Adjudant-chef Henri Georges SIMON
Né à Besançon en 1931, il est issu par sa mère d'une très vieille famille Franc-Comtoise que L’on trouve à Besançon dès le XVle siècle.
Ses parents, commerçants, auront 4 enfants (3 fils et une fille).
Ils s'installent à Gray où Henri effectue ses études primaires et secondaires à l'Ecole Saint Pierre Fourrier et au Lycée Augustin Carnot, où il obtiendra la première partie du baccalauréat.
Il a un goût très vif pour les romans d'aventure.
Enfant d'une famille catholique, il est, de 8 à 15 ans, enfant de chœur assidu de sa paroisse.
Récemment, il évoquait cette période avec humour :
<< Je ne prie plus beaucoup, mais j'ai tellement servi de messes dans mon enfance, que j'estime avoir mon compte de prières pour le restant de ma vie >>
En I940, il a 9 ans : il assiste à la débâcle et connait l'occupation Allemande.
Le scoutisme lui fait découvrir la fraternité des camps d'été, la solidarité d'un groupe de jeunes garçons, la découverte des joies du chant, la fierté de l'uniforme, l'épanouissement du corps et de l'esprit par l'effort.
Sa sœur de 10 ans sa cadette, disait qu'il avait été un fils attentionné, un grand frère merveilleux.
Et plus tard un oncle affectueux et attentif, aimé et admiré de ses deux neveux Stéphane et Eric, toujours prêt à aider ses parents, ses amis et ses voisins.
Après la petite aventure du scoutisme ce sera bientôt la grande.
En 1950, l'Armée Française, engagée dans la guerre d'lndochine depuis 1945, subit de graves revers sur la RC 4 en octobre 1950.
Henri a 19 ans, il est bachelier, il s'engage à la 1/2 Brigade Coloniale de Commandos parachutistes au Camp de Meucon.(DBCCP)
Bientôt, il débarque à HAIPHONG où il est affecté à la 202e Compagnie supplétive Militaire du Nord Viet Nam, puis au 52e bataillon Vietnamien.
Cest une vie de Poste isolé:, souvent attaqué, d'embuscades de nuit, de coups de main en zone rebelle. Vie tendue et souvent angoissante, au milieu d'hommes dont la loyauté est incertaine, mais cela lui convient parfaitement.
Au cours d'une embuscade à MAO KE, il est blessé à deux reprises.
II sera blessé à nouveau à SONTAY.
Pendant un séjour de 1951 à 1955, sa belle conduite au feu lui vaudra 3 citations dont une à l'ordre de l'armée.
Puis, c'est le retour en France.
Début 1956 il est affecté en Algérie, comme caporal puis caporal-chef au 3e R.P.C, commandé par le Lieutenant Colonel BIGEARD, le plus prestigieux Soldat de l'Armée Française. << Croire et oser >> est sa devise.
Il trouve une troupe encore traumatisée par le drame de DlEN BlEN PHU.
BlGEARD installe ses hommes dans un camp qu'il aménage à SlDl FERRUCH.
Là, au milieu de la pinède et au bord de la mer, à proximité de la ville d'Alger,endroit magique aux parachutistes dans les bois de pins en bord de mer
, il entreprend la création d'un instrument de combat souple, félin et manœuvrier.
Ce sera le Régiment Bigeard, qui renoue très vite avec le succès dans les opérations menées et en fera bientôt un combattant d'élite.
Selon la terminologie officielle de l'époque, ce sera un des plus beaux Régiments parachutistes de la 10e DP.
Je ne dis pas le plus beau pour ne vexer personne.
Cest dans la Compagnie du Capitaine CHABANNE dont l'adjoint est le Lieutenant SCHMlDT (futur CEMA), que le Caporal, puis caporal-chef et Sergent Simon se révèle être un combattant et un meneur d'hommes hors du commun.
Il est trois fois cité dont une fois à l'ordre de l'armée le 27 juillet 1958 dont j'extrais ces quelques lignes :
<< Dans la région de Djeurf a donné une preuve exeptionnelle de sa valeur en s'emparant d'une mitrailleuse après avoir abattu tous les servants dans un corps à corps à la grenade et au poignard >>,
Mai 1958 : départ du Colonel BIGEARD, remplacé par le Colonel TRINQUIER.
Ce chef de corps décide la création d'une unité de 175 F.S.N.A (compagnie de musulmans) (toujours suivant la terminologie) encadrée par 30 officiers et sous Officiers F.S.E .
Henri, qui a déjà eu une expérience de 3 ans chez les supplétifs vietnamiens, va s'épanouir dans cette formation, ou sa réussite lui permettra d'obtenir 5 prolongations de séjour de 6 mois.
En qualité de Chef de groupe, puis d'Adjoint de Chef de Section, il participera à tous les combats de la harka de 1958 à 1962.
Il servira successivement sous les ordres du lieutenant MAZZA, du lieutenant CHENEVIERES, qui sera tué à ses cotés le 8 octobre 1960, puis sous les ordres du Capitaine De CUGNAC, avec qui il participera à l'intervention aéroportée sur BIZERTE en juillet 1961.
Il obtient 4 nouvelles citations dont 2 à l'ordre de l'Armée et, en 1960, la Médaille Militaire.
Les évènements vont évoluer vers la solution de l'Algérie algérienne.
Le 3°RPIMa rentre en France.
La Harka est dissoute, une partie des hommes suit le régiment.
Une majorité, reste en Algérie, confiante dans les assurances données par les accords d'Evian du 19 mars 1962. Hélas, la plupart de ces paras musulmans seront mis à mort dans d'atroces conditions, ainsi que plusieurs dizaines de milliers de leurs camarades qui avaient servi la France et cru en sa parole.
Dans le même temps (annee 1962) 3000 Européens étaient enlevés par le FLN.
On ne les a jamais retrouvés.
Après un bref séjour au 8° RPIMa, il est affecté en août 1962 à VlENTlANE comme lnstructeur des troupes Laotiennes aux prises avec une guérilla communiste très active. Il est fait prisonnier à 2 reprises. La première fois il pourra s'échapper. La deuxième fois, seule l'intervention de la Commission lnternationale de Contrôle permettra sa libération. Néanmoins il obtient une prolongation de séjour de un an et rentrera en France en 1966.
Il est réaffecté au 3° RPlMa.
Alors iI est Adjudant Chef - Chef de Section - Commandeur de la Légion d'Honneur - Médaillé Militaire - 11 citations dont 3 palmes. (S'est vu remettre à l'hôpital de Besançon, le 20 septembre 2003, la Cravate de Commandeur de la Légion d'Honneur).