Alger ou la folie des hommes

Citation :

Les spectres d'Alger

Printemps 1962. Cent-trente ans de présence française en Algérie s'effondrent en quelques semaines, une fois les accords d'Évian conclus entre le gouvernement français et les représentants nationalistes. Ce sera l'exil pour des centaines de milliers de personnes, la mort pour des milliers d'autres.

Au milieu du brasier urbain qu'est devenue Alger, on trouve le lieutenant Térien, jeune officier parachutiste brièvement séduit par le putsch d'avril 1961, récupéré par les services secrets français et infiltré dans l'OAS pour remonter des informations à Paris.

Au sein de l'organisation clandestine, Térien assiste, aux premières loges, à la décomposition d'un monde. Il suit comme son ombre l'ancien officier de Légion Roger Degueldre, le chef des commandos Delta, qui traque les barbouzes gaullistes et les élimine une par une. Térien garde aussi un oeil sur le général Salan, Jean-Jacques Susini, le docteur Pérez, tous ces chefs de l'OAS qu'il va falloir faire tomber, mais au bon moment. Pour ne pas laisser se recomposer ailleurs une organisation qui rêve de renverser la République. À moins qu'il ne décide de se mettre à son compte, pour ne trahir ni ses promesses initiales ni ses sentiments profonds.

Dans « Les Spectres d'Alger », un premier roman crépusculaire, Vincent Ejarque nous fait revivre l'embrasement meurtrier d'Alger dans les premières semaines de 1962, juste avant la signature des accords d'Evian. Une réussite.

Citation :

Alger, début 1962. Un brasier urbain en proie aux derniers soubresauts d'un monde qui s'effondre. L'allégorie d'un monde sans lois, sans règles, livré à lui-même et à la violence inouïe des clans qui s'affrontent à coups d'attentats à l'explosif, de fusillades en pleine rue, d'attaques à l'arme blanche, d'assassinats non ciblés, gratuits, sur la simple fois de la couleur de peau. De tortures aussi, abominables, dans les caves des bâtiments administratifs. Plus aucune morale n'a cours, la désolation est partout

Face à face, les nationalistes algériens, qui sentent la victoire proche et l'OAS avec ses fameux commandos Delta, son bras armé, dirigés par l'ancien légionnaire Roger Degueldre, chargés de porter la terreur dans ce morceau de France qu'à leurs yeux, la France abandonne lâchement et de traquer les barbouzes gaullistes envoyés sur place pour les éliminer, eux, les ultimes défenseurs de l'Algérie française.

Au milieu de ce chaos évolue le lieutenant Térien, cinq ans d'Algérie à combattre contre l'ALN, l'armée algérienne de libération nationale. Un héros froid, apparemment dépourvu d'état d'âme, camusien. Brièvement séduit pas le putsch des généraux d'avril 1961, il sera récupéré par le SDECE, les services secrets français pour infiltrer les commandos Delta.

Pour son premier roman, Vincent Ejarque, journaliste aux « Echos », frappe juste et fort. L'écriture, serrée, haletante, nous fait entrer au coeur de cet univers étouffant qu'est devenu alors l'une des plus belles villes du monde. Une ville qui est la véritable héroïne de ce livre, admirablement décrite dans sa beauté majestueuse, dans sa violence implacable, dans son temps suspendu, où la mer, pourtant si présente pour qui s'est un jour rendu à Alger, est rarement évoquée. Une façon de décrire l'enfermement mental dans lequel ses habitants se sont abîmés, sans autre horizon que celui de s'éliminer mutuellement.

A l'heure où l'on célèbre les soixante ans des accords d'Evian, signés en mars 1962, ce roman crépusculaire, formidablement documenté, est une lecture à hauteur d'homme, presque au jour le jour, d'un conflit encore aujourd'hui si peu montré, où les images sont rares, où les témoignages sont retenus. Vincent Ejarque a l'immense mérite de lever partiellement cette chape de plomb. On ne sort pas intact de cette plongée dans l'Alger des premiers mois de 1962, dont la folie des hommes, comme si souvent, a eu raison, un temps, de la magie.

https://www.lesechos.fr/weekend/livres-expositions/alger-ou-la-folie-des-hommes-1390162

Merci Pérignon

Merci Pérignon

Très intéressant, merci pérignon!

L'auteur du roman nous dit:
le lieutenant Térien, jeune officier parachutiste brièvement séduit par le putsch d'avril 1961, récupéré par les services secrets français et infiltré dans l'OAS pour remonter des informations à Paris.
il sera récupéré par le SDECE, les services secrets français pour infiltrer les commandos Delta.
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C'est mal connaitre l'OAS et Degueldre chef des Deltas pour croire qu'une barbouze: le lieutenant Térien dans ce cas, aurait put infiltrer l'organisation et surtout les DELTAS . Si cela avait été vrai, il aurait vite été repéré et aurait eu le sort des autres barbouzes... Liquidés jusqu'aux derniers .
Pour le reste, je ne me prononcerais pas... J'ai pas lu le livre.
Quant a avancer que l'OAS voulait prendre le pouvoir en France... C'est faux. Le but de l'OAS était de garder l'Algérie dans la France, rien d'autre. Une fois l'Algérie perdue l'OAS, la VRAI, n'existait plus. Tout ce qui se passa en France par la suite n'avait plus rien a voir avec notre OAS.

jacky alaux a écrit:

L'auteur du roman nous dit:
le lieutenant Térien, jeune officier parachutiste brièvement séduit par le putsch d'avril 1961, récupéré par les services secrets français et infiltré dans l'OAS pour remonter des informations à Paris.
il sera récupéré par le SDECE, les services secrets français pour infiltrer les commandos Delta.
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C'est mal connaitre l'OAS et Degueldre chef des Deltas pour croire qu'une barbouze: le lieutenant Térien dans ce cas, aurait put infiltrer l'organisation et surtout les DELTAS . Si cela avait été vrai, il aurait vite été repéré et aurait eu le sort des autres barbouzes... Liquidés jusqu'aux derniers .
Pour le reste, je ne me prononcerais pas... J'ai pas lu le livre.
Quant a avancer que l'OAS voulait prendre le pouvoir en France... C'est faux. Le but de l'OAS était de garder l'Algérie dans la France, rien d'autre. Une fois l'Algérie perdue l'OAS, la VRAI, n'existait plus. Tout ce qui se passa en France par la suite n'avait plus rien a voir avec notre OAS.

Merci Jaky : Il es bon parfois de mettre les points sur les"i" !