Madrid se prépare à réduire de moitié sa commande d’avions de transport militaire Airbus DS A400M Atlas.

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Le scénario du pire se dessine entre l’Ejercito del Aire y del Espacio et l’A400M Atlas.

Par
Arnaud
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22 mars 2023
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Depuis une dizaine de jours la rumeur enfle, elle est désormais omniprésente dans le microcosme aéronautique européen. Madrid se prépare à réduire de moitié sa commande d’avions de transport militaire Airbus DS A400M Atlas. Dans les faits l’Ejercito del Aire y del Espacio n’aurait donc plus qu’un seul exemplaire à recevoir, et non quatorze comme le contrat initial le prévoit. C’est à la fois un coup dur pour l’avionneur européen et pour… l’emploi industriel espagnol !
En effet au cas où vous ne le sauriez pas l’A400M Atlas est assemblé en Espagne dans les ateliers de feue la société Casa. Comme l’ensemble des autres productions du géant européen c’est une sorte d’énorme Lego qui reçoit des éléments venant des quatre coins du globe et doit au final donner naissance à ce somptueux quadrimoteur à turbopropulseurs.
On peut donc aisément se dire que les révélations sur une diminution drastique de la commande espagnole en a surpris plus d’un. Cela revient presque pour le gouvernement de Madrid à se tirer une balle dans le pied.
Initialement il était prévu que l’Ejercito del Aire, aujourd’hui Ejercito del Aire y del Espacio, mette en œuvre vingt-sept Airbus DS A400M Atlas. Sauf que récemment les généraux espagnols ont fait savoir qu’un format à quatorze machines leur convenait largement, d’autant que quatre d’entre elles ont la capacité de mener des actions de ravitaillement en vol. En fait il faut voir que les forces espagnoles projettent finalement très peu leurs forces à longue distance, bien moins que leurs homologues britanniques, français, ou encore italiens. Donc objectivement dix A400M Atlas de pur transport et quatre de transport / ravitaillement en vol ne semblent pas représentés une flotte sous-dimensionnée.
Reste donc qu’Airbus DS va devoir se dépatouiller pour trouver des clients à qui revendre les treize avions qui devraient bientôt être annulés par l’Espagne. Des pistes semblent d’ores et déjà exister, notamment du fait de la guerre en Ukraine qui a largement rebattu les cartes en Europe et dans tous le bassin méditerranéen. On parle par exemple d’une possible nouvelle acquisition par le Royaume-Uni mais aussi d’un intérêt de la Corée du sud, du Maroc et du Portugal.
En tous cas une future annulation de la moitié de la commande par l’Espagne serait une grande première et un très mauvais signal envoyé aux potentiels acquéreur. Quand un pays à l’origine du contrat, avec d’autres certes mais tout de même, le rompt ça fait vraiment mauvais genre. Espérons que cela n’entraînera pas d’effet boule de neige.
Photo :copyright: Ejercito del Aire y del Espacio.

Citation :

Le scénario du pire se dessine entre l’Ejercito del Aire y del Espacio et l’A400M Atlas.

Une solution pourrait être apportée par la Corée du Sud :

Citation :

Une délégation sud-coréenne a évalué l’avion de transport A400M lors d’une visite en Espagne

En 2018, le ministère espagnol de la Défense envisagea l’acquisition de 34 avions d’entraînement KT-1 et de 20 chasseurs légers T-50 « Golden Eagle » auprès de la Corée du Sud pour la formation des pilotes de Ejército del Aire y del Espacio. Et il était alors question d’échanger 4 à 6 avions de transport A400M « Atlas » avec la force aérienne sud-coréenne [RoKAF] dans le cadre d’un accord alors évalué à 890 millions de dollars. Mais cette opération ne put finalement pas se concrétiser.

Depuis, en 2021, Korean Aerospace Industries [KAI] s’est dit prêt à investir 2,7 milliards de dollars en sept ans pour développer un avion de transport militaire « multimissions » pour répondre aux besoins de la RoKAF, alors en quête de nouveaux appareils pour remplacer ses C-130H Hercules de facture américaine.

Cependant, la RokAF reste intéressée par l’A400M, comme en témoigne la visite rendue, la semaine passée, à la 31e escadre de l’Ejército del Aire y del Espacio par une délégation sud-coréenne, accompagnée par des représentants d’Airbus Defence & Space.

Cette visite, affirme la partie espagnole, avait « pour objectif de vérifier in situ les caractéristiques de l’A400M et de voir si ces dernières correspondent aux exigences de la RoKAF ». Le commandant de la 31e escadre, le colonel José Ramón García Paniagua, a par ailleurs évoqué le retour d’expérience [RETEX] de son unité concernant la transition entre le C-130H et l’Atlas.

« Après l’inspection d’A400M en configuration transport et ravitaillement en vol, la visite s’est terminée dans le simulateur de vol du centre de formation de Saragosse », a précisé l’Ejército del Aire y del Espacio.

Pour remplacer ses C-130H Hercules, la RoKAF considère également le C-130J de Lockheed-Martin et le K-390 d’Embraer, deux avions aux capacités inférieures à celles de l’A400M.

Pour rappel, l’Espagne a commandé 27 A400M… alors que ses forces aériennes estiment que 13 ou 14 exemplaires sont suffisants pour répondre à leurs besoins. D’où l’importance de cet intérêt sud-coréen dans la mesure où un accord lui permettrait de revendre un partie des appareils excédentaires, lesquels doivent lui livrés après 2025, ou d’atténuer l’impact d’une éventuel annulation de commande pour Airbus.

https://www.opex360.com/2023/04/03/une-delegation-sud-coreenne-a-evalue-lavion-de-transport-a400m-lors-dune-visite-en-espagne/