CARCASSONNE Hommage aux harkis : " Vous êtes de grands... Français"

CARCASSONNE
L' INDEPENDANT Edition du 26 09 2010

© Photos Christophe Barreau
Une cérémonie était organisée, hier matin, au monument aux Morts de la place Davilla, en hommage aux harkis. Le chef de cabinet du préfet a lu le message du secrétaire d'Etat à la Défense. Un texte bouleversant, conforme à l'histoire.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire, dit l'adage populaire. En septembre 2 001, le président de la République Jacques Chirac inaugurait une plaque dans la couronne d'honneur de l'Hôtel des Invalides, à Paris, reconnaissant officiellement le drame des harkis et des troupes supplétives. Fin mars 2003, le même président, ancien combattant de la guerre d'Algérie comme lieute nant, promulguait un décret officialisant une Journée nationale d'hommage aux harkis et aux membres des formations supplétives de l'armée française, le 25 septembre de chaque année.
Depuis, la tradition républicaine suit son cours. Aussi, hier matin, une cérémonie était programmée au monument aux Morts de la place Davilla, à Carcassonne.
Une manifestation au cours de laquelle le directeur de cabinet du préfet de l'Aude, M. Bovet, a donné lecture du message du secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco. Un texte des plus émouvants Un texte des plus émouvants, dans lequel le représentant du gouvernement a rendu hommage aux "harkis et membres des formations supplétives"."Ils ont donné au mot fidélité son sens le plus fort" , a-t-il ajouté. "Ces femmes et ces hommes sont des héros tragiques de notre histo ire." Et, pour une fois, le secrétaire d'Etat a su trouver les mots afin de traduire les sacrifices consentis par les harkis : "Ils ont su tout perdre, jusqu'à leur vie, pour tant d'entre eux, alors que les armes s'étaient tues, et que la paix aurait pu les protéger." La suite est du même tonneau : "Aujourd'hui, nous honorons la mémoire des morts, victimes de l'un des plus grands drames de l'histoire française." Avant de conclure par un inespéré : "Harkis, vous fûtes et vous demeurez de grands Français !". Quarante-huit ans nous séparent de la fin de la guerre d'Algérie.