Créé le 14.01.11 à 14h09 -- Mis à jour le 14.01.11 à 14h38
Les corps des trois gendarmes nigériens tués lors de l'assaut sur les terroristes d'Aqmi transportés dans des cercueils lors d'une cérémonie à Niamey (Niger), le 10 janvier 2011 —STR NEW / REUTERS
TERRORISME - La présence de gendarmes nigériens dans une des voitures des ravisseurs pose question...
Alors que les obsèques des deux Français Antoine de Léocour et Vincent Delory se tiendront lundi en présence de Nicolas Sarkozy, 20minutes.fr fait le point sur les doutes qui persistent autour du rapt qui aurait été commandité par un émir d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et de l'opération lancée par les forces spéciales françaises.
Flou autour des causes du décès
Jeudi soir, le procureur de Paris Jean-Claude Marin a communiqué les premiers résultats de l’autopsie des deux Français. Antoine de Léocour aurait été tué «à bout touchant», d’une balle dans la tête. Mais le flou entoure le décès de son ami Vincent Delory, dont le corps présentant des «brûlures extrêmement importantes» rend difficile le travail des médecins légistes. Le magistrat a précisé que cinq impacts de balle avaient été retrouvés sur la dépouille. Plusieurs hypothèses demeurent donc quant aux causes de la mort: les brûlures, une inhalation de gaz toxiques ou un tir mortel.
Doutes autour des circonstances de leur mort
Dans son édition de ce vendredi, Libération avance que Vincent Delory pourrait «avoir été touché par des tirs croisés». Un scénario contredit par Paris qui considère «qu’il n’y a pas eu d’erreur manifeste de la part de l’armée française», explique Le Figaro.
En outre, Aqmi a revendiqué jeudi la mort des Français, laissant planer le doute sur les circonstances exactes de leur décès. Deux thèses sont possibles comme l’explique Le Figaro: une mise à mort avant l’assaut ou un emballement lors de l’assaut des forces spéciales françaises.
Le déroulement des événements désormais établi
Selon Jean-Claude Marin, qui a fourni des détails sur le déroulement des événements, un commando composé de deux pick-up ont enlevé les deux Français. Ils ont franchi la frontière du Mali, pistés par un avion des forces spéciales françaises. Ces dernières auraient tiré sur le convoi de véhicules, des épaves calcinées ayant été retrouvées. Enfin, trente militaires français «héliportés et parachutés» sont intervenus pour l’assaut final où neuf corps ont été découverts: ceux des deux Français, quatre ravisseurs et trois gendarmes nigériens.
L’épineuse question des gendarmes nigériens
C’est la principale zone d’ombre de l’opération, et surtout la plus controversée. Paris et Niamey s’opposent sur la présence de gendarmes nigériens dans un des 4x4, dont deux sont morts dans des affrontements.
Le porte-parole du ministère français de la Défense a déclaré jeudi matin que les forces françaises ont remis à Niamey «quatre corps (...) dont deux d’entre eux portaient l’uniforme de la gendarmerie nigérienne». Pour le ministère, il ne fait aucun doute que ces hommes «ont combattu (...) contre nos forces». Ils étaient complices et auraient aidé au passage de la frontière. Le ministère s’appuie sur plusieurs indices: leurs mains n’étaient pas attachées, contrairement aux deux Français, et ils portaient des armes.
Cette version est contredite par Niamey qui assure qu’il s‚agit bien de «vrais» militaires. Une deuxième hypothèse a été défendue par un responsable nigérien à l’AFP, citée par Libération. Les militaires nigériens retrouvés morts après l’assaut poursuivaient les ravisseurs et ont été tués par des tirs français.
Jeudi soir, Jean-Claude Marin a évoqué une troisième version, jamais avancée par les autorités nigériennes. Selon lui, ces hommes étaient eux aussi otages des hommes d’Aqmi. «Il y a eu une confusion. Tous les gendarmes [nigériens] n’ont pas été tués, les autres ont été pris dans un premier temps par les ravisseurs», a-t-il avancé.
—Julie Rasplus
Le quai d'orsay va noyer le poisson !!!!! ou reellement dire ce qui s'est reellement passée ( fratie ou executions) MB