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| Ne craignons plus le mot "guerre" | |
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Philippe MULLER Expert
| Sujet: Ne craignons plus le mot "guerre" Jeu 3 Fév 2011 - 20:39 | |
| Source asafrance.fr Jeudi, 03 Février 2011 16:45 : Par le Général Vincent Desportes (Le Figaro, 26 janvier 2011) - Citation :
- Appelons les choses par leur nom : ne craignons plus le terme « guerre ».
C'est à tort que nous autres idéalistes, enfants des Lumières et de la civilisation, pensons régulièrement que la guerre est morte.
Ce n'est pas parce que nous, Européens, repus de guerre jusqu'à l'indigestion, avons réussi à la repousser loin de nos territoires que la nature des hommes a changé.
Depuis toujours, la guerre et l'homme forment un couple indissociable parce que les hommes sont volontés - volonté de vie et volonté de domination - et que la confrontation est dans la nature même de leurs rencontres.
La dernière des guerres, aussi sanglante fût-elle, n'a été qu'un jalon de plus dans l'histoire de l'humanité qui est aussi l'histoire des guerres.
Ni la SDN, mort-née, ni l'ONU, fille d'un nouvel espoir, n'ont pu, bien sûr, tuer la guerre, parce que si la guerre tue, elle ne meurt pas.
La guerre n'est pas morte à Versailles en 1919, pas plus qu'à San Francisco en 1945, pas plus que des espoirs nés de la dissuasion nucléaire ou de la chute du mur de Berlin.
Au contraire, elle se répand et se renforce aujourd'hui d'avoir été, un temps, contenue.
Vieilles querelles assoupies, nouvelles volontés de puissance, simples nécessités de survie, rareté des ressources et accroissement des besoins se conjuguent aujourd'hui aux fondamentalismes pour donner aux affrontements humains une force nouvelle.
La guerre revient et le réarmement l'accompagne : la planète ne cesse de se réarmer, les dépenses militaires mondiales ont dépassé aujourd'hui le niveau de la guerre froide.
L'effondrement de l'empire soviétique nous a laissé croire, un temps, à « la fin de l'histoire ».
Aveuglés par la fausse bonne idée des dividendes de la paix, nous avons réduit à la hache le format de nos armées.
Le mot guerre, soudain, était devenu incorrect ; on lui substituait celui de crise, de conflit, voire d'opérations de paix... Implacable, pourtant, la guerre - tribunal de la force, (la guerre) forme extrême de l'affrontement des volontés humaines et politiques - est revenue s'imposer à nous sous d'autres visages, s'emparant de nouveaux espaces.
Puisque l'éthique et la nouvelle transparence du monde contraignaient l'usage destructeur des armes classiques, la guerre s'est placée « hors limites » pour contourner la puissance militaire : « guerre contre le terrorisme », où la dissymétrie peine contre l'asymétrie ; « guerre économique », utilisant l'arme de la monnaie pour conquérir de nouveaux marchés, usant de l'espionnage industriel organisé par les États ou les grands groupes, faisant du commerce international un véritable « combat » ; «cyberguerre » désorganisant les marchés financiers ou perçant les secrets de défense les mieux gardés ; « guerre de l'information » pour manipuler la psychologie des marchés et des foules ; « guerres virtuelles », univers des adolescents accrochés à leurs consoles ; « guerre des banlieues », avec de véritables embuscades militaires. Dans un monde où les rapports humains se brutalisent, un monde hanté par la montée des égoïsmes et les crises de confiance, où le sens du bien commun s'amenuise, la violence est redevenue une valeur en soi.
Et le mot « guerre », hélas, a retrouvé son actualité, sa noblesse peut-être.
Les champs de guerre ont changé, ses moyens aussi : mais la guerre est là, qui nous cerne. L'espoir de paix comme horizon de l'homme lui est aussi consubstantiel que la guerre elle-même ; mais si nous nous contentons, benoîtement, d'observer la guerre depuis notre balcon, la violence, retenue encore devant notre porte, franchira vite son seuil.
Nous devons nous préparer à la guerre et accepter que l'idée d'Europe n'ait pas tué le fait de guerre.
Nous assoupir dans notre bulle artificielle de sécurité, ce serait nous préparer de difficiles réveils lorsque, demain ou plus tard, de manière probablement imprévisible, la guerre reviendra chez nous, sous ses nouvelles formes armées. Il faut donc se réjouir.
Il faut donc se réjouir qu'après deux années d'efforts et de persuasion, le Collège interarmées de défense, qui forme le corps de direction des armées, ait retrouvé jeudi dernier l'appellation « École de guerre ».
Dénomination simple et claire pour l'institution qui a la charge de préparer aux plus hautes responsabilités humaines l'élite militaire, celle qui, aux heures noires de l'avenir, pourrait porter à nouveau sur ses épaules le destin de la nation.
Ne nous berçons pas d'illusions : si la guerre est notre passé, si elle est notre présent, elle est aussi notre futur.
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| | | SF Expert
| Sujet: Re: Ne craignons plus le mot "guerre" Jeu 3 Fév 2011 - 23:27 | |
| Le Général Desportes a l'art d'appeler un chat, un chat et de remettre quelques pendules à l'heure !
Si de doux rêveurs, ou des optimistes invétérés ont cru qu'il n'y aurait plus jamais de guerre, tant mieux pour eux.... Dans ce cas, le retour à la réalité n'en sera que plus difficile.
Comme beaucoup de membres de ce forum, depuis ma naissance juste après la fin de la 2e guerre mondiale, pas une année ne s'est écoulée sans qu'il n'y ait la guerre quelque part.... Comme le dit très justement le Général, la guerre a changé de visage, parfois on n'ose pas lui donner son véritable nom, mais elle est bien là !
Cette affirmation n'est probablement pas correcte, mais elle n'en est pas moins réelle. | |
| | | junker Expert
| Sujet: Re: Ne craignons plus le mot "guerre" Ven 18 Mar 2011 - 19:29 | |
| je serais curieux de voir un post fait sur LA GUERRE par année , en donnant les noms des conflits et des lieux ,avec l'intervention des troupes Françaises . On pourrait s'aperçevoir que les conflits s'enchainent presque sans interruption | |
| | | SF Expert
| Sujet: Re: Ne craignons plus le mot "guerre" Ven 18 Mar 2011 - 21:37 | |
| - Citation :
- je serais curieux de voir un post fait sur LA GUERRE par année , en donnant les noms des conflits et des lieux ,avec l'intervention des troupes Françaises .
On pourrait s'aperçevoir que les conflits s'enchainent presque sans interruption J'ai fait un bilan depuis mon année de naissance : 1947.... Je n'ai pas trouvé une période de véritable paix !... Sauf erreur de ma part.... Car je considère que nous sommes en GUERRE.... | |
| | | | Ne craignons plus le mot "guerre" | |
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