Henri Labit
Brevet Parachutiste 448 Alias: Gérard, Henri, Laure.
Henri Labit est né à Mézin (Lot et Garonne) le 30 septembre 1920, son père est représentant de commerce.
Après avoir effectué des études secondaires il prépare le concours de l'Ecole de l'Air lorsque la guerre éclate. Immédiatement il contracte, le 29 septembre 1939, un engagement dans l'Armée de l'Air pour la durée du conflit.
Le 30 septembre il intègre le peloton spécial EOR de l'Ecole de l'Air de Versailles. Un mois plus tard, le jeune homme est au centre d'instruction de bombardement de Châteauroux, comme élève observateur ; il sort deuxième de sa promotion.
Nommé aspirant de réserve au début de l'année 1940, il poursuit son entraînement au centre d'instruction de bombardement de Toulouse.
Le 19 juin 1940, animé d'un patriotisme ardent, il écrit à son père pour lui faire part de sa décision de rejoindre le Général Gaulle.
Après une tentative par les airs, c'est finalement par l'Espagne, via le Portugal, qu'il rallie Londres avec deux camarades, Forat et Ibos, les trois hommes ayant réussi à se procurer des passeports polonais et, grâce à cela, des visas espagnols en règle.
Le 11 septembre, Henri Labit est l'un des premiers à signer un engagement volontaire dans les Forces Aériennes Françaises Libres. Il est affecté à l'infanterie de l'Air en janvier 1941, à la 1ère Compagnie Parachutiste des Forces Françaises Libres.
Apprécié par ses qualités intellectuelles et morales, il est donc choisi, après avoir obtenu son brevet de parachutisme et effectué un stage commando à Camberley, pour être affecté au Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA) en vue d'une mission en France.
Henri Labit est volontaire pour l'opération "Torture". Il est parachuté, dans la nuit du 8 au 9 juillet 1941, accompagné d'un opérateur radio, Jean-Louis Cartigny, dans la région de Caen. Sa mission consiste en la création, dans le département du Calvados, d'un réseau de renseignements et la mise en place d'équipes de sabotage, en liaison avec Londres.
Malheureusement, les deux hommes sont dénoncés peu de temps après et le radio est arrêté (il sera fusillé en février 1942) alors que Henri Labit réussit à s'échapper. Il rejoint Toulouse, en zone non occupée, où il monte un réseau "Action R4". Pendant les quelques mois de ce premier séjour en France, ses activités sont intenses : on le retrouve successivement à Marseille, à Toulouse, à Bordeaux, à Montpellier, à Paris.
Henri Labit est désigné pour être affecté à l'Etat-major particulier du Général dg, il rejoint Londres le 14 janvier 1942 et est promu lieutenant le 19. Il devient aussi instructeur dans une école de formation d'agents : son expérience est très précieuse dans ces premières années de la guerre.
Homme de terrain avant tout, il se porte à nouveau volontaire pour une deuxième mission, la mission "Bass", dans la région de Bordeaux.
Les objectifs sont les mêmes que lors de la première : mettre en place un réseau de renseignements. Cette fois-ci, c'est seul qu'il est parachuté sur le sol de France, dans la région de Sores (Landes), dans la nuit du 2 au 3 mai 1942. Il prend alors immédiatement le train pour rejoindre Bordeaux, mais est arrêté à Langon, au passage de la ligne de démarcation. Lors des contrôles et des fouilles habituelles, les Allemands le somment d'ouvrir sa valise, qui dissimule un poste émetteur.Henri Labit sort son arme et ouvre le feu sur les soldats allemands qui l'entourent et tente de prendre la fuite. Mais se voyant pris, il se réfugie dans un jardin voisin et, ne voulant pas risquer de compromettre la sécurité de ses réseaux de Résistance, se donne la mort en
absorbant sa pastille de cyanure.
Henri Labit a été inhumé dans le carré militaire de l'hôpital de Villenave d'Ornon (Gironde). Son corps a été transféré en novembre 1944 au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux.
Il est nommé commandant à titre posthume à compter du 1er mai 1942
• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 13 juillet
1942
• Croix de Guerre 1939-1945 avec palmes
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Médaille Commémorative des Services Volontaires
dans la France Libre