Monsieur le Président Messieurs les Administrateurs, A.G TOULON 2017
Messieurs les Délégués régionaux, Chers Camarades et Amis
Du Moulin brûlé à Toulon aujourd’hui une année s’est écoulée : et quelle ANNEE !
Je ne vous imposerai pas la liste exhaustive de tous les événements dont nous avons été les acteurs, les témoins ou les cibles. Des joies et des satisfactions sans conteste, mais hélas aussi des larmes. La disparition cette année de nombreux camarades emportés par la maladie, le dernier en date notre grand trésorier et Ami Jean-Pierre Fourquin. L’attentat du 13 novembre, le plus dramatique achevait 2016 dans le sang. Peu surprenant pour nous qui avions pris au sérieux les mises en garde de gens compétents qui avaient tiré le signal d’alarme. Nos concitoyens découvraient comme le7 janvier que « la guerre » sur notre sol était déclarée. Une situation que nous avions connue comme les Français d’Algérie pendant ces huit années du conflit où près de deux millions de jeunes appelés à peine sorti de l’adolescence ont participé.
. Monsieur le Président, dans un éditorial de Citadelle vous posiez la question: Le djihad jusqu’où ? interrogation prémonitoire : la réponse huit mois plus tard. Les attaques variées et meurtrières se sont succédées sans que nos responsables politiques veuillent prendre vraiment la mesure et l’ampleur du danger.
Encore éblouis aux Champs Elysée (malgré notre relégation en dernière tribune) nous étions venus voir et complimenter notre Armée, grâce à la belle initiative de notre secrétaire général : à cent lieues d’imaginer le drame de Nice le soir même. Aujourd’hui compte-tenu de la panoplie d’attaques, d’affronts, d’insultes écrites ou verbales, de commémorations indécentes que nous avons supportées, la question est : Jusqu’où faut-il se taire ? boire le Calice de l’abjection, du mépris de l’insulte permanente à l’endroit de ceux qui ont donné leur vie pour nous et notre liberté ? Pour achever en apothéose, s’entendre qualifiés de TORTIONNAIRES ET DE CRIMINELS CONTRE L’HUMANITE ? C’est ignoble et inacceptable de la part d’un candidat à la présidence de la République élu aujourd’hui. Cette infamie à l’adresse de ceux qui ont loyalement servi en Algérie et exécuté les ordres des gouvernements successifs de 1954 à 1962 est impardonnable. Beaucoup d’entre nous il y a soixante ans ont appliqué avec courage dans des conditions difficiles la devise de notre école, et les missions confiées sans que la République leur en soit reconnaissante. Rendus à la vie civile, pour beaucoup d’entre nous, blessés dans la chair et l’âme nous nous sommes tus et refermés sur nous-mêmes. Aujourd’hui malgré notre âge, il n’est plus possible de rester silencieux et de supporter ces ignominies.
Nos statuts et la retenue ont des limites que nous sommes parfois contraints de dépasser pour ceux qui ne sont plus là pour se défendre et répondre.
Comment ne pas être indigné d’entendre un candidat au trône du sénat vouloir nous réduire notre « énorme » retraite d’anciens combattants et notre demi part supplémentaire cela étant devenu une charge insupportable pour le pays.
Comment ne pas être indigné de voir un Général trainé au sol comme un délinquant, puis radié des cadres sans seulement avoir été entendu pour s’expliquer.
Comment ne pas être indigné de voir un CEMA poussé à la démission sauf à se parjurer alors que depuis plusieurs années il tire la sonnette d’alarme sur l’état et le budget de notre armée.
Comment ne pas être indigné de voir nos soldats en guenilles sous équipés et plus mal logés que des migrants, aller guerroyer aux quatre coins de la planète alors qu’il y a tant à protéger sur notre sol.
En grattant les fonds de ministères en tout genre, une secrétaire d’état déjà chargée de tâches multiples et importantes nous a été dévolue. Médecin allergologue de son état, espérons que cette Dame saura montrer intérêt et mansuétude à notre égard pour soigner nos allergies qui sont nombreuses à nos âges.
Mais la cerise sur le gâteau de l’inadmissible est sans conteste après avoir été le conseiller historique pour l’Algérie de Mr. Hollande l’incontournable Benjamin Stora. Il prospère sous le président Macron en proclament haut et fort lors de nombreuses conférence en particulier à Oran et Saïda « qu’il est INDISPENSABLE que la France reconnaisse sa défaite militaire et politique à l’issue du conflit algérien ». Propulsé, Inspecteur général de l’éducation nationale en charges des programmes scolaires. Je vous laisse chers camarades imaginer le contenu des prochains livres d’histoire de nos petits enfants déjà muets sur cette guerre sans nom.
Je termine par trois citations que j’ai faites miennes et qui je crois dictent dorénavant notre attitude
. « Qui ne gueule pas la vérité quand il la connaît se fait le complice des menteurs et des faussaires « Charles Péguy tombé le 5 septembre 1914.)
«Le courage c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est ne pas subir la loi du mensonge triomphant et de ne pas faire écho de notre âme, de notre bouche, et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. » Jean Jaurès.
« Quand je cesserai de m’indigner, j’aurai commencé ma vieillesse ». André Gide
En conclusion : Ne rejoignons pas les hommes politiques qui faute de convictions n’ont que des opportunités, ne versons pas comme eux des larmes de crocodiles sur les tombes de nos camarades nous serions impardonnables.
Ces lignes ne sont pas un » coup de gueule » mais un cri de douleur pour la mémoire de nos morts, un cri d’alarme et d’angoisse pour nos petits enfants. C’est la raison majeure pour que nous prenions nos plumes afin de laisser des témoignages de VERITE contre le MENSONGE
Pour terminer sur une note positive et d’espoir, dix ans aujourd’hui qu’un quarteron de Cherchelliens a crée notre belle association. Regardons le chemin parcouru depuis 2007, que de jalons plantés pour « cette école oubliée »St Cyr Coëtquidan, Draguignan, Les Invalides, les musées avec la prochaine extension, et bientôt notre Mémorial tout cela grâce à un travail sans relâche de toute une équipe : BRAVO et MERCI à eux.
Alors en avant les yeux fixés sur la ligne bleue de 2018, ANCCORE et toujours renforçons notre Citadelle imprenable : Chaud devant le pays : Laissez passer au pas cadencé :
« L’Esprit qui étincelle, c’est celui de Cherchell »
Merci de votre écoute, belle rencontre et bon appétit à tous. Gérard Bourgeonnier 801