Jeudi 26 novembre 2015, à Paris, le sergent-chef Alexis Guarato, membre du commando parachutiste de l’air n°10 (CPA 10) d’Orléans, est décédé des suites de ses blessures.
Sergent-chef Alexis Guarato
Le 13 octobre dernier, le véhicule des forces spéciales à bord duquel il se trouvait a sauté sur une mine dans une zone située au nord du Mali.
Grièvement blessé, il a immédiatement été pris en charge par les équipes médicales de premier secours avant d’être évacué vers Gao. Il a ensuite été rapatrié vers la France dans la nuit du 14 au 15 octobre 2015, pour recevoir des soins dans un hôpital militaire parisien.
Membre du CPA 10, il combattait, au sein des forces spéciales, les groupes armés terroristes qui cherchent à déstabiliser la bande sahélo-saharienne (BSS) et dont les actions menacent directement la sécurité de la France et des Français.
Il s’agit du quatrième militaire français mort en opération dans la BSS depuis le 1er août 2014.
L’armée de l’air adresse ses plus sincères condoléances à ses proches et s'associe à la peine de sa famille et de ses frères d'armes.
Biographie du sergent-chef Alexis Guarato
Né le 28 mai 1980 à Metz, le sergent-chef Alexis Guarato a servi la France durant 14 ans et 7 mois.
Peu avant ses 21 ans, le 25 avril 2001, il intègre l’armée de l’air en qualité de militaire technicien de l’air spécialiste des matériels de télécommunication aéronautiques. À l’issue de sa phase de formation militaire initiale, il rejoint l’escadron des systèmes d’information et de communications 1J.128 de la
base aérienne 128 de Metz comme agent de télécommunications. Il est successivement nommé caporal le 1er mai 2004, caporal-chef le 1er mai 2006 et sergent le 1er juillet 2015.
Ses exceptionnelles qualités professionnelles et humaines lui permettent d’intégrer les forces spéciales « Air » au sein d’un groupe action du commando parachutiste de l’air n° 10 de la base aérienne d’Orléans-Bricy en 2007.
Son riche parcours opérationnel et sa motivation le conduisent tout naturellement à être admis dans le corps des sous-officiers en 2015.
Aux côtés de ses compagnons d’armes, il participe à de nombreux détachements opérationnels :
- À trois reprises à Djibouti, en 2008, 2010 et 2013,
- En Afghanistan, en 2008-2009,
- En Côte-d’Ivoire, d’octobre 2010 à avril 2011, où il est cité à l’ordre de l’escadre aérienne et se voit décerner la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze pour s’être distingué le 5 avril lors de l’investigation d’une maison tenue par des miliciens armés retenant des otages,
- Au Burkina Faso, de février à juin 2012, où il est félicité, pour son action déterminante auprès du service médical confronté à un afflux massif de blessés graves.
De nouveau engagé du 11 mars au 29 juillet 2014, il se distingue lors d’une manœuvre d’infiltration et d’encerclement de nuit d’un groupe terroriste qui permet la libération de cinq otages après deux heures de combat sous un feu nourri. Son comportement exemplaire et ses qualités remarquables de combattant lui valent d’être cité à l’ordre de l’escadre aérienne et de se voir attribuer la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze. Il est une nouvelle fois cité à l’ordre de l’escadre aérienne avec attribution de la médaille d’or de la défense nationale avec étoile de bronze pour son action dans la nuit du 21 au 22 juillet, lors d’une opération visant à capturer un chef terroriste.
- De nouveau engagé au Mali et au Niger du 31 juillet au 14 octobre 2015, son véhicule saute sur une mine anti-char le 13 octobre, au cours d’une mission de reconnaissance motorisée à 50 kilomètres à l’est de Tessalit. Grièvement blessé, il est évacué avec ses compagnons d’armes vers l’hôpital de Gao puis rapatrié en métropole le lendemain.
Malgré les soins apportés et le soutien indéfectible de sa famille et de ses camarades, il succombe à ses blessures le 26 novembre 2015 au terme d’un dernier combat dans un hôpital militaire parisien.
Le sergent-chef Alexis Guarato était titulaire de la croix de la valeur militaire avec 2 étoiles de bronze,de la médaille d’or de la défense nationale avec étoile de bronze, de la médaille d’outre-mer avec agrafes « Côte d’Ivoire » et « Sahel », de la médaille de la défense nationale échelon or avec agrafes « armée de l’air » et « missions d’opération extérieures » et de la médaille commémorative française avec agrafe «Afghanistan ».