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| gardé par des soldats en calot bleu, des E.O.R. de Cherchell, requis pour relever les Bérets verts du 1" R.E.P. rentrés à Zéralda. | |
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claude millet Fondateur
| Sujet: gardé par des soldats en calot bleu, des E.O.R. de Cherchell, requis pour relever les Bérets verts du 1" R.E.P. rentrés à Zéralda. Dim 1 Jan 2023 - 16:39 | |
| - Errwan Bergot La guerre des appelés en Algérie 1956-1962 a écrit:
[.../...] Ailleurs, après l'annonce de l'effondrement du putsch, l'heure des bilans et des règlements de comptes avait sonné. Pour Cursol, c'était déjà un autre monde, qui lui devenait étranger à chaque tour de roue de la jeep qui l'emmenait, ce 26 avril au matin, vers Alger et le bateau. Le gendarme s'approche, s'efforçant à l'indifférence, mais on sent, à la lenteur de ses gestes, qu'il est tendu, sur ses gardes. - Avez-vous votre ordre de mission, s'enquiert-il, hargneux. Cursol ne bronche pas. De la main, il apaise Breitman qui s'apprêtait à lancer une réflexion désagréable qu'il affectionne, lui le « baroudeur », envers les planqués de la police militaire. - Allez, insiste le gendarme, sèchement. Je n'ai pas que cela à faire. Possible, mais je vous serais obligé, quand vous vous adressez à moi, de dire « mon lieutenant ». La mitraillette du gendarme glisse le long du torse, la bouche se tord en un ricanement agressif : - « Mon lieutenant », hein ? Si je vous disais que depuis ce matin nous passons notre temps à en mettre au trou, des lieutenants, des capitaines, et même des généraux ! - Pas de quoi se vanter, lance Mérital, du fond de la jeep. Pendant quatre jours, vous vous étiez drôlement étouffés... Cette fois, le P.M. se braque résolument sur les occupants la jeep. Descendez ! ordonne le gendarme, blême de fureur. Vous allez voir si nous nous « étouffons ». Dans les camions, arrêtés à la suite de la jeep, quelques tètes apparaissent, coiffées du béret des chasseurs, du calot noir des marsouins, rouge des zouaves. Des cris fusent, des huées s'élèvent. Quelques « meuhh » résonnent, achevant d'envenimer les choses. Cursc. s'efforce de conserver son sang-froid. Il réclame le silence, et demande à Breitman de montrer le fameux ordre de mission. Le gendarme prend son temps pour l'examiner, s'éloigne et va conférer, par radio, avec une autorité. Puis il revient, toujours aussi buté, et restitue à regret les papiers en grognant C'est bon. Passez ; vous avez de la chance, parce que nous aurions pu vous bloquer ici assez longtemps pour que le bateau parte sans vous... La herse est repliée ; maintenant, le convoi s'engage sur la route moutonnière, vers le port. Les soldats regardent Alger. Sous le ciel bas, la ville semble foudroyée, assommée de stupeur. Peu de passants, peu de circulation. Aux fenêtres closes demeurent encore des banderoles, des drapeaux. Sur les murs, des inscriptions « Vive Salan, mort à de Gaulle » témoignent de ce que furent ces quatre journées d'espoir fou, d'enthousiasme délirant. Parfois, à un carrefour, quelques hommes, quelques femmes se rassemblent, la tête basse, les gestes mous. Ils semblent ne plus rien comprendre et, s'ils regardent passer les soldats, c'est sans illusions, ils ne leur apportent ni l'espoir, ni le salut. Passé l'Agha, le convoi remonte vers I'Aletti, gardé par des soldats en calot bleu, des E.O.R. de Cherchell, requis pour relever les Bérets verts du 1" R.E.P. rentrés à Zéralda. Ils ont l'air détendus et chahutent entre eux, comme des collégiens. Cette mission les change du quotidien de l'école. Ils ne savent pas, ils ne peuvent pas savoir que dans un an, ils auront, eux aussi, à prendre parti dans un drame qu'ils vivront, celui des harkis qu'on leur ordonnera d'abandonner. .../...
Arnaud de VIALLE peux-tu m'en parler? | |
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