SUD OUEST 3 septembre 2010 06h00 | Par aude boilley 0 commentaire(s)
Le RIMa au Kosovo
Ils sont 160 du 1er RIMa à partir mardi pour des opérations de maintien de la paix
Le colonel Barrera passe en revue ses troupes, dont l'escadron qui part au Kosovo. photo Isabelle louvier
Deux ans et demi après la dernière mission, le 1er régiment d'infanterie de marine (RIMa) d'Angoulême repart au Kosovo assurer des missions de sécurité. Mardi et la semaine suivante, 120 hommes de l'escadron d'éclairage et d'investigation et une quarantaine de l'état-major rejoindront le nord du Kosovo, dans les Balkans et ce pour une durée de quatre mois.
À la fin de la guerre, le Kosovo a été placé sous administration de l'ONU le 10 juin 1999. Depuis les accords de paix de Kumanovo, datés du même jour, une force de l'Otan, la KFor, assure la paix et l'ordre dans cette région. C'est dans ce cadre que les militaires du 1er RIMa y sont envoyés. Le Nord est traditionnellement commandé par la France.
État-major basé à Mitrovica
Le colonel Frank Barrera, chef de corps du 1er RIMa, prendra la tête du bataillon multinational nord, qui regroupera environ 1 200 militaires de sept nations, pour assurer la sécurisation de la zone nord du pays. Il aura à diriger sept compagnies, deux françaises, une danoise, une marocaine et une tournante. La langue de travail à l'état-major sera l'anglais mais chaque compagnie travaillera seule.
« Nous partons pour assurer un environnement sûr et sécurisé et garantir la liberté de mouvement sur un territoire de 2 000 km² (environ la superficie de la Réunion) », assure Frank Barrera. Le colonel connaît la zone pour y avoir mené des opérations similaires en 2002. « J'étais un peu le deuxième cerveau, j'étais l'assistant militaire du général commandant la brigade multinationale nord de la KFor. » Frank Barrera a également assuré le commandement du groupement tactique français en Afghanistan lors de l'opération Pamir (janvier à mai 2004). « C'est un honneur pour moi et un très grand challenge que d'assurer ce nouveau commandement », estime le militaire de 44 ans.
Élus en visite en novembre
Pendant quatre mois, les hommes garantiront une présence aléatoire. « Nous ne serons pas toujours dans les mêmes endroits. La stratégie est qu'on ne sache pas où nous patrouillerons. » L'état-major sera basé à Mitrovica et une autre partie des hommes à une vingtaine de kilomètres, sur la route de Pristina.
Pendant leur séjour, l'état-major et les militaires auront la visite d'élus charentais au mois de novembre. Le sénateur et président du Conseil général, Michel Boutant, sera accompagné des députés Jean-Claude Viollet et Martine Pinville et du maire d'Angoulême, Philippe Lavaud.
Les soldats engagés au Kosovo ne seront pas les seuls loin de leur caserne. Actuellement, 80 militaires du 1er RIMa sont en Afghanistan, dans le district de Surobi. « Ils vont bien, le moral est bon malgré les opérations sensibles », a tenu à préciser le colonel. Fin novembre, une autre centaine d'hommes partiront à Djibouti pour assurer une mission de présence. À la fin de l'année, 45 % du régiment sera à l'étranger.
Hier, les hommes en partance pour le Kosovo étaient présents lors de la prise d'armes à l'occasion de la commémoration des combats de Bazeilles (village des Ardennes près de Sedan). Le 1er RIMa, créé en 1822, avait participé à cette bataille en septembre 1870 contre les Bavarois au sein de la Division bleue et perdu deux tiers de ses effectifs. La prise d'armes a également été l'occasion de remettre la fourragère (cordelette à l'épaule) à une trentaine de jeunes marsouins après leurs six premiers mois de formation.
Charente · Philippe Lavaud · Angoulême · Michel Boutant · Jean-Claude Viollet · Martine Pinville