Beau texte !!!!

Un vieux Junkers volait.
Passe encor de rouler, mais voler à cet âge !
Disaient trois réacteurs croisant dans les parages.
Assurément il reculait.
Au nom du Ciel, souffrez que l'on se raille
De voir, dans un pénible essor,

Cet affligeant tas de ferraille
Essayer de voler encor !
Gardez-vous bien, leur dit l'ancêtre,
De vous moquer de mes sent ans :
Vous ne vivrez jamais peut-être
Aussi longtemps !

Le vieillard à raison: l'un des trois mousquetaires
Ayant trop négligé
De se méfier des G
Se retrouva par terre.
Le second, nous dit-on,
Ne connut pas un plus beau rôle,

Car, manquant de pétrole,
Pour aller à sa base, il alla chez Pluton.
Quant au dernier, il ne fut pas plus sage,
Car après un léger sursis,
Oubliant de sortir son train d'atterrissage,
Il s'écrasa aussi...

Ce sont là péchés de jeunesse.
Le Junkers ne le commet pas.
Rien ne dit que le droit d'ainesse
Doit mener plus vite au trépas.
Et pour le Ju que rien ne presse,
Il s'y dirige à petits pas ...