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29 SEPTEMBRE : SAINT-MICHEL, PATRON DES PARACHUTISTES
Publié le 28 septembre 2015 par Bouq'
Bonne fête à tous les parachutistes !
Le Paratir-Paris vous propose au travers d’un court article de revenir sur l’histoire de la relation entre l’archange et les parachutistes.
En 1942, le capitaine Jean-Marie Bayard, jeune prêtre, chef de la Résistance du front de Quimper, distribue des médailles à l’effigie de Saint-Michel pour servir de reconnaissance à certains agents français infiltrés au travers des lignes ennemies. « Capitaine Jean-Marie Bayard » est le nom de guerre du résistant Marcel Jego, qui deviendra le Père Jego, un « célèbre » aumônier para !
En 1944, un détachement du 4ème SAS, les paras du Colonel BOURGOIN, venant d’Angleterre et parachuté sur Saint-Marcel, en Bretagne est équipé de médailles arborant d’un côté Saint-Michel terrassant le dragon et de l’autre Jeanne d’Arc. Cette médaille deviendra leur signe de reconnaissance pendant les combats.
- Citation :
” C’est aussi de part et d’autre du célèbre archange [du Mont Saint-Michel], en guetteur au-dessus de notre patrie que furent largués des milliers de parachutistes pour aller livrer la bataille de France. ”
Père Marcel Jego
Le 5 février 1945, l’aumônier du Corps Franc de l’Air Valin de la Vaissière (ex-4ème Régiment d’Infanterie de l’air, formé de Forces françaises de l’intérieur et Francs-tireurs et partisans), déclare que le patron des parachutistes serait désormais l’archange saint Michel ! Lors d’une cérémonie religieuse à Carnac le 1er mars 1945, des médailles rondes de Saint-Michel sont bénies par l’évêque de Vannes pour être distribuées aux parachutistes du Corps. Cet aumônier avait-il croisé le père Jego ?…
Le 22 décembre 1946, dans la cathédrale de Bône, avant l’embarquement des unités paras pour l’Indochine, le père Jego encore, affecté au 3ème bataillon du 1er RCP, prononce son premier grand sermon dans lequel il évoque longuement Saint-Michel. Il termine son homélie par: “Et par Saint-Michel, vivent les parachutistes !”
Un soir de septembre 1947, à Hanoï, au cours d’un repas rassemblant les pères Jégo, Mulson et Casta tous trois aumôniers d’unités TAP, la conversation s’engage sur le choix nécessaire d’un Saint Patron pour les Parachutistes.
Le sujet avait déjà été abordé au sein des unités et plusieurs saints patrons avaient été évoqués. Ainsi, la rumeur dit que les paras de Pau, déjà « maison mère des TAP », arguaient en faveur de Saint Pépin ! Ce saint, à la notoriété réduite (et qui n’était pas un ecclésiastique) et au nom pouvant créer un amalgame ironique avec les… pépins des paras ne fit pas l’unanimité et la proposition mourut dans l’œuf.
D’autres projets locaux subirent le même sort : Saint Colomban, Saint Pabu, Saint Tugduald,…
Pour les aumôniers alors rassemblés, aucun doute, C’est Saint-Michel qu’il faut aux paras. Mais il faut faire accepter ce patronage par tous les paras et par les instances militaires et religieuses. Un dossier complet doit donc être monté. Ce sera la mission du Père François Casta, le plus jeune des trois, alors aumônier auxiliaire du 1er bataillon de choc.
Les travaux de recherche, de synthèse, l’argumentation historique et liturgique vont alors faire l‘objet de longs mois de travail, entrecoupée de multiples opérations auxquelles l’aumônier chargé du dossier se doit de participer. Des fiches sont envoyées régulièrement par la voie hiérarchique ecclésiastique depuis l’Aumônerie Militaire jusqu’à l’Archevêché de Paris qui les transmet au Vatican.
Le 13 juin 1948, la première cérémonie officielle qui consacre Saint Michel, Patron des Parachutistes, sera célébrée en l’église cathédrale de Hanoï sous la présidence de Monseigneur l’évêque vicaire apostolique de Hanoï, en présence du Colonel Sauvagnac, commandant les parachutistes du Tonkin. Dans le chœur sont présents le drapeau du 1er RCP et sa garde, des fanions des bataillons et compagnies parachutistes. Devant un immense auditoire de parachutistes, de militaires de toutes armes et de civils, sont exposées explicitement et en termes précis les raisons de ce patronage jusqu’alors bien vagues en bien des esprits. Une nouvelle tradition est née.
Photo du Père Jégo en 1956 (avec le 8ème RPC)
La symbolique
Selon l’Apocalypse de Saint-Jean, l’Archange Michel fut chargé d’écraser la révolte des mauvais anges et de les expulser du Paradis. Cet exploit rendit Saint-Michel très populaire parmi les Chrétiens qui l’invoquèrent contre tout ce qui pouvait alors les menacer. On lui dédia des sanctuaires en tous pays, et plus de deux cents communes françaises portent son nom. L’Archange est donc descendu du ciel à la tête des légions célestes pour combattre le mal et ses plus terribles représentants. Ainsi, étant considéré comme le premier guerrier venu du ciel, son culte s’associa tout naturellement à la mission combattante et aéroportée des parachutistes.
Certains rappellent d’ailleurs ce passage de l’Apocalypse : ” Il se fit un silence dans le ciel lorsque l’Archange Michel combattait le dragon “. Ce silence qui marque tant les parachutistes au passage de la porte…
Les ailes de l’iconographie populaire sont le symbole de la rapidité d’intervention.
Ajoutons à cela l’emploi efficace des armes de Saint-Michel au cours de ses nombreux combats contre le mal…
Pour prendre connaissance de l’ensemble des apparitions de l’archange dans les saintes écritures, et son rapprochement “naturel” avec les troupes aéroportées, je vous invite à consulter cet article de Monseigneur Ravel, évêque aux armées : Saint Michel, patron des parachutistes
Et à l’étranger ?
Saint-Michel est le saint-patron de la très grande majorité des troupes parachutistes du globe : Anglo-Saxons, allemands, belges, brésiliens, mexicains,…
En Italie, en revanche, les TAP sont placées sous la protection de Sainte Gemma Galgani. Et c’est le Christ lui-même qui protège les parachutistes espagnols. Saint Joseph de Cupertino est également parfois cité parmi les protecteurs des paras…
Cérémonie de la Saint-Michel samedi 26 septembre 2015 en la cathédrale Saint-Louis des Invalides à Paris – © Lothy