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« ... Le devoir de mémoire incombe à chacun...rendre inoubliable. Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables. Laisser la mémoire se transformer en histoire est insuffisant. Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin... »
 
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 L'aide extérieur au Viet-Minh

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MessageSujet: L'aide extérieur au Viet-Minh   L'aide extérieur au Viet-Minh EmptyMar 2 Juin 2009 - 15:18

L'AIDE EXTERIEURE

Pour les dirigeants de l'A.P.V.N., la lutte se situe dans le cadre d'une guerre internationaliste. Ils savent pouvoir compter sur l'aide du camp socialiste. En 1946, Giap annonce: « Désormais, nous avons le soutien de nos camarades soviétiques ». Sa stratégie ne se conçoit pas sans l'instauration de bases locales: les Chien Khu, nationale: le réduit du Viêt Bac, et internationale: les pays du Bloc communiste.
L'aide reçue par le V.M. va être étudiée par pays ou catégories spécifiques.

Les déserteurs européens
En août 1945, une cinquantaine de légionnaires du 5ème R.E.I. désertent. Certains se livrent à la piraterie dans le haut Laos où le V.M. se plaint « des brigands français ». L'A.P.V.N. va utiliser les services d'un petit noyau de ces transfuges tels que le sergent Frey dit Nguyèn Dan, colonel de l'armée populaire et conseiller de Giap, Schroeder alias Le Duc Nhan, chargé de la propagande radiophonique, Borchers rebaptisé Chien Si, rédacteur en chef du journal Le Peuple, Waechter surnommé Hô Chi Tho, directeur d'une fabrique d'armes, Duc Viêt, ancien de la Luftwaffe qui veut créer une aviation V.M. et Ulbrich dit Hô Chi Long, lieutenant-colonel V.M..

Certains comme Borchers restent au Vietnam après la guerre, tandis que Frey et Waechter, en froid avec le régime, rentrent dans leur pays natal en 1950-1951 ; Duc est signalé à Dien Bien Phu en 1954. Au cours du conflit, 327 Français, 338 Maghrébins, 78 Africains et 1.373 légionnaires sont d'après certaines sources réputés déserteurs. L'Etat-Major, le 23 octobre 1954, dresse un état de 1.182 légionnaires. 116 Français, 281 Nord-Africains et 35 Africains ayant volontairement abandonné le combat. La distinction entre vrais déserteurs et disparus est toutefois difficile à établir sur le champ.

L'utilisation de ces hommes par le V.M. a donné lieu à diverses interprétations. En fait, il n'y a jamais eu dans l'A.P.V.N. d'importantes unités de transfuges du type Brigades Internationales de la guerre d'Espagne. Tout au plus, un T.D. 306 est dit « des combattants internationaux » et, en janvier 1950, le T.D. 95 aligne un commando de 15 ralliés qui attaquent Dong Ma avec les bataillons 301 et 310. On cite également avec plus ou moins d'affabulations le commando Chapuis dît Chabert alias Nguyên Duc Si au Tonkin et le Frei Korps Von Richtofen du Chi Doi 620 en Cochinchine. En revanche, il est avéré que le légionnaire déserteur Klement parvint à assassiner le gouverneur de l'Annam Pham Van Giao en 1950.
Le V.M. répugne à se servir de tels hommes sauf pour des actions menées par traîtrise. Dans la réalité, il enregistre beaucoup de mécomptes avec les « Chien Si Quôc Tê », les combattants internationaux. Il a dû souvent sévir contre eux ; en 1946, dans le LK IV, 10 déserteurs sont exécutés et en 1948, 13 près de Bên Trê. Aussi, seules des tâches subalternes leur sont confiées: propagande, encadrement des prisonniers, quelques-uns étant promus « can bô adjoint ». Certains témoins voient en eux « des hommes de ménage » en mauvaise santé, cultivant le paddy ou fabriquant du charbon de bois.
Le seul transfuge paraissant avoir assumé un rôle militaire important est Hô Chi Thuan, alias Stefan Kubiak, déserteur polonais de la Légion, colonel de l'A.P.V.N., officier d'artillerie à Diên Bien Phu et conseiller de Giap. Le capitaine français R. est également consulté lors de cette dernière bataille sur les plans de feu et le moral des troupes du camp retranché.
Le rôle de Boudarel, civil rallié mais non déserteur n'est pas évoqué sous cette rubrique.

Les Japonais
Le Professeur Masaya Schiraishi chiffre à 1.076 le nombre de ses compatriotes ayant rejoint le V.M.. Lors de la formation de l'A.P.V.N., cet apport de cadres est important, surtout dans le service des armes lourdes et pour l'instruction des bô dois. Certains Nippons commandent jusqu'en 1951 des unités VM, tel Sau Nhat incorporé au D.D.174 lors des combats de la R.C.4. Un autre officier, banquier dans le civil, est conseiller financier du gouvernement Hô Chi Minh.

Cependant, au fil du temps, la présence de « renégats fascistes » dans une armée qui se targue d'avoir résisté aux forces impérialistes du Soleil Levant devient gênante voire insupportable. En 1948, à Vietri, plusieurs Japonais sont fusillés pour viol par le V.M.. Peu à peu, les Nippons sont écartés ou se rendent à l'appel du Général Tsuchihashi emmené en Indochine par l'Etat-Major français afin de faire entendre raison à ses compatriotes. Le 19 mars 1951, ultime péripétie de la présence nippone dans la péninsule, quatre officiers japonais criminels de guerre sont exécutés à Saïgon.
Pour la petite histoire, il convient de signaler le cas de deux soldats du Mikado ralliés au Pathet-Lao en 1945. Par la suite, ces militaires accomplissent une longue carrière au sein de l'armée royale laotienne et la terminent en tant que colonel et lieutenant-colonel.

Le Parti Communiste français
En théorie, celui-ci aurait dû être en 1945 l'allié de Hô Chi Minh. Or, son leader, Thorez, déclare : « En tant que Français, patriote avant tout, je souhaite que le drapeau tricolore flotte à nouveau sur l'Indochine ». Le même personnage conseille à l'Amiral Thierry d'Argenlieu: « Si le V.M. ne veut pas entendre raison, cognez, cognez très fort ». Cette ligne de conduite n'est pas du goût de beaucoup de militants staliniens. Aussi, lorsque Hô Chi Minh quitte la métropole en 1946, certains officiels qui l'accompagnent reçoivent de la part d'un ancien F.T.P.F., le colonel Asher, des instructions pour mener à bien la guérilla contre les troupes françaises. De même, le ministre de l'armement, Tillon, semble avoir facilité l'envoi de matériels à l'A.P.V.N. par l'intermédiaire de dockers et de navigateurs.
Ensuite, une campagne de démoralisation du corps expéditionnaire est lancée. L'« Humanité » et la « Voix du Rapatrié » ouvrent largement leurs colonnes à des reportages sur les combattants V.M. et aux déclarations de déserteurs et ralliés français. En 1950, le responsable des Jeunesses Communistes, le député Figuères effectue un voyage dans la zone V.M.. Reçu par Hô Chi Minh, il obtient la libération d'otages français capturés le 19 décembre 1946. Le journaliste Courtade de l'Humanité effectue peu après le même déplacement. Plus tard, deux militants du PCF, « André » et « Roland », sont détachés auprès du gouvernement de la R.D.V.N.

Fait beaucoup plus grave, le parti communiste est à l'origine d'une action de sabotage sur les matériels envoyés par la métropole aux T.F.E.O. Bernard Fall estime que 40% de ces derniers sont l'objet de défectuosités. Ainsi, le Docteur Valnet perçoit en 1951 un groupe électrogène saboté pour alimenter le scialytique de son antenne chirurgicale. Un blessé meurt de ce fait en cours d'opération.

Les autres partis staliniens européens soutiennent aussi le V.M. Le journaliste Calamandrei de l'Unità et l'Américain Starobin se rendent en zone « libérée » et écrivent des articles dithyrambiques à leur retour.


Dernière édition par ufans le Mar 2 Juin 2009 - 15:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'aide extérieur au Viet-Minh   L'aide extérieur au Viet-Minh EmptyMar 2 Juin 2009 - 15:19

Les pays du Bloc communiste
Ils reconnaissent tous la R.D.V.N. en 1950 et l'aident plus ou moins. La R.D.A. exécute en 1953 une commande de 32 millions de marks portant sur de l'optique et des véhicules à chenille. La Tchécoslovaquie livre des armes et sert de relais au V.M.. Elle imprime les nouveaux dôngs en 1953 et du matériel de propagande. La présence de conseillers militaires allemands et tchèques est fréquemment signalée en Cochinchine mais ne peut être confirmée. Enfin, les nations du Pacte de Varsovie s'unissent le 28 mars 1954 pour constituer un fonds commun de 500 millions de dollars US au profit du gouvernement Hô Chi Minh.

La République Populaire de Chine
Son aide est primordiale. En 1948, l'armée populaire de Chen Ching commence à atteindre la frontière sino-tonkinoise. Peu après, en août, à Bangkok, un premier accord entre R.D.V.N. et R.S.C. est signé pour la fourniture de matériel à l'A.P.V.N. Dès cette époque, celle-ci recueille des unités communistes chinoises en difficulté devant celles de Tchang Kai Chek. Puis, à compter du 12 mai 1949, des compagnies des T.D.28 et 74 entrent en Chine afin de purger le territoire des « pirates chinois du Kuo Min Tang et français des T.F.E.O ». Les formations V.M. se battent à 30 kilomètres de la frontière puis libèrent au prix d'une lutte de plusieurs mois un territoire important dans les Cent Mille Monts. Une stèle commémorant le sacrifice de ces bô dois est érigée au kilomètre 7 de la route de Nam Quan à Pin Xiang. A la fin de cette même année, le T.D.174 empêche les débris du 17ème corps d'armée nationaliste et les 20.000 Vietnamiens du V.N.Q.D. qui les accompagnent d'entrer dans le Viêt Bac. Le régiment récupère une grande quantité d'armes lors de l'opération.

Le 10 octobre 1948, l'Ambassade de France à Nankin attire l'attention de Paris sur la « gravité de voir ravitailler le V.M. par la Chine le long de la frontière commune ». Dès 1950, cette menace se réalise avec une grande ampleur et Pham Ngoc Thach, délégué VM en Cochinchine, peut dire alors à un journaliste français: « L'arrivée de l'armée chinoise annonce la fin des jours sombres pour le V.M. ». En fait, le commandement français craint essentiellement l'afflux au Tonkin de volontaires chinois comme en Corée et l'intervention de l'aviation. Dans les premiers temps, il s'inquiète moins des livraisons d'armes et de munitions qui débutent en décembre 1949 et sont suivies de l'envoi d'experts militaires. Le 18 janvier 1950, la R.P.C. est le premier pays à reconnaître la R.D.V.N., ce qui rompt l'isolement diplomatique de celle-ci.

Aucun plan concerté d'intervention massive chinoise ne peut être relevé au cours des hostilités. Toutefois, dès 1948, des éléments de l'A.P.C. participent à des escarmouches en pays Thai, attaquent des postes à Hoang Su Phi et sont présents lors de la prise de Moncay le 27 mars 1949. Plus tard, deux compagnies du 10e BPCP sont prises à partie dans la région de Lai Chau par des fantassins chinois appartenant surtout au 148ème R.I. En 1951, le T.D. 148 tenu en échec par les maquis du G.C.M.A. est secouru par l'A.P.C. Au cours de ces combats, la division chinoise 302 voit son 9ème régiment anéanti par les partisans de Cho Quan Lo et de Hoang Tseo Lung, qui sont écrasés à leur tour par les IIIème et 112ème R.I. Le gouvernement français recommande au général Salan de ne pas ébruiter l'affaire. Selon l'historien Bernard Fall 20 à 30.000 « volontaires chinois » auraient servi dans l'A.P.V.N.. En contrepartie cette dernière, en 1953, met deux unités à la disposition de la R.P.C: une en pays Nung et l'autre au Laos.
La présence de conseillers militaires dans les rangs des forces de la R.D.V.N. est avérée.

Des avril 1950, Ho Chi Minh sollicite de la Chine l'envoi de cadres à 1'échelon division et régiment. Au mois de juillet suivant, une équipe de 79 officiers des 2ème, 3ème et 4ème Armées se rassemble à Nanning, aux ordres du général Wei Guo Quing. Un groupe d'experts en économie et politique se constitue également autour de Lao Qui Bo. Mao Tsé Toung recommande à ces hommes « de ne pas froisser les sentiments des Vietnamiens et de prendre la mesure des animosités historiques séparant les deux nations ».

Les conseillers militaires chinois se répartissent dans toutes les divisions V.M. A la demande de Hô Chi Minh, le général Chen Geng est nommé conseiller militaire supérieur auprès de l'A.P.V.N. Il rejoint son poste en juillet 1950 sous l'uniforme vietnamien puis inspecte les forces de Giap et arrête avec celui-ci le plan d'attaque de la R.C.4. A l'issue de cette victoire, Chen Geng reçoit un télégramme de félicitations de Mao Tse Tung. Tirant les enseignements de ce succès sans précédent, il recommande de mobiliser les femmes et de libérer les prisonniers après endoctrinement complet afin de saper le moral de leurs camarades. Dans les domaines tactique et stratégique, il prône l'ouverture d'une route avec la Chine et l'utilisation des méthodes appliquées par l'armée chinoise contre les Japonais et le Kuo Ming Tang.

A certains moments, le nombre des conseillers approche 6.000. Des frictions sont relevées avec les cadres VM ; ainsi l'un d'eux déserte après avoir été sermonné devant sa troupe par un Chinois. Ensuite, les effectifs vont en diminuant et ne s'élèvent qu'à une vingtaine à Diên Bien Phu. Ce sont les Chinois qui proposent d'agir au nord-ouest et de relier par une route stratégique le Tonkin à l'Annam et à la Cochinchine. Giap, lors de l'assaut du camp retranché, sera épaulé par les généraux Mai Gia Sinh et Wei Guo Quing. La présence d'artilleurs chinois de D.C.A. lors de la bataille, à raison d'un canonnier par pièce, est certaine, de même que celle de mécaniciens pour le parc automobile.

Arrière inviolable de l'A.P.V.N., la R.D.C. forme surtout, de 1950 à 1951, les 304ème, 308ème, 312ème, 316ème, 320ème et 351ème D.D. qui rejoignent la R.D.V.N. armés, encadrés, instruits. Ainsi dès 1950, 30 bataillons sont mis sur pied avec le concours des officiers de la 2ème armée de campagne. Une académie militaire V.M. fonctionne au Yunnan ainsi que l'École Supérieure de la Défense Nationale. Les spécialistes artilleurs, mécaniciens, radio ainsi que 300 pilotes et 200 marins sont instruits, de même que les chiffreurs et les espions. Le 18 janvier 1950, une délégation V.M. signe un accord avec le gouvernement chinois pour la fourniture d'armement et un bureau central de l'A.P.V.N. est créé à Nanning. Peu après, 50.000 fusils, 200 KM., 20 mortiers ainsi que les installations de 2 hôpitaux de campagne passent la frontière. Cette aide, un temps freinée par la guerre de Corée, est évaluée à 3.983 tonnes en 1950, 6.096 l'année suivante, 2.160 en 1952,4.400 en 1953 et au 30 juin 1954 à 4.982 tonnes. Au total, ce sont 21.621 tonnes d'une valeur de 34 millions de roubles qui sont acheminées vers la R.D.V.N. (11) au cours des hostilités par voie terrestre et maritime; il s'agit surtout d'armes américaines récupérées sur les forces de Tchang Kai Chek et en Corée, La RPC achemine également l'aide soviétique selon les accords sino-russes de novembre 1951. La voie ferrée entre Nanning et Nain Quan est reconstruite dans des délais records avec une main d'oeuvre de 300 ingénieurs et de 30.000 ouvriers. Un important transit est effectué en gare de Nanning où oeuvrent 300 prisonniers des T.F.E.O en tant que coolies.
Ce concours n'est pas gratuit. En contrepartie la R.P.C. exige de la R.D.V.N. de l'opium, du phosphate, du wolfram, du charbon et du chrome, la mine de Tinh Tue dans le massif de Pia Ouac travaillant pour les Chinois. Ainsi en 1953, la province de Cao Bang est forcée d'exporter des produits pour une valeur de 375 millions de dôngs, dont des centaines de milliers de traverses de chemin de fer.

Aujourd'hui, la R.D.V.N. a tendance à minimiser l'apport de la R.P.C. durant les hostilités. En particulier, elle rejette l'affirmation selon laquelle la bataille de Cao Bang aurait été gagnée grâce aux généraux chinois.
Giap a écrit cependant dès 1950 : « La conception militaire du camarade Mao Tsé Toung a servi de base à nos directives. Le concours des camarades chinois à nos côtés sur le plan matériel et moral nous a été d'une grande utilité ».

L'Union Soviétique
Le 20 décembre 1945, une mission soviétique arrive à Hanoi et déclare au gouvernement V.M. « que l'U.R.S.S. ne peut pas faire grand'chose pour lui et qu'elle lui conseille de rester dans l'orbite française ». Ces paroles traduisent l'état d'esprit de Staline qui reproche à Hô Chi Minh d'avoir dissous le P.C.I. et qui constate que l'Indochine se situe hors de sa sphère d'influence définie à Téhéran et à Potsdam. Ainsi, avant 1948, la Pravda ne publie aucun article majeur sur la R.D.V.N; en 1950 elle fait remarquer que celle-ci « lutte sans aide extérieure ». Par ailleurs, l'U.R.S.S. ne la reconnaît que quinze jours après Pékin et tergiverse durant deux ans avant d'accréditer un ambassadeur V.M.. De nos jours, l'histoire officielle soviétique et celle d'Hanoï présentent des versions différentes de la rencontre Hô Chi Minh - Staline en janvier ou février 1950.

C'est pour ne pas laisser à la R.P.C. l'entière initiative en Asie, que peu à peu l'U.R.S.S. s'intéresse au Viêt-Nam. En juin 1951, deux instructeurs d'aviation russes sont signalés en Chine où ils forment des pilotes V.M. Ensuite, une mission militaire soviétique aux ordres du Major Général Vorkensky s'installe à Nanning. En juin 1953, le D.D. 351 perçoit le matériel russe d'un régiment d'artillerie lourde alors qu'auparavant 6 bataillons de D.C.A.. auraient été équipés de canons de 37 de l'armée rouge. Dès lors, les T.F.E.O. récupèrent de nombreuses armes de type soviétique copiées par les Chinois telles que des P.A. Tokarev, P.M. de 7,62 ou mortiers de 82. L'A.P.V.N. ne fait pas mystère de son vif désir de se doter en sa totalité de matériels venant de U.R.S.S

En janvier 1954, avant l'assaut de Diên Bien Phu, les pièces nécessaires à l'équipement d'un régiment de DCA, des mortiers de 120 ainsi que 44.000 obus de 105 fumigènes ou au phosphore arrivent de Sibérie via la Chine. Le 5 mai, des lance-fusées dits « orgues de Staline » sont mis en action contre le camp retranché». Ces équipements sont acheminés par voie ferrée à travers la R.P.C.. A cette époque, la mission de Nanning promet des livraisons rapides à l'A.P.V.N., dans un délai d'une semaine après la formulation de la demande. En outre, Moscou assure à ses alliés qu'en cas d'intervention de l'aviation des U.S.A. dans le conflit « cette dernière trouvera devant elle celle de l'U.R.S.S. ». De fait, des avions à étoile rouge sont stationnés à la frontière de la R.D.V.N. et quatre appareils de chasse en caisse sont stockés à Lang Son.

A part le cinéaste Karmen qui a filmé les captifs de Diên Bien Phu, il ne semble pas que des conseillers soviétiques se soient trouvés dans les rangs de l'A.P.V.N. Certains historiens assurent qu'ils auraient été 300; sans doute se trompent-ils d'époque et évoquent-ils l'après-août 1954, moment où les « Lien Xo » (Soviétiques) arrivent en nombre en R.D.V.N. Il est vrai qu'au cours du premier conflit les Vietnamiens considèrent l'U.R.S.S. comme un territoire lointain et qu'ils craignent, ainsi que le dit un cadre V.M., « d'être transformés en une lointaine Mongolie ». Ils vont changer d'optique après le cessez le feu.

Source : Colonel Maurice RIVES
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