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| l'honneur d'un capitaine la carrièrre exemplaire | |
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Invité Invité
| Sujet: l'honneur d'un capitaine la carrièrre exemplaire Ven 13 Fév 2009 - 9:32 | |
| L’honneur d’un capitaine à la carrière exemplaire
Le 19 août dernier au matin, les Français découvraient que nous faisions la guerre en Afghanistan et que celle-ci pouvait tuer. Dans la vallée d’Uzbeen, où l’embuscade avait duré presque toute la nuit, la France venait de perdre la veille dix de ses meilleurs soldats : huit paras du 8e RPIMa (régiment de parachutistes d’infanterie de marine) de Castres, un autre para du 2e REP (régiment étranger de parachutistes) de Calvi et un marsouin du RMT (régiment de marche du Tchad) de Noyon. L‘émotion fut grande dans le pays et Nicolas Sarkozy partit aussitôt pour Kaboul rendre hommage à leur sacrifice et expliquer que nous resterions militairement engagés en Afghanistan où – devait-il souligner – « se joue une partie décisive pour la liberté du monde ». La France luttait là-bas contre le terrorisme et l’insurrection des talibans cherchant à reprendre le pouvoir à Kaboul. La mort du capitaine Patrice Sonzogni, tué mercredi dans une nouvelle embuscade ouvertement revendiquée cette fois-ci par les talibans, vient nous le rappeler. Cet officier français de 46 ans et son interprète afghan ont en effet été tués par des insurgés islamistes qui les ont attaqués à l’arme légère après avoir fait exploser un de leurs véhicules à l’aide d’un IED (engin explosif improvisé), dont l’efficacité est redoutable et qui aurait été télécommandé à distance au passage de leur convoi. Un brigadier-chef de la même unité a été grièvement blessé dans l’embuscade, qui s’est déroulée dans la province de Logar, à une trentaine de kilomètres seulement au sud de Kaboul. Tous trois participaient à une « patrouille motorisée avec une section de l’armée nationale afghane » dont ils assuraient la formation, et cette patrouille « a été prise sous le feu des insurgés », a expliqué le porte-parole des forces françaises en Afghanistan. Selon l‘état-major des armées à Paris, deux avions A10 de l’armée américaine, spécialisés dans l’appui aérien des troupes au sol, et un hélicoptère d’attaque américain Apache ont dû intervenir pour dégager les soldats pris à partie, mettre fin à l’embuscade et évacuer en urgence le blessé. Et même si nous estimons, quant à nous, que cette guerre n’est pas vraiment la nôtre et que la France se fait piéger en s’engageant chaque jour davantage en Afghanistan, il nous faut – loin de ces considérations politiques – saluer avant tout l’honneur d’un capitaine qui n’a fait que son devoir de soldat dans une mission particulièrement difficile et nous incliner devant le sacrifice d’un homme à la carrière exemplaire. Engagé à 20 ans chez les paras, le capitaine Sonzogni avait fait toute sa carrière au 35e RAP (régiment d’artillerie parachutiste) de Tarbes, où il était ce qu’on appelle « sorti du rang » pour devenir officier. Ancien des CRAP (commandos de recherche et d’action en profondeur), il avait déjà été grièvement blessé lors de la première guerre du Golfe en 1991, avant de servir plusieurs fois en opérations extérieures dans l’ex-Yougoslavie, que ce soit en Bosnie ou au Kosovo. Apprécié et respecté de ses hommes, le capitaine Sonzogni avait été choisi par ses supérieurs pour servir six mois en Afghanistan – où il effectuait son premier séjour – dans une OMLT (operational mentoring liaison team) encadrant la jeune armée afghane au combat face aux insurgés. Une mission à haut risque que remplissent 300 des 2 800 soldats français engagés au sein de l’ISAF (Force internationale d’assistance à la sécurité) et essentiellement déployés dans la région de Kaboul et dans la province de Kapisa, plus à l’est. Chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition internationale conduite par les Etats-Unis, les talibans et leurs alliés, qui reprennent du poil de la bête un peu partout dans le pays, ont intensifié leur insurrection ces deux dernières années, frappant jusqu’au cœur de Kaboul pourtant très protégée par l’ISAF qui vient de passer la main aux forces afghanes en septembre dernier. Mercredi, trois attaques lancées dans la capitale afghane par des kamikazes talibans contre des bâtiments officiels, dont deux ministères, ont ainsi fait au moins 26 morts (des civils pour l’essentiel) et 55 blessés. La guerre est bien redevenue une réalité quotidienne en Afghanistan, mais pouvons-nous vraiment la gagner ? Il serait urgent de se poser franchement la question et d’y réfléchir sérieusement avant de se laisser aller à y dépêcher des troupes supplémentaires en renforts, comme nous le réclame déjà à mots couverts la nouvelle administration américaine de Barack Obama à la veille de la réintégration de la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN, prévue lors du 60e anniversaire de l’Alliance atlantique début avril
source: journal présent vendredi 13 février |
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