Geneviève de Galard : L’Ange de DIEN BIEN PHU
(source Wikipédia).
À sa demande, Geneviève de Galard est affectée en Indochine à partir de mai 1953,
au cœur de la guerre qui oppose les forces françaises à celles du Việt Minh.
Stationnée à Hanoï, elle opère des évacuations sanitaires par avion depuis l'aéroport
de Pleiku. À partir de janvier 1954, elle participe aux évacuations de la bataille de Diên
Biên Phu. Ses premières victimes transportées sont principalement des soldats
souffrant de maladies. Mais à partir de mi-mars, la plupart d'entre eux sont des blessés
de guerre. Parfois, les avions sanitaires avec la marque de la Croix-Rouge doivent se
poser au milieu des barrages d'artillerie viêt minh.
Le 28 mars 1954 vers 5 h 45, le commandant Blanchet — commandant en second
du groupe de transport Béarn —, son équipage et Geneviève de Galard arrivent en
avion au-dessus de Dien Bien Phu. Le commandant tente d'atterrir sur la courte piste
du camp retranché. L'atterrissage est trop long et le moteur gauche de l'avion est
sérieusement endommagé. Les réparations ne pouvant s'effectuer sur place du fait
des conditions (terrain inapproprié), l'avion est abandonné et, à l'aube, l'artillerie viêt
minh le bombarde et le détruit, ainsi que la piste, les rendant irréparables.
Geneviève de Galard se porte alors volontaire pour servir comme infirmière dans
l'hôpital de campagne commandé par le médecin-commandant Paul Grauwin6. Bien
que le personnel médical masculin soit initialement hostile, il fait finalement des
adaptations de logement pour elle. Il lui arrange également un semblant d'uniforme à
partir de bleus de travail camouflés, de pantalon, de chaussures de basket-ball et d'un
t-shirt. Geneviève de Galard fait de son mieux dans des conditions sanitaires
dérisoires, consolant les mourants et essayant d'entretenir le moral face aux pertes
humaines montantes. Plus tard, beaucoup d'hommes la complimenteront pour ses
efforts.
Selon certains auteurs, une vingtaine de prostituées du BMC, essentiellement
vietnamiennes mais également thaïlandaises et algériennes, aidèrent à l'hôpital.
L'historien Jacques Dalloz pense qu'elles ont sûrement toutes été tuées par les Việt
Minh après le départ des troupes et que leur participation est volontairement
oubliée7. « Rien ne doit venir ternir l'image de l'honneur », selon Le Monde. En
revanche, selon le spécialiste des conflits du XXe siècle Jean-Marc Binot, « une solide
tradition, alimentée par les cercles d'anciens combattants d'extrême droite, voudrait
qu'un BMC ait été présent à Diên Biên Phu, et que, authentiques Marie-Madeleine de
la coloniale, ses employées se soient métamorphosées en aides-soignantes
héroïques auprès des blessés, avant d'être abattues froidement par les communistes.
Nul témoignage crédible […] n'étaie cette pieuse légende. »
Le 29 avril 1954, Geneviève de Galard est faite chevalier de la Légion d'honneur et est
décorée de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs par le commandant
du camp retranché de Dien Bien Phu, le général de Castries.
« A suscité l’admiration de tous par son courage tranquille et son dévouement souriant.
D’une compétence professionnelle hors pair et d’un moral à toute épreuve, elle fut une
auxiliaire précieuse pour les chirurgiens et contribua à sauver de nombreuses vies
humaines. Restera pour les combattants de Dien Bien Phu, la plus pure incarnation
des vertus héroïques de l’infirmière française. »
Le jour suivant, pendant la célébration de la bataille de Camerone, la fête de la Légion
étrangère, Geneviève de Galard est nommée légionnaire de 1re classe honoraire aux
côtés du lieutenant-colonel Bigeard6, commandant du 6e BPC et du médecin-chef
Jacques Gindrey fait caporal d'honneur de la Légion.
Les troupes françaises de Dien Bien Phu cessent le combat le 7 mai 1954 sur ordre
du commandement militaire. Le Việt Minh autorise cependant Geneviève de Galard,
faite prisonnière, et le personnel médical à continuer les soins sur les blessés. Elle
refusera toujours toute coopération ; quand certains Việt Minh commencent à utiliser
les médicaments pour leur propre usage, elle en cache dans sa civière.
Le 24 mai 1954, Geneviève de Galard est évacuée à Hanoï, en partie contre sa
volonté.
De retour en France, début juin, elle est accueillie par une foule nombreuse à l'aéroport
d'Orly2 et fait la une de Paris Match (« La France accueille l'héroïne de Dien Bien
Phu ») ; elle fait trois fois la une de ce magazine.
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