Général Dumesnil de Maricourt A l'origine des C.P.A.
Le 9 avril 1956, le
Général de Maricourt, qui depuis novembre 1955 commande l’Armée de l’Air en Algérie, définie le but et les missions des Commandos Parachutistes de l'Air.
Texte biographique sur le Général de Maricourt publié par le Colonel Parisot (camarade de promotion du Général à St Cyr) dans la "Saint cyrienne". Transmis par "
Bruno de Maricourt", fils du Général.
Alain Dumesnil de Maricourt, ne le 7 juillet 1909 à Paris, est issu de la corniche de Saint Stanislas et a servi a l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr aux 4ème et 1ère compagnies dont il était caporal en 2ème année. Sorti dans l'aéronautique et passé par l'Ecole d'application de Versailles et le stage de pilotage d'Avord, il est affecté en 1931 en escadrille au 31ème Régiment d’Aviation d'Observation à Tours.
Volontaire pour les Théâtres des Opérations Extérieures, il rejoint le 37
e Régiment d’Aviation au Maroc, escadrille de Bou Denib, avec laquelle il participe aux opérations dans le sud, notamment lors de la prise de Tindouf en 1934, avant d'accomplir à partir d'Agadir de grandes liaisons sahariennes.
En 1936, il commande en France une escadrille de la 54ème Escadre de Reconnaissance et devient le navigateur en chef de la «
Croisière Impériale » : Tunisie, Soudan, Guinée, Mauritanie, Maroc. En 1938, il commande l'escadrille de Gao. N'ayant pas réussi à participer à la Campagne de France à cause de la menace italienne, il accomplit le 22 juin 1940, de sa propre initiative, une mission sur le sud libyen et en reçoit... quinze jours d'arrêt de rigueur. Ayant imprudemment révélé son intention de rejoindre le Nigeria britannique, il est muté au Sénégal et «
méchamment reçu par la navires de Sa Majesté repliés sur Freetown après leur mauvais coup de Dakar ».
Ayant rejoint la Métropole en 1942, il se marie et va commander en second le Groupe de bombardement de Blida, avant d'être rappelé à Thiès pour y prendre la tête du GB II/62. Après le débarquement allié en AFN, il reçoit à Mekhnès le GG I/32 et va à Telergma l'entraîner sur appareils américains. Fin 1943 et année 44, basé en Sardaigne, il appuie avec son groupe notre Campagne d'Italie et le débarquement du 15 août en Provence. Commandant ensuite la 31
e Escadre de bombardement (sur B 26 Marauder) il effectue des missions sur l'Allemagne. La fin de la guerre le trouve à l'Etat Major du Corps Tactique Aérien de Lahr, mais en janvier 1946, il est chargé de mettre sur pied l'Ecole de l'Air à Salon où il forme les promotions 1944, 45, 46 et en partie 47. C'est ainsi que, transposant et adaptant nos traditions saint-cyriennes dont il était imprégné, c'est indiscutablement Maricourt qui a donné une âme aux Ecoles de l'Air de Salon.
En 1948/50, il est chef d'Etat Major de la 3ème Région Aérienne à Bordeaux.
On le trouve ensuite en Indochine, d'abord comme commandant en second de l'Air, puis comme chef du Groupement Aérien TACtique Nord à Hanoi. Il se fait descendre par les Viets et rejoint «
après un cross époustouflant dans les rizières de ThaïNguyen ».
De 1951 à 53 il exerce pour la deuxième fois le commandement de Salon-de-Provence et «
y torture les promotions de l’Ecole de l’Air 50 et 53 à mi-temps, 51 et 52 à temps complet».1954. Notre camarade est à l'Etat Major de l'Air à Paris, inspecteur du Transport et de l'Outre-Mer, apprécie avec son humour habituel de recevoir les étoiles un 1er avril, puis il devient entre 55 et 57 commandant de l'Air en Algérie, avant de recevoir à Dijon la 1ère Région Aérienne, puis la Défense Aérienne du Territoire et enfin de devenir le Major Général de l'Armée de l'Air («
la chèvre de M. Stehlin » a-t-il dit).
Le 15 avril 1962 il est admis par anticipation et sur sa demande «
suite à un certain 19 mars » à faire valoir ses droits à une retraite magnifiquement méritée.
Il se disait «
connaisseur en rencontres internationales (Maroc, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, Viet-Minh, FLN), totalisant 150 heures de chameau » (nous ajoutons : et la bagatelle de 7 000 heures de vol).
Il était Général de Corps Aérien, Grand Officier de la Légion d'Honneur, Grand Croix de l'Ordre du Mérite et nous avons appris (pas par lui) qu'il avait reçu dix citations.
A la fin de sa vie, notre camarade a milité opiniâtrement et très efficacement auprès des anciens de l'armée de l'air et des civils en faveur de l'Association de Soutien à l'Armée Française (ASAF).
L'armée de l'air, reconnaissante, a réservé le 23 février à notre camarade les obsèques grandioses qu'il méritait amplement, à la Base Aérienne «
Guynemer » de Longvic Dijon.
La messe a été dite entre deux avions, dans un immense hangar qu'une assistance considérable et extrêmement recueillie a complètement rempli et où l'odeur de l'encens a chassé les vapeurs d'essence.
Alain s'était éteint le 18 février 1999 après avoir «
subi des ennuis dans son train d'atterrissage » (ses jambes).
Que Madame de Maricourt «
souvent seule au foyer comme beaucoup d'épouses de militaires de carrière et qui a veillé sur une famille de sept enfants» sache, avec leurs vingt-quatre petits-enfants, combien les vétérans de la «
Gallieni » partagent profondément sa douleur.
Avec le Gal Delatre en Indochine