Mesdames et messieurs,
1/ Je me permets de vous adresser en pièce jointe le texte de la dernière lettre de l’ASAF pour l’année 2010.
Cette lettre rappelle que , malgré la suspension du service national en 1996, le soldat engagé est un citoyen français à part entière et l’armée professionnelle demeure celle de la nation.
2/ Vous pouvez retrouver sur le site: www.asafrance.fr, l’ensemble des lettres de l’ASAF parues en 2010 ainsi que les nombreux articles mis en ligne traitant de sujets d’intérêt militaire.
Les derniers textes déposés sur le site concernent :
- le colloque « soldat et société française au XXIème siècle », qui s’est tenu le 9 décembre 2010 à l’Assemblée nationale ;
- plusieurs libres propos exprimés « sans langue de bois» par des officiers sur des questions d’actualité ;
- des documents officiels, dont un sur les bases de défense qui sont au centre de la réforme actuelle des armées.
3/ Il est à noter que la publication trimestrielle de l’ASAF est en cours de diffusion vers ses adhérents. Elle peut également être commandée à l’association (18 rue de Vézelay Paris 75008) au prix de 5 € port compris.
Le bulletin précédent sera mis en ligne en début de semaine sur le site: www.asafrance.fr
4/ Par ailleurs, l’ASAF est sensible à l’intérêt que vous portez aux questions militaires, de défense et de sécurité et au soutien que vous lui manifestez.
Elle vous propose de la rejoindre (cotisation de 25 € minimum) ou de verser un don (à partir de 10 €) d’autant qu’elle ne sollicite aucune subvention de l’Etat et qu’elle souhaite continuer à s’exprimer en toute liberté, mais sans polémique, pour servir les intérêts supérieurs du pays.
Elle offre aux entreprises qui partagent la démarche de l’ASAF la possibilité de retenir une page de publicité dans sa publication trimestrielle tirée à 7 000 exemplaires.
Enfin l’ASAF présente à ses lecteurs et aux armées de la France ses meilleurs vœux pour 2011
Henri PINARD LEGRY
Président de l'ASAF
Lettre de l’ASAF 10/11
Lundi, 20 Décembre 2010 16:45
Lettre de l'ASAF 10/11
« Ne pas subir »
(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)
"Armée professionnelle, armée de la nation"
La suspension du service national a largement contribué à éloigner les Français de leur armée. Les jeunes générations de dirigeants ignorent dorénavant tout ou presque de cette communauté consacrée au service des armes de la France.
La vie du soldat professionnel est en effet bien différente de celle de son camarade civil.
S'il est heureux et fier des succès opérationnels remportés au nom de la France, il souffre de l'indifférence de trop de ses compatriotes et du désintérêt que manifestent certains hauts responsables pour les questions et l'institution militaires.
Soldat professionnel
Il est d'abord un jeune citoyen, volontaire pour servir les armes que la nation lui confie pour la défendre - selon les termes du contrat - en tous lieux, tous temps et toutes circonstances.
La disponibilité est une exigence permanente, la discipline un principe fondamental ; la préparation au combat est son quotidien et la guerre demeure sa finalité.
Il n'accepte pas les insultes faites au pays pour lequel il est prêt à sacrifier sa vie, ni au drapeau tricolore dont il couvre le corps de ses camarades tués au combat. Il croit encore « que la pire des choses est de préférer la vie à l'honneur et pour garder la vie de perdre la raison de vivre ».
Membre de la communauté militaire
Mais le soldat ne se comprend qu'au sein d'un équipage, d'un groupe, d'un corps. Le collectif prime l'individu ; l'intérêt personnel s'efface au profit du bien commun, de l'intérêt supérieur, le succès de la mission. L'homme enrichit le corps dans lequel il se fond et dont l'esprit anime l'ensemble de ceux qui vivent en son sein.
C'est animé de cet esprit que le soldat affronte, le moment venu, la souffrance et la mort.
Cet esprit collectif forgé dans l'effort et le dépassement se traduit par une véritable fraternité d'armes qui lie chefs et subordonnés ; de l'extérieur, cette attitude peut-être perçue comme un repli sur soi du groupe, un rejet de la société. Pourtant, indispensable à la cohésion et vital au combat, l'esprit de corps ne signifie nullement l'oubli ou le rejet de la communauté nationale civile de laquelle tous les soldats sont issus et que tous rejoindront au terme de leur contrat.
Au service de la nation
La défense est le premier devoir de l'Etat ; l'armée reste, aujourd'hui comme hier, l'ultime recours de la nation.
Encore faut-il qu'elle ait les moyens de remplir l'ensemble de ses missions dont le but est de garantir l'intégrité du territoire, protéger la population et maintenir la liberté de la nation.
Force est de constater que les moyens dont elle dispose actuellement ne sont plus à la hauteur de ses besoins.
Depuis plus de 30 ans d'incessantes coupes budgétaires ont divisé par deux l'effort que notre pays consacre à sa défense.
Les conséquences se font cruellement sentir aujourd'hui : pertes de capacités opérationnelles majeures, paupérisation accélérée des forces et réduction importante de l'effort de recherche et développement.
Aussi et malgré les difficultés financières considérables auxquelles elle est confrontée, la France doit impérativement réinvestir dans sa défense faute de quoi, l'outil dont elle dispose encore, n'aura plus dans quelques années ni cohérence, ni réelles capacités. Déjà des signes très inquiétants affectent le moral des personnels.
«Tant que la Patrie n'est pas directement menacée, l'opinion répugne aux charges militaires » constatait non sans inquiétude, un esprit clairvoyant des années 30. Nous savons où cela nous a conduits.
Dans le monde de plus en plus troublé, instable et armé qui se dessine, il appartient à l'Etat d'expliquer, d'exiger et de conduire l'effort indispensable au redressement et au renforcement de notre armée.
Henri Pinard Legry