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« ... Le devoir de mémoire incombe à chacun...rendre inoubliable. Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables. Laisser la mémoire se transformer en histoire est insuffisant. Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin... »
MASSELOT Georges colonel- participe avec le 18e RCP au Putsch d'avril 1961
5 participants
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Invité Invité
Sujet: MASSELOT Georges colonel- participe avec le 18e RCP au Putsch d'avril 1961 Mer 21 Jan 2009 - 15:21
LE COLONEL GEORGES MASSELOT A la tête de son unité, le 18 ème régiment de chasseurs parachutistes, le Colonel MASSELOT prit une part active au putsch déclenché le 22 avril 1961 en Algérie. Pour ce soldat d’élite, rallier l’insurrection n’était qu’un des épisodes de ce qu’il considérait comme son devoir.
Comparaissant le 28 juin suivant, devant le tribunal militaire, sa déclaration liminaire : « Je suis né en Afrique du Nord où tous les miens vivent depuis 110 ans. Officiers, fonctionnaires, médecins, les MASSELOT de 5 générations ont en Algérie un seul bien à défendre : un caveau de famille dans le cimetière de BOUGIE. » exprimait éloquemment les raisons desintéressées et respectables de cet engagement. Georges était né le jour de sa fête, le 23 avril 1911 à MAKTAR en TUNISIE. Son père, Ferdinand, né à BOUGIE en 1867 fut le contrôleur civil de cette région. Sa mère, née Jeanne Choisnet avait vu le jour à DELLYS en 1875. Son grand-père MASSELOT, officier de marine avait été le créateur du port de BONE. Georges fit ses études à TUNIS, à BIZERTE puis après 4 années d’internat, il opta pour le prytanée militaire de LA FLECHE. Trois ans plus tard, il entrait à l’Ecole militaire de St CYR.
A Saint Cyr
DE 1932 à 1936, il sera sous-lieutenant au 25ème régiment de tirailleurs algériens à SARREBOURG. En mars 1936, sur sa demande, il sera affecté au 1er régiment d’infanterie basé à GERYVILLE dans le sud-oranais. Après un séjour en SYRIE puis au LIBAN, il rejoindra la France pour prendre part aux combats de l’AISNE et de la MARNE. Grièvement blessé en secourant un de ses légionnaires, il recevra sa première citation. Capitaine en 1942, MASSELOT participera à la campagne de TUNISIE et sera blessé lors des combats de PONT de PHAS. Malgré ce handicap, il s’illustrera un peu plus tard en capturant une auto-chenille ennemie et en ramenant 200 prisonniers dans les lignes françaises. Ce sera ensuite, de la Provence, à BELFORT, la campagne de France. Le 7 avril 1944 il sera fait, à titre exceptionnel, chevalier de la légion d’honneur. Sa décoration lui sera remise par un général rentré de Londres. MASSELOT accomplira ensuite un premier séjour de 2 ans en INDOCHINE marqué par quelques « prises de bec » avec le général MONCLAR. Le capitaine est déjà connu, redouté ou apprécié pour son franc-parler et son caractère bien affirmé. En 1949, il rejoindra le « 4ème étranger » basé à FEZ puis stationnera à FORT NATIONAL en KABYLIE. Breveté para à PHILIPPEVILLE, il sera ensuite désigné pour commander le 3ème bataillon étranger de parachutistes à MASCARA. En, 1951 c’est le retour en INDOCHINE à la tête du 1er bataillon étranger. Il se distinguera lors de l’attaque viet du 8 janvier 1952 contre le camp retranché de HOA-BINH. L’ennemi sera mis en déroute et un armement considérable sera saisi. Assurant ensuite l’arrière garde lors de l’évacuation décidée du camp, MASSELOT et son bataillon devront affronter 3 divisions viets commandées par GIAP. Cette opération de repli sera si efficacement menée que MASSELOT et ses légionnaires seront accueilli au champagne par le Colonel GILLES. Prévu pour être sacrifié le bataillon n’aura compté que 4 morts. MASSELOT, pour faits de guerre exceptionnels, sera fait officier de la légion d’honneur. Proposé au grade supérieur par le général DE LINARES, MASSELOT, qui entre temps a contesté quelques décisions périlleuses pour ses hommes, devra attendre un an sa promotion. Retrouvant sa chère Algérie ensanglantée en juillet 1953, MASSELOT sera nommé 3 mois plus tard commandant en second du 3ème B.E.P. basé à SETIF.
En INDOCHINE la situation s’était gatée ; DIEN BIEN PHU était encerclé. Refusant d’être parachuté sur le camp retranché Paul DUSSERT, commandant le bataillon, sera supplée par MASSELOT. Trop tard pourtant car DIEN BIEN PHU tombera le 7 mai 1954. MASSELOT se vit alors chargé de reformer le 2ème bataillon étranger entièrement décimé lors de cet affrontement. Il participera avec ses hommes en képi blanc au dernier défilé du 14 juillet à HANOÏ puis rejoindra l’ALGERIE fin 1955. Implanté à PHILIPPEVILLE, le bataillon devint régiment (le 2ème R.E.P.) et devait donc être commandé par un colonel. Il se trouve que celui-ci, Alfred de VISMES, « ne se sent pas légionnaire » ; c’est donc, MASSELOT, avec son accord, qui en sera le vrai patron pendant les 2 années suivantes. Les résultats obtenus seront particulièrement brillants.
Rattaché à la 25ème Division parachutiste le régiment sera écarté de l’affaire de SUEZ en 1956. Il interviendra par contre sans cesse dans le CONSTANTINOIS et sur la frontière tunisienne. En 1957, MASSELOT sera à nouveau blessé au cours d’un accrochage ; une balle, après avoir traversé poste de radio, jumelles et stylo l’atteindra à la poitrine. Ces 2 derniers objets sont exposés au Musée du 2ème R.E.P à CALVI. En janvier 1958, De VISMES sera remplacé par le Colonel LEFORT. Décidement bien mal récompensé MASSELOT
commandera une dernière fois ses légionnaires au cours de l’opération des BENI- SBIHI, avec un bilan éloquent : 217 fellaghas au tapis et plus d’une centaine d’armes récupérées.. Rentré à Philippeville, MASSELOT exprime son dépit à LEFORT et lui rappelle son « absence » lors des moments « chauds » vécus en INDOCHINE. Convoqué dès le lendemain à l’Etat major d’ALGER, il sera muté à DJELFA comme adjoint opérationnel. Il quitte ainsi ses hommes après avoir obtenu un des plus beaux bilans de la « guerre d’ALGERIE » et ce, avec un minimun de pertes. A DJELFA, MASSELOT dépendant directement du général SALAN, aura en fait autorité sur les colonels de secteur. Sa première mission sera de détruire le « général » félon BELLOUNIS. L’affaire sera promptement réglée. En avril 1959, ce sera au tour des « colonels » AMIROUCHE et SI HAOUES, anéantis avec leurs troupes dans le djebel KORAA. Nommé lieutenant colonel début 1960, MASSELOT prendra le commandement du 18ème régiment de chasseur parachutiste, héritiers du « Royal AUVERGNE », et formé essentiellement d’appelés. Sous son impulsion l’unité deviendra le fer de lance de la division et les paras légionnaires le baptiseront le « 3ème R.E.P ». Ce temps de commandement sera l’un des moments les plus marquants de sa carrière. Il y aura sa participation au putsch mais surtout le décès de son fils Philippe. Né en 1941, à ORAN, Philippe MASSELOT fut breveté para à 16 ans seulement, accumulant les sauts avec le régiment de son père. Profitant de ses vacances scolaires et ne supportant pas que lui, pied noir, ne contribue pas à la défense de sa terre natale, il rejoignit le 18ème. Le 17 juillet 1960 sur la côte 711, près de DJIDJELLI, il trouvera la mort au sein de la compagnie portée du régiment. Ce fut un drame pour le colonel qui jamais ne s’en remit. En décembre 1960, MASSELOT et ses hommes envoyés à ALGER lors des manifestations F.L.N. orchestrées par le Délégué Général MORIN auront vite fait de calmer l’ardeur des émeutiers. Début 1961, contacté par le général JOUHAUD, le colonel engagera son régiment dans le sursaut tardif du putsch. Devant l’échec, il assumera toutes ses responsabilités en faisant en sorte que son unité ne soit pas dissoute. Mais rien n’y fera. Condamné à 8 ans de détention criminelle, MASSELOT passera 51 mois en prison avant de benéficier de l’amnistie. Toujours apprécié de ses hommes, il sera fêté à PAU pour son 90ème anniversaire par une centaine d’entre eux. Il s’est éteint le 1er juin 2002
Invité Invité
Sujet: Re: MASSELOT Georges colonel- participe avec le 18e RCP au Putsch d'avril 1961 Mer 18 Mar 2009 - 16:44
13 Juillet 1955 le 2è BEP reçoit la fouragère rouge des mains du Général Jacqot on y voit la croix de guerre TOE avec 6 palmes
Camp d'Idron Pro !
Sujet: Re: MASSELOT Georges colonel- participe avec le 18e RCP au Putsch d'avril 1961 Lun 21 Sep 2015 - 19:57
Ne pas oublier...
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601° GIA 602° GIA
« La France n’est plus que silence. Elle est perdue quelque part dans la nuit, tous feux éteints, comme un navire. Sa conscience et sa vie spirituelle se sont ramassées dans son épaisseur » (Antoine de Saint-Exupéry)
jacky alaux Expert
Sujet: Re: MASSELOT Georges colonel- participe avec le 18e RCP au Putsch d'avril 1961 Lun 21 Sep 2015 - 21:43
Colonel Georges MASSELOT Que dire d'autre sur cet exceptionnel Grand Soldat qui n’hésita pas à aller jusqu'au bout. pour l'honneur de la France, de la parole donnée et l'Honneur des PARAS. Combien en reste t-il de tel hommes de nos jours ?
FOUQUET66 Expert
Sujet: Re: MASSELOT Georges colonel- participe avec le 18e RCP au Putsch d'avril 1961 Mar 22 Sep 2015 - 12:06
jacky alaux a écrit:
Colonel Georges MASSELOT Que dire d'autre sur cet exceptionnel Grand Soldat qui n’hésita pas à aller jusqu'au bout. pour l'honneur de la France, de la parole donnée et l'Honneur des PARAS. Combien en reste t-il de tel hommes de nos jours ?
Kéo Expert
Sujet: Re: MASSELOT Georges colonel- participe avec le 18e RCP au Putsch d'avril 1961 Mar 22 Sep 2015 - 16:27
Moi qui n'ai pas connu cette terrible période, je ne peux que m'incliner pour le repos de l'âme de ce soldat exceptionnel. Que notre Archange St Michel veille sur lui pour l'éternité.
claude millet Fondateur
Sujet: Re: MASSELOT Georges colonel- participe avec le 18e RCP au Putsch d'avril 1961 Lun 27 Juin 2022 - 12:08
Histoire 26 juin 2022 Lieutenant-colonel Georges Masselot, soldat de « la Plus Grande France » Par Fabrice Dutilleul
« Il était un homme d’Honneur… c’est pourquoi en 1961, il a refusé de se parjurer en abandonnant les populations européennes et musulmanes qu’il avait juré de défendre »
Entretien avec Robert Saucourt, auteur de Lieutenant-colonel Georges Masselot (éditions Dualpha)
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
Robert Saucourt.
Vous écrivez avoir voulu « rendre hommage à l’un des officiers les plus marquants de l’armée française »… C’est-à-dire ?
J’ai considéré que le lieutenant-colonel Masselot était l’un des officiers les plus marquants de l’armée française, parce qu’il fut un chef au courage exceptionnel, admiré et adulé par ses hommes, qu’ils soient soldats de métier, quand il s’agissait de légionnaires, mais aussi appelés du contingent, quand il a commandé le 18e Régiment de chasseurs parachutistes. Ses victoires sur le terrain, ses bilans, ses blessures au combat, ses citations et décorations furent parmi les plus emblématiques de l’armée française au cours de la IIe Guerre mondiale, puis de celles d’Indochine et d’Algérie. Rappelons simplement qu’au cours de ses trente et une années de carrière militaire, le lieutenant-colonel Masselot aura reçu trois blessures au combat, quinze citations, dont dix à l’ordre de l’armée, et que ses titres de chevalier, officier et commandeur de la Légion d’honneur, le seront à chaque fois à titre exceptionnel. Mais Georges Masselot avait aussi ces sautes de caractère qui ont nui à son avancement et au déroulement de sa carrière.
« Coups d’éclat » et « coups de gueule » semblent avoir jalonné la carrière de cet officier ; cela n’a pas dû rendre son parcours des plus facile ?
Le personnage m’intéressait peut-être parce que, comme moi, il était pied-noir. J’ai donc fait des recherches et j’ai découvert un officier au caractère bien trempé, capable de réaliser le meilleur sur le terrain, mais capable du pire avec ses supérieurs, comme la fois où il déclara publiquement à propos de l’un de ses chefs de corps qu’un « cornichon à croix de Lorraine était incapable de commander des légionnaires au combat. »
Malgré ses nombreux coups d’éclat, ses « mouvements d’humeur » et ses coups de gueule l’ont empêché de faire la carrière à laquelle il aurait pu prétendre. Enfin, Georges Masselot était un homme d’Honneur, c’est pourquoi en 1961 il a refusé de se parjurer en abandonnant les populations européennes et musulmanes qu’il avait juré de défendre, ce qui l’a amené à participer au putsch du 22 avril. Révolte qui fut suivie sans état d’âme par ses paras, appelés du contingent pour la plupart, qui se battaient pour la défense de l’Algérie française. Révolte qui l’a mené devant les tribunaux gaullistes qui le condamnèrent à huit ans de prison.
Pour bâtir votre livre, vous vous êtes appuyés sur de nombreux témoignages d’amis et de compagnons d’armes de Georges Masselot… Quels ont été les plus surprenants ?
Tous les témoignages recueillis furent unanimes pour décrire un grand soldat. Ses compagnons d’armes comme ses amis et les membres de sa famille lui vouaient une très grande admiration et beaucoup de respect.
Ayant moi-même rencontré et beaucoup discuté avec Georges Masselot, le plus surprenant fut certainement l’explication, pleine de discrétion, qu’il m’a donnée sur sa carrière : « Somme toute, rien d’extraordinaire pour un officier qui aimait son métier et avait refusé de se déshonorer. »
Georges Masselot a été le président d’honneur de votre association « Mémoire de l’Empire Français »… Parlez-nous de ce qu’a été et de ce qu’a réalisé cette association.
Cette association s’était donnée pour but de rétablir la vérité sur l’histoire de l’Empire colonial français, histoire tellement décriée, insultée et déformée par toutes sortes de journalistes, pseudos historiens et par certains personnages politiques qui, même s’ils ont ou ont eu les plus hautes fonctions au sommet de l’État, ne connaissent pas l’histoire de leur pays, ou bien qui la déforment pour faire plaisir aux décoloniaux ou pour s’attirer les bonnes grâces de nos ennemis d’hier.
Durant dix-huit ans, nous avons fait paraître une revue, Mémoires d’Empire, pour raconter sans faux-semblants, sans occulter aucune vérité, notre histoire coloniale, celle de cet Empire que l’on appelait alors La Plus Grande France.
Et puis, quand nous avons dû cesser la parution de cette revue, à cause d’un coût financier trop élevé, j’ai repris tous les articles écrits par une vingtaine de rédacteurs et j’en ai fait un livre (Mémoires d’Empire).
Lieutenant-colonel Georges Masselot, de Robert Saucourt, éditions Dualpha, 228 pages, 24 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.
Dernière édition par Claude MILLET le Lun 27 Juin 2022 - 18:24, édité 1 fois
jacky alaux Expert
Sujet: Re: MASSELOT Georges colonel- participe avec le 18e RCP au Putsch d'avril 1961 Lun 27 Juin 2022 - 16:08
Il déclara a propos d'un certain cornichon a croix de lorraine ( de gaulle )... Il serait incapable de commander des légionnaires au combat ! Le Lieutenant colonel Georges Masselot Sans hésiter un des plus Grands soldats (dans tout les termes du mot)... que la France ingrate et gaulliste envoya en prison .
Je doute que de nos jours, l'on puisse encore trouver dans notre armée, un officier de cette trempe avec un tel bagage, ou l'Honneur et la Fidélité a la parole donnée, passaient avant la carrière et l'avancement, comme ce fut le cas a l'époque, ou certains officiers pourtant connus évitèrent de se mouiller lors du Putsch...
le 6 aime ce message
MASSELOT Georges colonel- participe avec le 18e RCP au Putsch d'avril 1961