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« ... Le devoir de mémoire incombe à chacun...rendre inoubliable. Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables. Laisser la mémoire se transformer en histoire est insuffisant. Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin... »
Stage d'infiltration sous voile à l'Ecole des Troupes Aéroportées CHUTEURS OPERATIONNELS ET FORCES SPECIALES
Auteur
Message
claude millet Fondateur
Sujet: Stage d'infiltration sous voile à l'Ecole des Troupes Aéroportées CHUTEURS OPERATIONNELS ET FORCES SPECIALES Ven 18 Fév 2022 - 16:18
Les opérations spéciales françaises Quelle place dans la compétition de puissance ?
Stage d'infiltration sous voile à l'Ecole des Troupes Aéroportées
CHUTEURS OPERATIONNELS ET FORCES SPECIALES
[list="MARGIN-TOP: 0cm"][*]Chuteur opérationnel ou comment s'infiltrer par les airs [/list] Sur le lien ci-après une vidéo de 9 mn sur la formation de chuteur opérationnel : https://youtu.be/iT6sb4goMVY
Durant treize semaines, trente-six soldats issus des groupes commandos parachutistes (GCP) et d’unités des forces spéciales ont suivi le stage de saut opérationnel à grande hauteur à l’École des troupes aéroportées (ETAP) de Pau. Une formation à l’issue de laquelle ils obtiennent le brevet de chuteurs opérationnels. Zone d’embarquement militaire de l’aéroport de Pau-Pyrénées. Huit soldats montent à bord d’un avion de transport tactique. Après dix minutes de vol, la soute de l’appareil s’ouvre. Le décompte du largueur est lancé. 3, 2, 1, ils sautent ! Au total, plusieurs dizaines de soldats des différentes forces armées suivent le stage de saut opérationnel à grande hauteur (SOGH). Le brevet de chuteur opérationnel permet à ces militaires d’être déployés en opérations extérieures par les airs, au plus près et au-delà des lignes ennemies. Pendant leur stage, ils réalisent en moyenne quatre-vingt sauts. Le message météo vient de tomber. Les stagiaires ont deux heures pour calculer les paramètres d’infiltration sous voile (ISV). En fonction des vents, les chuteurs déterminent le point de largage qui leur indiquera la distance à effectuer sous voile en toute discrétion. Les soldats se préparent et vérifient leur matériel de chute, altimètre, radio, gaine d’arme. Equipés de l’ensemble de parachutage du combattant (160 kg), ils sont également dotés d’un ʺralentisseur stabilisateur extracteurʺ. Cette petite voile stabilisante leur permet d’emporter plus de poids, donc plus de matériel, dans la gaine. L’ETAP de Pau est principalement chargée de la formation des parachutistes des trois armées et de la gendarmerie.
Les opérations spéciales se distinguent des opérations clandestines et conventionnelles par la nature spécifique de leur mission, plus que par les moyens employés pour les réaliser. sous contrôle politico-militaire, les opérations spéciales françaises peuvent aussi bien compléter et appuyer les opérations conventionnelles qu’en proposer une alternative. Un article publié par l’institut français des relations internationales explique comment les forces spéciales contribuer pleinement au double objectif fixé aux armées françaises : « gagner la guerre avant la guerre tout en étant capable de s’engager dans un affrontement de haute intensité si nécessaire. L’article est signé du colonel Laurent Bansept qui est chercheur au Centre des études de sécurité de l’Ifri et membre du Laboratoire de Recherche sur la Défense. Officier d’active de l’armée de Terre, spécialiste du renseignement et des opérations spéciales, il a été engagé sur la plupart des zones de crise de ces vingt dernières années.
Centre des étudesde sécurité Les opérations spéciales françaises Quelle place dans la compétition de puissance ?
Laurent BANSEPT
Points clés Les opérations spéciales se distinguentdes opérations clandestines etconventionnelles par la nature spécifique de leur mission, plus que par les moyensemployés pour les réaliser.
Construites selon une approche indirecteet sous contrôle politico-militaire, lesopérations spéciales françaises peuventaussi bien compléter et appuyer lesopérations conventionnelles qu’enproposer une alternative.
Bien que la lutte contre les réseauxcontinue à occuper une part importantedes activités des forces spéciales, le retour des hypothèses d’engagementmajeur implique de renouer avec leurspratiques originelles et d’intégrer les impératifs des zones grises.
Augmenter la furtivité et développer lespartenariats et les capacités de pilotagesd’acteurs-relais sont autant de pistes quipermettront aux forces spécialesfrançaises de s’adapter aux nouvellescontraintes auxquelles elles font face.
27JANVIER2022
Introduction L’année 2022 marque le trentième anniversaire du Commandement desopérations spéciales (COS). Ces trois décennies ont été dominées par des missionsmenéesdans des environnements instables,le plus souvent contre des adversaires irréguliers,au premier rang desquels les groupes terroristes.Le rôle de premier plan qu’elles ont joué dans ce cadre aconduitles forceset opérationsspéciales à prendreune placeessentielledans la stratégie militairefrançaise. Ces dernièresdoivent désormaiss’adapter à une évolution du paysage géopolitique contemporainmarqué par le retourdes rivalités de puissances et le défide rapports récurrents decompétition, de contestationetd’affrontementdessinant un environnement bien plus contraignantque celui auquel elles ont été habituées1. Cenouveaucadrepourraitdonnerauxopérationsspécialesunrôleplus fondamental encore qu’au cours duprécédent cycle stratégique,maiselles devrontpour celapoursuivre les adaptations déjà engagées et redécouvrir certaines compétences anciennes,notammentdans le domaine partenarial.C’est à ce titre qu’elles pourront contribuer pleinement au doubleobjectif fixé aux armées françaises:«gagner la guerre avant la guerre tout en étant capable de s’engager dans un affrontement de haute intensité si nécessaire2».
Quelle approche française desopérations spéciales? Aux originesdu concept À l’instar deleurs homologues anglo-saxons, les forces spéciales françaisestrouvent leur originedurant la Seconde Guerre mondialeau cours de laquelle ellesont été formées, sur le modèle britannique, en vue de deux missions principales:d’une partl’encadrement de forces irrégulières oupartisanes sur les arrières–tel que planifiépar leSpecial Operations Executive(SOE)etmis enpratique, pour la France,par leBureaucentral de renseignement et d’action (BCRA);etd’autre partl’action commando,alorsmenéepar lesunitésfrançaises duSpecial Air Service(SAS)oulescommandos Marine3. Pour la plupart dissoutes en 1945, ces unitésontété recrééessous différentes formes pourjouerun rôle significatif dans les guerres de décolonisation.Le découplage initial s’accentue alorslorsque«l’esprit commando»se diffuse dans les forces conventionnelles, entraînant parfoisune certaine confusion avec lestroupesde choc ou d’assautdans l’image d’«unitésd’élite».Dans le même temps,«l’action spéciale» proprement dite 1.Vision stratégique du CEMA,État-Major des Armées, Paris,2021. 2.Discours du CEMA devant la 29epromotion de l’Écoledeguerre, Paris, 14 octobre 2021. 3.É.Tenenbaum,Partisans et centurions. Une histoire de la guerre irrégulière au XXesiècle, Paris, Perrin, 2018
devient l’apanageduSDECEpuis delaDGSE4, lesservicesextérieurs français étant «spéciaux»car intégrantles fonctions de renseignement etd’opération clandestine notammentà traversleServiceAction(SA). À la fin de la guerre froide,plusieurs évolutions conduisent à revoir cette répartition des rôles.Tout d’abordl’affaire du «Rainbow Warrior»,en 1984,affectelourdement l’image duSAetmet en causela pertinence son concept d’emploi5.Parallèlement,la création en 1987 aux États-Unisd’un commandementinterarméesdes opérations spéciales (SOCOM)6etson emploilors de la guerre du Golfe en 1991démontrentun nouvel usage intégré qui souligneleretard français.Sous l’impulsion de son ministre de la Défense Pierre Joxe, la France reconnaît alors la spécificité des «opérations spéciales» et décide de leur donner une chaîne de commandement strictement militaire7.Le COS, créé à cet effet,reçoitla responsabilité opérationnelle des «forces spéciales», dont la désignation comme telles relève du chef d’état-major des Armées (CEMA). Il convient ici d’insister sur le fait que ce caractère «spécial» repose avant tout sur la nature des missions qu’ellesréalisent.Eneffet,lesocledetechniques «commandos»desforcesspécialesestglobalement similaireàceluidescommandosdesforces conventionnelles,enparticulierdesCommandos parachutistes ou des Commandos montagne de l’armée de Terre. Enrevanche, les forces spéciales disposent d’équipements spécifiquesetde la maîtrise exclusivede certaines techniquescomme le saut opérationnel à très grande hauteuroul’action sous-marine,ainsi quedemissionstelles quela libération d’otages ou le contre-terrorisme maritime.Mais surtout, une opération spéciale se distingue dès sa conception par son aptitudeà produire un effet d’ordre stratégique–ou au moins opératif –alors même qu’elleestmise enœuvrepar des effectifsrestreints, qui seraientautrement confinés à un rôle tactique. Cenouveau conceptd’opérationsconnaît à partir de 1992un long processus de consolidation.Àsa création, le COS estd’abordengagé en Afrique pour des actions souvent menées dans l’urgence8.Àpartir de 1995débutent les campagnes de longue durée, d’abord pour les premières actions de ciblage et de capture au profit du Tribunal pénalinternational pour l’ex-Yougoslavie(TPIY), puis en Côte d’Ivoire et en Afghanistan avec lesTask Force(TF) Arès de 2003 à 2006, puis Jehol et TF-32 de 2011 à 2013. À partir de 2013,unetroisième époque se caractériseà la foispar la priorité donnéeaux actions 4.Service de documentation extérieure et decontre-espionnage, créé en 1945et dissous en 1982, à la création de la Direction générale de lasécuritéextérieure. 5.C.Silberzahn,«Lesmutations de la DGSE après la crise du Rainbow Warrior»,Après-demain, n°37, 2016, p.15-17. 6.P.Kukielski,«USSOCOM:The Astounding Story of Its Origin»,Air Commando Journal,vol.10,n°1, 2021, p.45-49. 7.Arrêté du 24 juin 1992 portantsur lacréation duCommandement des opérations spéciales. 8.Notamment en Somalie, au Rwanda, aux Comores, au Congo, en République centrafricaine et en Côte d’Ivoire
Stage d'infiltration sous voile à l'Ecole des Troupes Aéroportées CHUTEURS OPERATIONNELS ET FORCES SPECIALES