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| les disparus d'algérie... | |
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Invité Invité
| Sujet: les disparus d'algérie... Mar 10 Fév 2009 - 11:04 | |
| Les disparus d'Algérie ...LES DISPARUS D’ALGERIE Il y a 46 ans, tel Ponce Pilate, le gouvernement français se lavait les mains et tournait la page. Pays sans nom, sans frontière, sans unité, c’est par la France et dans la France que l’Algérie avait acquis une personnalité, pour la première fois dans l’histoire. C’est par la France qu’elle devint, le 1er juillet 1962, indépendante. Et c’est ici que commença le drame pour près de deux millions de personnes, Européens et soldats musulmans confondus.Le point de départ de la gigantesque entreprise de destruction qui devait s’abattre sur les Français d’Algérie –entreprise de destruction voulue et organisée par le régime gaullien- fut la honteuse signature des accords d’Evian du 18 mars 1962 avec comme symbole de forfaiture, le massacre du 26 mars à Alger… Son aboutissement, le 5 juillet 1962 à Oran. Entre ces tragédies, plus de 5000 européens (on ne connaîtra jamais le nombre exact) disparaîtront, enlevés parfois même sous les yeux des militaires français qui n’interviendront pas.« Ils n’avaient pas d’ordre », disaient-ils ! En réalité, ils avaient des ordres de « non intervention ». Ainsi, dans toute l’Algérie des camps s’ouvrirent, parfois à proximité même des villes et des cantonnements militaires sous le regard bienveillant des autorités françaises.La plus élémentaire des missions eût été d’ordonner à notre armée, encore puissante, d’effectuer des opérations de sauvetage en direction de ces camps… sa première motivation étant de sauver ses propres soldats dont près de 400 furent pris vivants au combat. Nul ne recouvrit jamais la liberté, et cela en dépit des accords d’Evian et des conventions de Genève. L’autre motivation était de sauver, d’une part, ces milliers de civils européens menacés de jour en jour d’extermination, d’autre part, ces milliers de Musulmans fidèles à la France à qui l’on avait fait une promesse formelle de protection, à qui l’on avait juré que le drapeau français ne serait jamais amené et que l’on a livré avec une révoltante bonne conscience, pieds et mains liés à la vindicte des bourreaux. Alors, quand les familles éplorées suppliaient les militaires d’intervenir après l’enlèvement de l’un des leurs ; quand elles en appelaient à nos gouvernants, nos médias, nos associations humanitaires, à la Croix Rouge… quand ce n’était pas au Clergé, on leur rétorquait sans ménagement « qu’ils étaient tous morts » ! Et ainsi, parce qu’ils « étaient tous morts », on a laissé, des années durant, pourrir dans les geôles, les mines de sel, les camps de la mort lente et les bordels, nos proches, nos familiers, nos frères… Car on ne supprima pas plus de 5000 personnes du jour au lendemain... Certaines vécurent des années durant dans leur univers concentrationnaire ; déclarations d'hommes politiques et témoignages l'attestent. C'est ainsi que :- Le 26 janvier 1971 (9 ans après l’indépendance), le Président algérien Boumedienne déclarait : "A Paris, on semble ignorer que nous détenons un grand nombre d'otages français. Quand il le faudra, nous en communiquerons la liste à la presse, d'où une émotion considérable en France. Alors, pour obtenir la libération de ces otages, il faudra y mettre le prix."- Le couple des enseignants Allard, de Bruyère-le-Châtel (Essonne), d'abord pro-FLN puis expulsés d'Algérie au cours du second trimestre de 1971, révèleront qu'environ sept cent cinquante disparus européens ont été vus et contactés dans les camps de travail situés à proximité des puits de pétrole d'Hassi-Messaoud. A l'automne 1972, quelques-uns de ces hommes ont tenté de s'évader. On les a retrouvés bastonnés à mort sur la rocade sud, avec la main droite coupée.- Le 23 avril 1982, l’hebdomadaire « SPECIAL DERNIERE » publiait les révélations de Mr Poniatowski qui affirmait qu'en 1975 (il était alors Ministre de l'Intérieur), il y avait encore des centaines de captifs en Algérie. Ce jour-là, nous fîmes connaissance avec l'incroyable, l'impossible, l'inimaginable. En première page, on pouvait lire : "EXCLUSIF : Les photos des Français détenus sans raison PRISONNIERS EN ALGERIE depuis VINGT ANS. Un vrai camp de concentration installé du côté de Tizi-Ouzou".Au total 15 photos sous lesquelles figuraient les noms et prénoms des "disparus". Or l'une d'elles nous apprenait ainsi que le gardien de la paix, Pelliser Jean Claude, enlevé le 16 mai 1962 à Maison Blanche, Alger, dans l'exercice de ses fonctions, était toujours en vie... alors qu'il avait été déclaré "décédé" le 13 novembre 1970 par le Tribunal de Grande Instance de Paris.20 ans après ces tragédies, il y avait encore des survivants dans les camps de concentration algériens. Nous en avions là la preuve. Que firent alors les autorités françaises ? Le 12 novembre 1964, Le Figaro lançait le chiffre de 6000 à 6500 Européens enlevés entre le 19 mars 1962 et le 31 décembre 1962… preuve qu’après l’indépendance les enlèvements s’étaient poursuivis.L'accusation était portée et elle était irréfutable. Alors, pourquoi l'armée française –qui était toujours présente ne Algérie- n'intervenait-elle pas pour sauver ces malheureux? Et pourtant ils étaient enfermés dans des camps parfaitement localisés et connus des autorités, attendant dans la souffrance et la déchéance une vaine délivrance. Certains furent libérés, mais sur des initiatives individuelles d'officiers outrepassant les ordres reçus et... immédiatement sanctionnés. Parfois même, ces morts-vivants étaient plongés dans leur univers concentrationnaire à proximité des camps militaires français, tels, la cité du Petit Lac à Oran.Que de cris déchirants, que d’appels au secours ces militaires français ont-ils dû entendre chaque nuit, eux qui étaient terrés dans leur caserne, l'arme au pied, attendant la quille prochaine... Que d’horribles, que d’épouvantables hurlements ont dû retentir, des années durant, dans ce pays livré aux écorcheurs ! Mais nul ne pouvait les entendre. Une chape de silence s’était abattue sur ces malheureux ajoutant ainsi à leur calvaire et, engoncé dans son égoïsme, son confort et son indifférence, le peuple français ne répondit pas aux plaintes et aux râles qui s’échappaient de toutes les contrées de l’Algérie et qui venaient s’écraser contre ce mur qu’il avait érigé sur ses côtes. Ces sacrifiés là, dont le nombre s’amenuisait au fil du temps, n’étaient plus que des animaux survivants d’un triste bétail pensant, abandonnés à leur délire, à leurs rêves et à leurs rancœurs. Durant des années, ils ont croupis derrière des barreaux ou dans des camps, à épier leurs geôliers, à écouter les râles des mourants et les cris de ceux que l’on torturait, en suivant de leurs yeux, leurs inoubliables yeux, empreints de crépuscule mental, la marche rêveuse des nuages dans l’immensité du ciel étoilé.Pauvres êtres torturés! Leurs cris déchirants seront restés vains durant toutes ces années, mais ces plaintes ne sont pas perdues. Quelque part dans les cieux elles ont été enregistrées indélébilement et le jour du jugement dernier, elles se feront de nouveau entendre... et les paroles prophétiques du Maréchal Juin remontent à ma mémoire : « La France est en état de péché mortel et elle connaîtra, un jour, le châtiment ». Pour autant en dépit des renseignements qui lui parvenaient régulièrement, la grandeur gaullienne ne s'abaissa pas à donner les ordres nécessaires pour sauver ces sacrifiés et les cadres de l'armée, les consuls et ambassadeur de France à Alger respectèrent ces ordres de ne pas intervenir, abandonnant ceux qui n'étaient plus que des morts en sursis, oubliant que, pour des raisons similaires, on condamna à la fin de la seconde guerre mondiale, les officiers allemands qui ne s'étaient pas opposés aux ordres d’Hitler.Ils sauvèrent ainsi leur carrière, certes! Plus tard, colonels, généraux, députés, ambassadeurs, couverts de titres et de médailles usurpés, ils se prélasseront et se féliciteront de leur "bon choix". Mais, où est leur honneur? Que devient une armée sans honneur ?"La voix de la conscience et de l'honneur est bien faible quand les boyaux crient", disait Diderot. Ainsi, la France et l’armée française d’alors sont aujourd’hui éclaboussées d’une honte que le temps ne suffira pas à effacer. Il n'y a pas d'exemple qu'un Etat ait livré de la sorte ses enfants au bourreau. Et cette tache indélébile ternira à jamais l'honneur de la Vème République. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Mar 10 Fév 2009 - 11:06 | |
| Les disparus d'Algérie ...
Peu connu hélas ... sur le PCF..
En Septembre 1958, dans le secteur de Médéa, un groupe de fell est capturé.Parmi eux,à la grande surprise du groupe ,une infirmière.
Jusque là rien d'anormal en soi! .
Elle était escortée en vue de rejoindre,en grande Kabylie, une katiba d'Amirouche.
Qui a t-il donc de drôle dans cette anecdote sinon que cette
infirmière civile était française de la métropole et membre actif du PCF!!.
Elle ne fut pas la seule hélas!. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Mar 10 Fév 2009 - 11:08 | |
| Aucun pays n'a jamais commis une telle forfaiture contre ses propres enfants et sous le drapeau français qui flottait encore dans le pays.
Les pieds-noirs assassinés, égorgés, pendus aux crochets de boucherie, brûlés dans les fours des bains maures et les Harkis à qui l'armée avait promis protection comment ont-ils dû subir un tel martyre ?
Pourquoi cette haine du pouvoir, cette cruauté délibérée des gouvernants contre une population déjà traumatisée par le départ en catastrophe vers une métropole hostile ?
Deux blessures.
La blessure des harkis, des dizaines de milliers de morts, dont on commence enfin à parIer et dont toute la tragique histoire n'a pas pu être écrite. Il faudrait en effet que leshistoriens s'intéressent de plus près à la mystérieuse ” circulaire Joxe ” qui enjoignait à l'armée française de ne pas intervenir même quand les massacres de harkis, leurs anciens camarades, se déroulaient sous leurs yeux.
Et enfin la blessure la plus paroxystique de cette agonie de l'Algérie française qui décidément ressemble à ” la peste ” de Camus : le massacre d'Oran, le 5 juillet 1962, absolument occulté lui aussi, où des militants FLN, des”marsiens “”combattants de la dernière heure” et des foules surchauffées massacrèrent des milliers d'Européens d'Algérie L'Histoire ne s'écrit que vraiment 50 ans après. Il est encore trop tôt peut-être pour les historiens mais on s'en rend compte je l'espère, pas pour le peuple d'Algérie qui attend toujours une réparation devant l'Histoire.
Le souvenir reste gravé a jamais dans nos mémoires |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Mar 10 Fév 2009 - 11:33 | |
| Il ne faut quand même pas oublier de citer Pierre Messmer , ministre des armées de l'époque , qui demanda à nos soldats d'abandonner lâchement les Harkis et de ne pas intervenir lors de massacres de Pieds-Noirs. Même s'il fut l'un des notres, il est bon de le rappeler. |
| | | claude millet Fondateur
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Mar 10 Fév 2009 - 20:43 | |
| - JP Bégué a écrit:
- Même s'il fut l'un des nôtres
Qui...Messmer???????????? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Mer 11 Fév 2009 - 8:57 | |
| - Claude Millet dit Prosunt a écrit:
- JP Bégué a écrit:
- Même s'il fut l'un des nôtres
Qui...Messmer???????????? Je pense qu'il fait allusion à l'époque ou Messmer était officier dans la Légion...! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Mer 11 Fév 2009 - 12:03 | |
| - Claude Millet dit Prosunt a écrit:
- JP Bégué a écrit:
- Même s'il fut l'un des nôtres
Qui...Messmer???????????? Bien sur. Il fut parachuté en Indo en 1945 et fait prisonnier par le viet minh. |
| | | claude millet Fondateur
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Mer 11 Fév 2009 - 12:06 | |
| Merci JP, effectivement je crois m'en souvenir...! Entre temps la réponse... - Citation :
- Bien sur.Il fut parachuté en Indo en 1945 et fait prisonnier par le viet minh.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Mer 11 Fév 2009 - 16:52 | |
| MESSMER, l'un des responsables français, du génocide, de 150000 Harkis, est mort sans s'être confessé et sans procès !!! Pierre MESSMER, en route vers l'enfer ou le paradis ? Hier, la nouvelle est tombée, via toutes les rédactions, de France et de Navarre, à savoir : Pierre MESSMER est mort !!! Bien entendu, Nicolas SARKOZY, Président de la République Française et, "chroniqueur mondain", à ses heures perdues, s'est empressé de déclarer, très solennellement, que : "Le défunt était un magnifique combattant et l'un des plus illustres enfants de notre République et de notre pays !", ce qui est, très certainement, la réalité, sur certains points. Mais... Et, vous me rétorquerez, évidemment, "Diantre ! Mais, pourquoi donc, semer ce Mais dans le présent sujet ?". Et, je vous répondrai, sans sombrer, dans le sempiternel et très hypocrite, "politiquement correct", parce que M. MESSMER a, à l'instar du Général dg, de Michel DEBRE et de Louis JOXE (pour ne citer qu'eux), le "sang", de 150000 Harkis, sur la conscience et, par "complicité tacite", sur les mains, ce qui ne saurait faire, de lui, un "Grand Homme", même, à "titre posthume", vous en conviendrez ? Pierre MESSMER et les Harkis qu'il allait trahir dès 1962 !!! Rappelons-nous, sans "amnésie de circonstance", que Pierre MESSMER, fut, de 1960 à 1969, Ministre des Armées, sous le Président Charles dg et, respectivement, dans les Gouvernements DEBRE et POMPIDOU. En l'espèce et nonobstant la violation immédiate, par le FLN et leurs "marsiens", du cessez-le-feu (prévu par les Accords d'Evian entériné le 18 mars 1962), en date du 19 mars 1962 à 12 heures, le "disparu susmentionné" a ordonné, officiellement, L'INTERDICTION DE RAPATRIER LES HARKIS ET LEURS FAMILLES, en parfaite connaissance de cause, du "sort tragique" qui les attendait et, qui commençait, d'ores et déjà, à les frapper ! Force est de constater que tout cela semblait prémédité car, après les avoir désarmés, l'Etat français a livré, sciemment, sans défense, ses Anciens Combattants, à leurs "bourreaux flnistes", pour se faire exterminer, de manière barbare, C.Q.F.D !!! Malheureusement, avec le trépas, de Pierre MESSMER, s'achève, définitivement, le "vieux rêve", des Harkis et leurs Familles, d'obtenir, un jour, un vrai procès, qui les aurait opposés, à tous les protagonistes, du côté français, de ce "génocide" caractérisé et programmé. Il convient de se remémorer que feu l'ancien Premier Ministre, mis en cause et interrogé, à plusieurs reprises, sur la question, avait reconnu, explicitement, le nombre de 150000 Harkis massacrés, après l'armistice bafoué mais, en revanche, il avait déclamé, de façon sordide, n'avoir ni remords ni regrets, quant à ses décisions de jadis, pourtant, criminelles et antipatriotiques (?). Certes, il reste, encore, les "satrapes sanguinaires du FLN" mais, ne comptons pas trop, sur Nicolas SARKOZY, pour espérer, une telle action judiciaire, car il vient de se "parjurer", de facto, sur ses promesses électorales, à l'égard des Rapatriés d'Origine Nord Africaine de "souche harkie" (à lire mon dernier article y afférent par le lien suivant : http://www.coalition-harkis.com/content/view/181/109/) et, il est grand temps de REAGIR mes amis (es) !!! Affaire à suivre... La Coalition Nationale des Harkis et des Associations de Harkis veille mais, nous aurons besoin, très bientôt, du concours, massif et visible, de tous les "gens de bonne volonté" (RONA, Pieds-Noirs, Anciens Combattants, Patriotes, ...), pour mener la "lutte finale", car C'EST MAINTENANT OU JAMAIS !!! Khader MOULFI |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Mer 11 Fév 2009 - 16:56 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: interview de pierre messmer quel culot Mer 11 Fév 2009 - 17:10 | |
| Pierre Messmer, ministre des armées en 1962 : "Le principal responsable, c'est le FLN, qui a les a trompés et les a massacrés" * " Vous étiez ministre des armées au moment où prenait fin la guerre d'algérie. vous sentez-vous responsable de l'abandon des harkis et des massacres qui ont suivi à partir de l'été 1962 ? - Cette terrible situation résulte des accords d'Evian négociés par Louis Joxe, ministre des affaires algériennes, sur les directives du général dg. Il y a donc une responsabilité collective, le ministre des armées ayant sa part dans l'exécution de la politique du gouvernement. L'autre aspect du drame est que le FLN n'a pas respecté la disposition de l'accord d'Evian par laquelle il s'interdisait d'exercer toutes représailles. Pendant les semaines qui ont suivi l'accord, il a fait semblant de respecter cet engagement, ce qui a poussé un grand nombre de harkis à demander leur démobilisation. "Ce n'est qu'ensuite, alors que les harkis étaient rentrés chez eux, que le FLN a changé de langage en arrêtant ces hommes, en les torturant, en les tuant en grand nombre. - La guerre avait été une suite de duperies et de massacres, et c'était aussi une guerre civile. Comment pouviez-vous manifester pareille confiance à l'égard du FLN ? - Un accord avait été négocié et il était naturel de penser qu'il serait respecté. La bonne foi des signataires français a été totale. Mais le retour des harkis dans leurs villages a correspondu à l'évacuation rapide du pays par l'armée française. Toute la question était de savoir si nous allions réoccuper des villages pour sauver quelques familles de harkis, au risque de relancer la guerre. Le général dg a tranché : il n'en était pas question. Beaucoup de harkis ont été arrêtés par le FLN. Le drame est que seuls certains ont pu s'évader et gagner la France. "La question ne se posait pas en termes de confiance, car je n'en avais strictement aucune à l'égard du FLN. Il s'agissait de savoir si nous voulions finir une guerre de décolonisation, ou si nous voulions la continuer. Il est vrai que la négociation pouvait avoir des conséquences terribles. Cet épisode m'a plongé dans une grande tristesse mais, lorsqu'on gouverne, il faut choisir. - L'abandon des harkis a donc été, pour vous, l'un des prix à payer pour la paix en Algérie ? - Le souci de ne pas réouvrir les combats en Algérie a été la raison de notre refus d'organiser des opérations de récupération des harkis persécutés par le FLN. - Mais le gouvernement de l'époque a été plus loin : Louis Joxe a menacé de sanctions les officiers qui ramenaient en France "leurs" harkis. Vous-même avez signé une note de service dans ce sens, le 12 mai 1962.. - Autant je reconnais ma responsabilité dans le refus des opérations de récupération des harkis, autant je ne me sens nullement coupable de l'absence d'organisation de leur transport vers la France. Sur ce point, j'ai fait exactement le contraire de ce que souhaitait M. Joxe. Je l'ai même contredit publiquement lorsqu'il a parlé de sanctions. Je vous défie de trouver un officier que j'aurais sanctionné pour avoir rapatrié des harkis. Pas un harki recueilli n'a été livré au FLN, tous ont été transportés en France avec leur famille. Le document que vous mentionnez concerne seulement certains officiers des sections administratives spéciales (SAS) qui rapatriaient des harkis sans accord de la hiérarchie et sans qu'aucun accueil n'ait été organisé. - Pourquoi les harkis ont-ils été désarmés avant d'être livrés aux représailles ? - Mais nous n'allions tout de même pas remettre des gens armés dans la nature en plein cessez-le-feu ! Nous ne les avons pas laissés tomber. C'est eux qui, trompés par les promesses de mansuétude du FLN, ont choisi de se faire démobiliser. Très peu d'entre eux ont accepté la proposition d'engagement dans l'armée que nous leur avons faite. La raison est qu'ils n'avaient pas envie de s'éloigner de leurs villages. "Il y a donc une hiérarchie dans les responsabilités : le principal responsable, c'est le FLN, qui a trompé les harkis et les a massacrés ; ensuite, ce sont les harkis eux-mêmes qui se sont laissé tromper ; en troisième lieu, ce sont ceux qui n'ont pas été les délivrer pour ne pas mettre en danger le cessez-le-feu. - Alain Peyrefitte a écrit que le général dg considérait les harkis comme des réfugiés et non comme des rapatriés. La véritable raison de leur abandon n'est-elle pas à chercher dans l'idée que ces musulmans ruraux étaient inassimilables en France ? - Je ne crois pas : à la même période, la France a importé pour son industrie un très grand nombre de travailleurs nord-africains qui n'étaient pas très différents des harkis. Le général dg croyait que l'avenir de ces hommes-là était en Algérie, leur pays, et que les transporter en France serait à l'origine de grands problèmes. C'est ce qui s'est passé. Mais le général ne pouvait imaginer que le FLN se comporterait avec une telle sauvagerie. - Pensez-vous que, au-delà de la compassion, la France se devrait d'exprimer une forme de repentance ? - Ma réponse est non, catégoriquement non ! Les regrets sont à exprimer d'abord par le FLN, qui a massacré les harkis. Nous n'avons massacré personne ! - La plainte pour "crimes contre l'humanité" déposée par d'anciens harkis est-elle pour vous un autre sujet d'indignation ? - On s'apercevra que cette démarche est parfaitement absurde. Aussi bien juridiquement que moralement. Si l'on suit cette logique, il faut poursuivre les dirigeants du FLN, y compris certains ministres algériens en exercice. M. Bouteflika est un ancien FLN, et je le tiens pour l'un des principaux complices des crimes commis contre les harkis." Propos recueillis par Philippe Bernard, lemonde.fr | 24.09.01 | 10h33, Le Monde, 25 septembre 2001, p. 22. ------ La presse algérienne critique les déclarations de M. Chirac aux harkis * Le massacre des harkis de 1962 reste une pomme de discorde entre l'Algérie et la France. Mardi 25 septembre, le président Jacques Chirac fustigeait la "barbarie" des massacres commis par des Algériens contre les harkis après le cessez-le-feu. "Frappant les civils, les femmes comme les enfants, -les massacres- laisseront pour toujours l'empreinte de la barbarie. (...) La France, en quittant le sol algérien, n'a pas su les empêcher, c'est vrai. Elle n'a pas su sauver ses enfants", affirmait le chef de l'Etat à l'occasion de la première journée d'hommage national aux harkis. Si les autorités algériennes n'ont pas réagi aux propos du président Chirac, les journaux l'ont fait à sa place et ne se sont pas privés de critiquer le chef de l'Etat. C'est peu de dire que les propos de Jacques Chirac ont choqué, dans une Algérie où l'on considère que la France a commis "un génocide" durant la colonisation, et des "crimes de guerre" durant la lutte de libération. "EFFRONTERIE HISTORIQUE" "Chirac charge le FLN", titre Le Quotidien d'Oran, alors que les journaux arabophones sont plus véhéments, à l'image de Saout Al Ahrar (le journal du parti FLN), qui titre : "La France demande à l'Algérie de s'excuser auprès des traîtres !" Pour Le Quotidien d'Oran, Jacques Chirac a commis une "effronterie historique" qui lui permet d'être "dans l'air du temps, celui de l'Occident civilisé face aux autres, les barbares. En l'occurrence, le barbare serait le FLN". Le président français a manqué de "subtilité", nuance de son côté le journal francophone El Watan, avant d'accuser Chirac de se livrer à une opération de manipulation "devant un parterre d'anciens Français musulmans piteusement au garde- à-vous, supplétifs de l'armée coloniale, désarmés et abandonnés par elle dès la signature des accords d'Evian". L'appel à la reconnaissance des massacres, dont l'ampleur est contestée par l'Algérie - même si l'on admet que des "vendettas" se sont effectivement exercées -, est jugé d'autant plus inacceptable que la France continue à ne pas admettre que des crimes ont été commis en son nom contre la population algérienne. Le regard du président français est "biaisé", affirme Le Quotidien d'Oran, en soulignant que "la France officielle s'est jusqu'à présent gardée de reconnaître les terribles massacres et carnages qui ont accompagné la colonisation et les crimes commis sous les sceaux successifs de la civilisation et de la pacification. L'empreinte indélébile de la barbarie couvre toute l'histoire de l'Algérie de 1830 à 1962, des massacres et enfumades des débuts de la colonisation aux villages rasés et napalmés durant la guerre de libération". Pour El Watan, la question des harkis n'est pas une affaire algérienne. Ce sont des gens qui "ont choisi leur camp, leurs ennemis, leur destin, -et qui- dans un excès de zèle lâche et barbare ont commis des actions innommables contre la population civile". "Quand ces "soldats de pacotille" -l'expression est du général dg- ont été abandonnés par leurs maîtres, il était difficile de retenir les parents de ceux dont les fils et les filles ont été par eux assassinés." * Jean-Pierre Tuquoi, lemonde.fr | 27.09.01 | 12h43, Le Monde, 28 septembre 2001, p. 34.
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| | | Sergent LOMBART Expert
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Mer 11 Fév 2009 - 17:58 | |
| Et oui!! Messmer nous fit lui aussi le coup du : Responsable mais pas coupable C'est la version française à la Ponce Piltate : Je m'en lave les mains
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| | | Charly71 Expert
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Ven 20 Fév 2009 - 15:30 | |
| La France, la vraie, pas celle des politiciens de tout (mais surtout de bas) niveau, aura t-elle un jour le courage de reconnaitre sa lacheté dans cette page de notre histoire... L'Algérie aussi était "Département Français". | |
| | | FOUQUET66 Expert
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Ven 20 Fév 2009 - 16:36 | |
| Il est dans la logique de nos gouvernants et de nos dirigeants d'avoir des devoirs de repentance pour des faits passés depuis plus de 60 ans (telles la négritude,laShoa ou le Vel'd'hiv -dont on nous rabat les oreilles sans arrêt-que de se souvenir de faits plus proches... Et puis,il est plus facile d'encenser ceux qui ont trahi leur pays et leurs paroles. | |
| | | Méaude confirmé
| Sujet: Re: les disparus d'algérie... Dim 22 Fév 2009 - 16:00 | |
| Les politichiens en question....! | |
| | | | les disparus d'algérie... | |
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