu en Corée avant de se marier, à 28 ans. Il a peu parlé de la guerre à la maison par la suite. Son fils se souvient toutefois de l'avoir souvent entendu crier la nuit. «Je n'ai jamais su si c'était à cause de ça», a confié le policier. Aux premières loges, juste à côté de Julien Cormier, se trouvait son camarade Léo Côté, 88 ans. Les deux hommes ont servi en même temps et M. Côté, lui aussi un citoyen de Jonquière, agissait comme mécanicien et chauffeur. «J'ai passé exactement 411 jours en Corée. C'était un beau voyage. Un grand apprentissage», s'est-il remémoré, à la faveur d'un bref entretien.