Bastia Le ministre de la Défense vient saluer les légionnaires en partance pour l'AfghanistanCORSE MATIN Paru aujourd'hui, jeudi 26 novembre 2009
Photo : Joel Saget
Hervé Morin vient aujourd'hui en Corse à double titre, en tant que ministre de la Défense et en tant que président du Nouveau Centre.
Au lendemain d'une nuit passée à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle où il devait assister à un exercice d'appontage de nuit, le ministre de la Défense, Hervé Morin, fait escale aujourd'hui en Corse pour saluer les hommes du 2e REP de Calvi qui partiront très prochainement pour l'Afghanistan et visiter également la BA 126 de Ventiseri-Solenzara.
Cette visite ministérielle est une première pour Hervé Morin qui vient également dans l'île, coiffé de la casquette de président du Nouveau Centre. En fin de journée à la salle polyvalente de Lupino à Bastia, le chef de file du parti centriste animera une réunion publique aux côtés notamment de Karine Fenocchi, conseillère municipale d'opposition à Ajaccio et présidente de la fédération de Corse du Nouveau Centre.
Quel est le sens de votre visite en Corse en tant que ministre ?
Je viens exprimer mon soutien aux légionnaires du 2e REP de Calvi qui partiront dans quelques semaines pour l'Afghanistan. Je vais parler avec eux de leur mission qui est d'assurer la sécurité et la stabilisation de la zone dont la France a la responsabilité et entretenir le lien de confiance entre la population afghane et les forces de la coalition. Et continuer ainsi à oeuvrer pour la reconstruction de ce pays.
Le 2e REP avait justement perdu l'un de ses hommes, le sergent Rodolphe Penon, lors de l'embuscade tendue aux forces françaises le 18 août 2008. Quel est l'état d'esprit des troupes ?
Les légionnaires connaissent malheureusement le prix du sang. Comme l'ensemble de nos troupes, ils se préparent de manière rigoureuse à leur mission et partent sur le théâtre des opérations, animés par la volonté forte de l'accomplir.
En revanche, au sein de l'opinion publique, la présence militaire française en Afghanistan fait débat...
Ce débat est compréhensible. La France est présente sur le terrain militaire depuis huit ans déjà et l'opinion se demande à quand le signal de retrait.
Cependant, quitter l'Afghanistan maintenant, après huit années d'efforts au service de la reconstruction de ce pays, signifierait installer le chaos et favoriser le retour des talibans. L'Afghanistan pourrait ainsi redevenir l'un des foyers du terrorisme mondial et donc une menace pour notre pays. Voisin du Pakistan, qui détient l'arme nucléaire, et de l'Iran, l'Afghanistan se trouve au coeur d'un arc de crise où se joue la sécurité du monde.
Vous allez également faire un détour par la base aérienne de Ventiseri-Solenzara...
Je profite en effet de ce passage dans l'île pour visiter les deux grandes installations militaires de Corse au moment même où a lieu à la base 126 un exercice de l'Otan.
La réforme de la carte militaire que vous aviez menée a abouti, l'an dernier, à la réduction d'un certain nombre d'emprises de l'armée à travers l'Hexagone. La Corse avait été épargnée. Jusqu'à quand ?
La présence des deux grandes installations militaires de l'île n'est pas remise en cause.
Cette journée revêt également un caractère politique. Votre formation, le Nouveau Centre, ambitionne de peser dans la vie politique nationale. Votre participation au meeting de ce soir signifie-t-il, à quelques mois de l'élection territoriale, qu'il en est de même à l'échelle régionale ?
L'accord conclu avec l'UMP va permettre à tous ceux qui n'ont pas voté pour Nicolas Sarkozy au premier tour de l'élection présidentielle et qui croient dans l'humanisme moderne et l'identité européenne d'un mouvement héritier del'UDF, d'être représentés.
Nous participerons à des listes d'union de la majorité dans les vingt-deux régions métropolitaines et donc en Corse. Le Nouveau Centre entend ainsi poursuivre son implantation territoriale et reconstituer le tissu d'élus locaux qui faisait la force de l'UDF, tout en portant aux responsabilités une génération nouvelle d'élus. Nous espérons l'élection d'au moins 100 à 150 conseillers régionaux Nouveau Centre, soit environ quatre fois plus qu'à l'heure actuelle.
Comment évolue votre mouvement dans une île plutôt portée vers la droite conservatrice ?
Grâce au courage et à la volonté de Karine Fenocchi, notre mouvement compte aujourd'hui plus de cent cinquante adhérents. C'est très encourageant pour l'avenir.
Propos Recueillis Par Fabrice Laurent