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CHEMIN DE MEMOIRE DES PARACHUTISTES
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« ... Le devoir de mémoire incombe à chacun...rendre inoubliable. Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables. Laisser la mémoire se transformer en histoire est insuffisant. Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin... »
Sujet: Le ravin de la femme sauvage à Alger Mer 25 Aoû 2021 - 18:01
Le ravin de la femme sauvage
Au quartier de Ruisseau, à Alger, vivait au XIXe siècle une jeune veuve avec deux enfants.
Par une journée printanière. la petite famille décide de faire un pique-nique dans la forêt, située du côté d’Oued Kniss comme on l'appelle aujourd'hui. Cette forêt fortement boisée est traversée par des pentes abruptes, des sentiers étroits et des ravins dangereux. Il faut être vigilant pour éviter de glisser dans l'une des nombreuses crevasses.
Les enfants décident de jouer à cache-cache…Mais la partie de cache-cache vire au drame Après le repas, les enfants s'élancent dans le bois, encore insouciants et heureux. Sourds aux recommandations de leur mère qui leur crie de ne pas s'éloigner et de rester prudents, ils « gambadent » partout, laissant libre cours à leur envie de jouer et de se dépenser. La maman se détend sous un arbre, mais, au bout d'un moment, elle s'inquiète de ne plus entendre ses enfants. Elle se lève et va à leur recherche.
Au début, elle pense que les deux farceurs lui font une blague : « Sortez de votre cachette ! Où êtes-vous ?» leur crie-t-elle. Au bout d'une heure, la veuve se rend à l'évidence : les enfants ont dû tomber dans l'un de ces dangereux ravins. Elle les cherche désespérément puis court prévenir ses voisins.
La forêt est passée au peigne fin, mais sans résultat. La nuit tombant, les voisins lui suggèrent de rentrer chez elle, mais la mère, éplorée, hurle qu'elle n'ira nulle part avant d'avoir retrouvé la prunelle de ses yeux. Jamais sans mes enfants !!
Les semaines s'égrènent, puis les mois et les années. La malheureuse femme erre en haillons comme une âme en peine. Elle a complètement perdu la raison et n'ouvre la bouche que pour pousser un cri d'animal blessé.
De temps en temps, les promeneurs surprennent une ombre furtive. La silhouette se dissimule derrière les buissons dès qu'elle sent une présence. Elle vit en marge de la société, se nourrit de fruits sauvages et dort entre les buissons. Un jour, on découvre son cadavre au milieu de la forêt. Depuis, cet endroit est désigné par « Le ravin de la femme sauvage »
Le ravin de la Femme sauvage c'est aussi le titre donné par le peintre Auguste Renoir à l'un de ses tableaux peints en 1.881, lors de son premier séjour à Alger. Ce tableau représentant la forêt du ravin de Oued Kniss ,comme on l'appelle aujourd'hui, se trouve au musée d'Orsay à Paris.
Source:El watan
Tambour55 et jeronimo aiment ce message
junker Expert
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Jeu 26 Aoû 2021 - 8:30
dramatique histoire de ce ravin dont j'ai entendu parlé en Algérie ayant œuvré dans Alger et ses environs !!
jacky alaux Expert
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Jeu 26 Aoû 2021 - 16:04
La femme sauvage était devenue un fantôme qui hantait les lieux au point que certain disait l'avoir vue la nuit ... Des histoires de fantômes, Ils y en avait beaucoup surtout aux alentours de la Casbah d'Alger. Par exemple, un vieil immeuble rue Bab Azoun dont les locataires ne restaient pas longtemps a cause d'apparitions, de bruits de chaines et de lamentations la nuit. On apprit que la bâtisse avait était construite sur un cimetière d'esclaves noirs de l'époque barbaresque. Je me souviens que ma Grand Mère née au environ de 1880, donc peu de temps après la Conquête, pouvait passer des soirées a nous conter les mystères de la Basse Casbah.
junker Expert
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Jeu 26 Aoû 2021 - 16:44
Il est intéressant d'entendre encore dans nos vieilles contrées comme chez moi , les vieux conteurs d'histoires de légendes comme la Fée Mélusine qui se ballade dans nos marais les nuits de lune, une fée dangereuse !!! avant les jeunes y croyaient !! Maintenant ils se tordent de rire !!!
claude millet Fondateur
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Ven 27 Aoû 2021 - 18:45
Merci!
jacky alaux aime ce message
Tambour55 enregistré
Sujet: Le Ravin de la Femme Sauvage ! Dim 29 Aoû 2021 - 15:58
Très intrigué de voir des posts sur le Ravin de la Femme Sauvage ! Eh bien chers camarades ce nom a une résonnance particulière pour moi. En effet ma vie, ainsi que celle de la majeure partie de ma famille a failli s'arrêter un certain 11 décembre 1960. En effet nous devions ce jour là rejoindre un oncle qui habitait Birmandreis pour l'anniversaire de ma grand-maternelle et de l'une de mes sœurs. Nous étions partis de Fort-de-l'Eau à bord de la petite 4 ch vert bouteille de mon beau-frère et étions 5 à bord. Personne sur la route mais arrivés dans le Ravin de la Femme Sauvage (je me souviens d'un virage, mais j'étais très jeune) une horde hurlante de 15 à 20 musulmans armés de couteaux et de gourdins a assailli notre petite voiture en essayant de la retourner et essayant d'ouvrir les portières. je me souviens des cris de ma mère et de ma grande soeur qui retenaient les portières de toutes leurs forces. Heureusement, mon beau-frère (qui était militaire de l'Arme Blindée) n'a à aucun moment perdu son sang froid, et a en quelques très courtes secondes fait une marche arrière et un demi tour pour repartir à toute vitesse. Je crois bien que un ou deux attaquants ont dû y laisser un bras ou une jambe. La 4 ch était dans un état pitoyable, pare-brise et vitres cassées, mon beau-frère blessé à la tête et saignant. Mais nous étions sains et saufs. Je me souviens qu'un peu plus loin nous avons rencontré une section de tirailleurs sénégalais en faction et alignés. L'officier nous a dit qu'il n'avait aucun ordre. Ma sœur m'a dit récemment que nous avions également croisé une voiture d'européens se dirigeant vers le Ravin. Elle m'a dit qu'on les avait prévenus de ne pa y aller et ils auraient répondu qu'il n'y avait pas de problème, qu'ils étaient équipés et qu'ils avaient ce qu'il fallait avec eux ... Voilà ce qu'évoque pour moi ce Ravin de la Femme Sauvage. Mais étant enfant je n'ai pas bien mesuré ce qui nous était arrivé. je ne me souviens pas avoir eu peur, car la scène s'est déroulée en une poignée de secondes. Mais sans le sang-froid de mon beau frère, d'autres fantômes hanteraient peut-être ce lieu sans doute objet d'une malédiction !
jeronimo aime ce message
jacky alaux Expert
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Dim 29 Aoû 2021 - 17:43
Pas étonnant... Décembre 1960, de gaulle vient d'annoncer la tenu d'un référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Ainsi, un peu partout dans Alger des émeutiers musulmans pro FLN armés de haches et de couteaux sillonnent certain quartier dont le ravin de la femme sauvage dans l'espoir de massacrer quelque européens isolés et insouciants. Seul les paras du 1er RCP viendront mettre fin de manière forte a ces hordes sauvages pendant que comme le dit Tambour 55 certaine unité de l'armée française respecteront l'ordre de ne pas intervenir... SSanctionné, comme la plupart des unités paras, le 1er RCP sera muté a Metz ou ils s'en prendra aux algériens FLN de la ville lors d'émeute. C'est le début du gâchis gaulliste ...
claude.d et Tambour55 aiment ce message
UNTZ enregistré
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Sam 4 Sep 2021 - 17:01
J'habitais un quartier au dessus du Ravin de la femme Sauvage .(le quartier de la Redoute pour ceux qui ont connu) La petite colline du ravin était colonisée par des bidonvilles. Je me souviens de cette année 1960 ils avaient assasiné un homme lors d'un barrage et plusieurs voitures avait foncé dans le tas . les premiers arrivés sur place étaient les commandos de l'air.
Tambour55 aime ce message
Tambour55 enregistré
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Sam 4 Sep 2021 - 18:26
Jacky Alaux et UNTZ : merci beaucoup pour ces précisions historiques !
jacky alaux aime ce message
JP.Béghé Pro !
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Mer 8 Sep 2021 - 22:37
jacky alaux a écrit:
Seul les paras du 1er RCP viendront mettre fin de manière forte a ces hordes sauvages pendant que comme le dit Tambour 55 certaine unité de l'armée française respecteront l'ordre de ne pas intervenir... SSanctionné, comme la plupart des unités paras, le 1er RCP sera muté a Metz ou ils s'en prendra aux algériens FLN de la ville lors d'émeute. C'est le début du gâchis gaulliste ...
Les fells sont dans la rue à Alger et c'st bien le 18ème RCP et non pas le 1er (désolé Jacky) qui est chargé de rétablir l'ordre. J'ai eu bien sur le privilège d'être de la fête.
Le 10 décembre le 18ème fait mouvement vers Télergma pour être transporté en deux vagues par avion sur Alger. A peine arrivé le colonel Masselot, accompagné du chef de bataillon Schaub, se rend au PC du secteur Alger/Sahel, à Fort l'Empereur, afin d'y recevoir les ordres. La mission est le maintien de l'ordre dans la partie sud de la ville .Le 18ème RCP doit s'installer à la place Sarrail pour empêcher tout affrontement avec les manifestants musulmans et refouler les individus sur leur quartier d'origine. Cette mission toute nouvelle pour les parachutistes qui ont traqué, depuis six ans avec succès, les bandes armées du FLN dans les djebels. Ils doivent maintenant remplacer la police urbaine qui par suite de retournement de la politique à l'égard des départements français d'Algérie, ne peut plus remplir son rôle. A 9 heure, tout le régiment est regroupé à la place Sarrail; les paras se mettent en place aux différents accès de la place. Un cantonnement est recherché et trouvé au Lycée du champ de manoeuvre. A 10 heures, le Lt Colonel Masselot reçoit l'ordre de se porter avec tous ses éléments par la route moutonnière et la rue Polignac jusqu'au quartier du Ruisseau afin d'en dégager le carrefour par une action énergique, tout en évitant, dans la mesure du possible, l'ouverture du feu; il devra ensuite, dès sa relève par les gendarmes mobiles, retourner à la place Sarrail en dégageant la rue de Lyon. A 10 heures 30, le Colonel se rend rue de Lyon avec deux sections de la 4ème compagnie . Le contact est pris avec des manifestants porteurs de drapeaux FLN . L'échauffourée est stoppée par les CRS incapables de réduire les manifestations mais qui s'interposent entre les parachutistes et les musulmans. Le Colonel retourne alors à la place Sarrail avec les deux sections. A 11 heures, la 1ère compagnie gagne en véhicules le quartier du Ruisseau, aux mains des manifestants, pour aller chercher la famille du Lieutenant de réserve Morenval; elle dégage le secteur au pas de course, renverse les barricades et enlève les drapeaux FLN. Des coups de feu sont tirés, des grenades offensives lancées; un manifestant est tué et quelques autres appréhendés. La famille Morenval est ramenée ainsi que trois Européens blessé. A 12 heurs, l'ordre est donné d'envoyer tout le 18ème au quartier du Ruisseau et au Clos Salembier. Une demi-heure plus tard, le gros du régiment est au carrefour du Ruisseau; la 4ème compagnie et la CP entreprennent le nettoyage du carrefour, la 1ère compagnie est en bouclage et la 3ème ramasse les manifestants soupçonnés d'avoir tiré des coups de feu. La CA est arrêtée sur la route du Clos Salembier par un important rassemblement; elle est dégagée, une heure plus tard, par la 3ème compagnie envoyée en renfort. Les manifestants se dispersent en échange de la libération des suspects; les deux compagnies rejoignent à 16 heures, le carrefour du Ruisseau; La 2ème compagnie, envoyée rue de Lyon, pour disperser les émeutiers et enlever les drapeaux FLN doit ouvrir le feu pour répondre à des tirs venant de certaines maisons; elle nettoie le quartier avec le renfort de la 4ème compagnie. A 16 heurs 15, le régiment repart en véhicules, par la rue de Lyon, à la place Sarrail Ainsi s'achève une journée mouvementée pour les Paras du 18ème RCP dont c'était le premier contact avec Alger et qui avaient , malgré tout conservé leur sang froid, 27 manifestants avaient été tués, une vingtaine blessés et 400 appréhendés; 38 drapeaux FLN avaient été saisis. Le régiment, en fin d'après-midi , s'installe dans ses cantonnements du Lycée sauf les 1ere et 3ème compagnies qui restent à la place Sarrail pour la nuit. Le lendemain le Commandant Schaub, à la tête de 4 compagnies, assure le maintien de l'ordre au Clos Salembier. Tout le monde se regroupe ensuite au Lycée pour aller prendre de nouveaux cantonnements à l'école d'Hussein-Dey. 14 décembre - Le 18ème quitte Hussein-Dey pour prendre de nouveaux cantonnements à 25 kilomètres au sud d'Alger, dans la région de Rovigo/Sidi Moussa. Il va y rester en alerte jusqu'au 17 décembre. 18 décembre - Départ de l'Algérois vers 7 heures 45. Regroupement au complet à Batna à 21 heures 30.
3 janvier - Nouveau départ pour Alger, avec le 8ème RPIMA et le 14ème RCP. Il ne s'agit pas d'émeute , mais de protection des opérations de vote du référendum sur l'autodétermination.
Il faut savoir qu'en raison du comportement énergique du régiment pendant son premier séjour à Alger et des contacts pris par son chef, le général Gracieux commandant les TAP avait été amené à ordonner au colonel Masselot de ne pas retourner à Alger, si le 18ème y était envoyé. L'alternative était une mutation en Allemagne. Le colonel avait accepté de prendre à Philippeville une permission exceptionnelle
le 6, claude.d et Tambour55 aiment ce message
Tambour55 enregistré
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Mer 8 Sep 2021 - 23:26
Merci beaucoup JP. Béghé pour ces précisions historiques "millimétrées" et passionnantes ! Avec le recul je vois bien que nous n'aurions pas dû bouger ce 11 décembre 1960, compte tenu des évènements du 10 ! J'étais enfant, et je ne connais pas les motivations des adultes de ma famille. Il est vrai que les informations ne circulaient pas aussi vite qu'aujourd'hui et je dois reconnaître une sacrée dose d'insouciance chez les français d'Algérie, due sans doute à une forme d'hédonisme propre aux nations de grand soleil ! Il est vrai que jusqu'au dernier moment nous avons sacrifié au rituel du dimanche à la plage (du moins dans l'algérois). Aujourd'hui on ne mesure pas combien, pour les français d'Algérie, l'abandon de la terre natale était une chose inconcevable, inimaginable ! L'oncle que nous allions visiter ce jour là, faisaient partie des Castors et continua de construire et d'embellir sa maison jusqu'au dernier moment comme tous ceux de son quartier de Birmandreis. Mais il en a toujours été ainsi dans l'histoire. Comment comprendre, par exemple, que tous les juifs ne soient pas partis d'Allemagne dès 1933 ? Et que savons nous de ce que sera la France de 2022 ou 2023 ?
jacky alaux et claude.d aiment ce message
jacky alaux Expert
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Jeu 9 Sep 2021 - 2:30
Tu m'excusera JP Béghé . Tu as entièrement raison. j'ai confondu le 1er RCP et le 18e RCP ( ma mémoire qui me joue des tours, mon frère ) C'est bien le 18 qui fut envoyé a Alger lors des émeutes FLN. d'autant plus qu'ancien du 14, j'ai fraternisé avec certain de ses paras stationnés un court instant sur le Bd du Telemly dans mon quartier.
junker Expert
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Jeu 9 Sep 2021 - 8:30
Je n'ai pas suivi les infos de cette époque, fin de contrat août 1958, avec un travail à la clé, j'ai eu comme une amnésie durant de nombreux mois, je ne voulais plus entendre parler d'Algérie, je travaillais 15heures par jours pour m'abrutir ! embauché dans une boite d'aéronaval, avec un syndicat CGT coco très fort , j'ai du casser des gueules pour n’imposer, le calme est revenu peu à peu mais j'avais toujours ma 22 avec moi, et j'étais souple comme un chat! Bref, c'est bien après que j'ai dans le calme écouter les récits après 1958 ! Dans ma 2eme opération dans Alger vers juin à août 1957 nous avons un temps aménagé dans une école de sourd-muet boulevard Telemly !!
claude millet Fondateur
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Ven 10 Sep 2021 - 17:30
Merci mes amis de toutes ces informations si précieuses.
jacky alaux aime ce message
jacky alaux Expert
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Sam 11 Sep 2021 - 22:00
JUNKER a écrit : fin de contrat août 1958, j'ai eu comme une amnésie durant de nombreux mois, je ne voulais plus entendre parler d'Algérie, je travaillais 15heures par jours pour m'abrutir ! -----------------------------------------------------------------
Mon cher Gus, t'es pas le seul vrais combattant pour qui l'Algérie soit restée gravé dans ta mémoire . Moi vois tu, ce fut a 30 ans que subitement je me suis payer une dépression qui dura un an. Chaque nuits je me mettais a revivre certain accrochages avec les fells. Je revoyais des camarades tués alignés une toile de tente sur la tète, attendant leur évacuation. C'est la mort de Fraiser en particulier, que je revoyais souvent, un de mes meilleurs copains lyonnais qui n'ayant pas de famille venait a chaque perm avec moi a Alger chez mes parents... C'était comme un frère. Lui, il venait chaque nuits hanter mes rêves. Mais, c'est mon implication dans l'OAS qui m'affecta psychologiquement le plus au point ou même en plein jour, a chaque fois que je regardais par une fenêtre, je me voyais mort sur le trottoir. Faut avoir vécu dans une organisation secrète comme l'OAS pour comprendre ca... vous savez ce que je veux dire . Tuer, a tord ou a raison, c'est contre nature et, tôt ou tard, ca viens nous hanter !
le 6 aime ce message
junker Expert
Sujet: Re: Le ravin de la femme sauvage à Alger Dim 12 Sep 2021 - 8:55
Jacky , je m'imagine, surtout que nous avions pas de suivie psychologique et le traumatisme nous l'avons guérie nous même, alors quand je lis que ceux qui font des OPEX ont des traumatismes du a une explosion ou d'avoir vu de loin un cadavre, je pense le nombre de fois que nous aurions dû avoir des soins pour la vision de corps brûlés ou démanbrés, les camarades morts à nos côté, ou qu'il fallait après la casse ramener les cadavres certains en charpie, j'ai récupéré après un traitement au napalm des cadavres et quand il était vraiment en bouilli ramener son arme dont il restait que la ferraille incrusté dans la chair du mort! C'était notre souffrance a nous, elle était intérieur et personne te demandait si tu allais bien !! Amitiés !