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| "DIOMEDE" Le 22 avril 1954, se présente avec son équipier sur Diên-Biên-Phù pour attaquer les Viets qui se sont emparées d' "Huguette1" la veille. | |
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Rivoil Pro !
| Sujet: "DIOMEDE" Le 22 avril 1954, se présente avec son équipier sur Diên-Biên-Phù pour attaquer les Viets qui se sont emparées d' "Huguette1" la veille. Lun 23 Fév 2015 - 16:51 | |
| "DIOMEDE" DESCENDU SUR DIÊN BIÊN PHÙ
Le LV Klotz, qui effectue son troisième séjour en Indochine, est pilote de Hellcat à la 11F embarquée sur l'Arromanches. Le 22 avril 1954, il se présente avec son équipier sur Diên-Biên-Phù pour attaquer les Viets qui se sont emparées d' "Huguette1" la veille. [...] Un pilote n'aime pas quitter son avion, d'où ma première idée d'aller poser le mien, même en feu, sur une piste toute proche. Le souvenir de Robin qui avait connu semblable situation le 5 décembre m'en a immédiatement dissuadé.
Une évacuation en parachute suppose quelques opérations préalables. D'abord monter, si possible, pour ne pas être trop bas à l'ouverture du parachute. En même temps, toujours si possible, orienter l'avion vers une zone favorable, c'est-à-dire, pour lui en dehors de nos lignes, mais pour moi, assez près d'elles pour ne pas aboutir chez l'ennemi. Deux objectifs difficiles à concilier dans ce cas précis. Il faut ensuite dégrafer le harnais du siège, larguer la verrière, se mettre debout, basculer l'avion - dernier geste de pilotage - et plonger dans le vide assez franchement pour éviter que l'empennage ou la dérive ne heurte la tête en passant.
Arrivé dans l'atmosphère il ne reste plus qu'à déclencher l'ouverture du parachute
En dépit des jérémiades de mon double pessimiste, je fais tout cela très bien, comme à la parade, sauf la dernière manœuvre pourtant essentielle. Pour déployer le parachute il faut tirer sur une poignée. C'est simple. C'est donc ce que je fais. Mais la poignée me reste dans la main. Le câble relié à cette poignée est cassé. Le parachute ne va pas s'ouvrir. Ignorant des secrets de celui-ci c'est, du moins, ce que je pense. Tandis que mon double continue à prétendre que « Cette fois c'est vraiment foutu » je cherche obstinément une autre solution. Je l'imagine dans mon dos pensant que peut-être, bien que sans voir ni savoir, je vais pouvoir manuellement faire quelque chose. Au lieu de croiser les bras sur la poitrine je les envoie farfouiller derrière moi. C'est à ce moment là, alors que je devais être aux environs de 750 pieds, que le parachute s'ouvre mais, en se déployant, les suspentes emportent brutalement avec elles mes bras mal placés et me luxent l'épaule droite.
Il ne reste plus qu'à se laisser descendre. Etrange sensation : pendant quelques instants, le bruit du moteur ayant disparu, je goûte le silence. Puis de nouveaux bruits se manifestent, celui d'armes automatiques évoquant une lointaine bataille dont je vais ignorer jusqu'au sol que j'en suis l'objet. Etrange aussi : suspendu à cette voilure je retrouve mon intégrité, le « C'est foutu » a disparu.
Je regarde le paysage. "Éliane 2" paraît proche, la rivière aussi, mais beaucoup plus proches encore les premières tranchées viets. Le vent me pousse vers elles. Avec mon bras valide, comme le font les vrais parachutistes, je tente d'orienter ma chute en tirant sur les suspentes du côté opposé. Je ne réussis qu'à provoquer un balancement qui va devenir très inconfortable à l'arrivée au sol. Celui-ci me surprend. La terre, soudain, monte brutalement. Je me retrouve allongé sur le dos dans une rizière. J'évalue le sommet d' "Eliane 2" à 300 ou 400 mètres, la Nam Youn aussi, et la première tranchée ennemie à 20 mètres, 30 au maximum d'après le témoignage des observateurs d' "Éliane 2". Peut-être n'y a-t-il personne dedans - aucun bodoï ne se manifeste - mais je n'en sais rien. En revanche je m'aperçois qu'on me tire dessus. Séparé de mon parachute je me mets à ramper. Je pense :
- « Il faut m'éloigner de ces tranchées et atteindre la Nam Youn où je serai à l'abri. » [...] Lire ce sujet passionnant en totalité ici
_________________ « On peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier ; on ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de se renier, de se parjurer. »Commandant Hélie de Saint-Marc dernier chef de corps du 1er REP
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