La Dépêche Publié le 02/10/2010 09:50 | Thierry Jouve.
La sculpture de saint Georges, patron des cavaliers. Photo Joël Boyé.
Le bureau de Jacques Langlade de Montgros, chef de corps du 1er RHP, est un petit musée qui évoque les 290 ans d'histoire du régiment fondé par Ladislas de Bercheny.
On pénètre dans le bureau de Jacques Langlade de Montgros, chef de corps du 1er régiment de hussards parachutistes, par une porte en bois de Côte d'Ivoire sculptée aux armes de Ladislas de Bercheny. On retrouve les armes du fondateur du régiment, en 1720, sur de multiples autres objets du bureau. Dans un coin, une gravure en noir et blanc représente le portrait de Bercheny qui a levé des partisans hongrois pour venir en aide à Louis XV et qui fût fait maréchal de France.
La pièce maîtresse du bureau, l'étendard du régiment, a quitté sa vitrine pour deux jours à Paris. « Cela n'arrive jamais ». Jacques Langlade de Montgros explique qu'à l'occasion du rassemblement de tous les chefs de corps de l'armée de terre, le chef d'état-major met à l'honneur l'étendard de Bercheny pour l'engagement illustre du régiment dans les batailles de Stonne et du Mont-Dieu (Ardennes), en mai 1940.
L'étendard a vite retrouvé sa vitrine éclairée. « Quand un militaire rentre dans mon bureau, il salue d'abord l'étendard avant de me saluer », explique le colonel De Montgros.
Sur la vitrine, un portrait du général Maurin, commandant la brigade parachutistes à Toulouse. à côté, la mallette de commandement qui désigne Jacques Langlade de Montgros, chef de corps du 1er RHP, en date du 17 juillet 2010. Au-dessus, le portrait du président Sarkozy, chef des armées.
En entrant, à gauche, le colonel montre le mur d'images qu'il vient de faire rafraîchir. Le précédent datait de dix ans. C'est, pour l'heure, la seule touche qu'il apporte au décor du bureau, « un petit musée, héritage de générations de chef de corps ». En un clin d'œil, le mur d'images reflète toutes les facettes du régiment : troupes aéroportées, blindés, engagement en opérations… Au pied du mur, une sculpture de saint Georges, patron des cavaliers, ramenée du Liban. Au fond du bureau, une icône du Kosovo illustre saint Michel, patron des parachutistes.
Au sol, trois tapis afghans dont le dernier vient d'être ramené par le capitaine Cornilleau, commandant du 2e escadron.
Accrochée au mur, une sculpture sur bois rapportée du Tchad par le second de personne.
Dans l'armoire, médailles, insignes, etc., et autres objets ramenés, pour la plupart, par des escadrons partis en opération.
Deux tableaux du peintre Lamotte rappellent les racines hongroises du régiment avec des scènes représentant des hussards de l'Empire. Dans l'armoire, trois figurines de hussards d'Empire offertes par des hussards d'honneur.
Sur la cheminée, l'historique du régiment résume, en trois volumes, 290 ans d'histoire.
Relique de l'étendard de 1870
Puis, dans un petit cadre sous verre, peut-être la pièce la plus emblématique de Bercheny : un morceau de l'étendard détruit en 1870, lors de la charge héroïque de la division Marguerite où le 1er RHP avait connu des pertes effroyables.
Signalons aussi un émail avec un hussard du régiment, en 1758 , qui présente la particularité de porter l'ancienne devise du régiment : « Hussards toujours plus oultre ».
Jacques Langlade de Montgros nous montre ensuite les insignes du « bataillon des forces spéciales hongroises, le bataillon Bercheny, avec lequel le régiment est jumelé ».
Dans cette liste non exhaustive des objets du bureau du chef de corps, Jacques Langlade de Montgros n'a rien de personnel, juste une tasse de café à son nom ramenée d'Afghanistan. « Il y a un aspect solennel qui ne se prête pas bien à l'aspect familial. » Pour lui, tous ces objets disposés dans son bureau représentent « la continuité du régiment à travers les siècles. Cet héritage est pour moi une source d'inspiration quotidienne. Ces marques sont constitutives de l'esprit de corps, de l'appartenance à Bercheny. Elles contribuent à la cohésion du régiment et sont une composante de sa capacité opérationnelle ».