|
| Divorcer des matières premières ? Attention à la pension alimentaire ! | |
| | Auteur | Message |
---|
tante ju Pro !
| Sujet: Divorcer des matières premières ? Attention à la pension alimentaire ! Mer 19 Sep 2012 - 18:26 | |
| Divorcer des matières premières ? Attention à la pension alimentaire ! par Cécile Chevré de "Quotidienne de l'Agora"
C'est un couple infernal qui fait parler de lui depuis des années. Ils ont marché main dans la main vers des sommets, ont conquis le monde... et le coeur des investisseurs. Bref, ensemble, ils ont fait des étincelles. Seulement voilà, que se passe-t-il quand l'un de ces partenaires a un petit coup de mou ? Est-ce la rupture ? Le divorce ?
Ce couple infernal, c'est la Chine et les matières premières. Pour nourrir sa formidable croissance, l'empire du Milieu avait besoin de commodities : pour construire des routes, infrastructures, pour alimenter ses usines, pour nourrir ou vêtir sa population, pour permettre à celle-ci de se chauffer, de s'éclairer de se déplacer. L'appétit chinois pour les matières premières est donc devenu proverbial, alimentant même fantasmes et craintes : la Chine serait en train de mettre la main sur nos ressources, nos réserves.
Un exemple parmi d'autres : l'exploitation des très demandées terres rares. Dans l'Edito Matières Premières, François Danjou revient d'ailleurs sur cette épopée des terres rares.
Or ce que nous soupçonnions depuis des mois se confirme, la Chine ralentit. Un peu ? Beaucoup ? Est-elle à deux doigts de s'effondrer sur elle-même ? Difficile de savoir, Pékin n'étant pas particulièrement connue pour sa transparence. Un effondrement, non, nous n'y croyons pas. Un ralentissement sévère... peut-être.
Quoi qu'il en soit, puisque la demande chinoise est en baisse, les matières premières souffrent, et cela est indéniable. En première ligne, les hard commodities, à savoir les matières premières utilisées pour l'industrie lourde.
Alors que depuis plus de 10 ans, les matières premières sont clairement en phase haussière, certains prédisent aujourd'hui un retournement majeur de tendance.
Comme l'explique Michel Pettis sur son blog, quatre raisons font pencher la balance du côté d'une phase baissière :
1. Au cours de la décennie passée, lorsque le cours des commodities semblait confortablement orienté à la hausse, les producteurs ont lourdement investi pour augmenter leur capacité de production. Conclusion, alors que la demande ralentit voire baisse, nous entrons dans une phase de surproduction. Et qui dit production supérieure à la demande, dit baisse des cours.
2. La baisse de la demande chinoise va bien plus peser sur les cours que ne le pensent nombre d'analystes.
3. Outre le ralentissement de son activité, la Chine réoriente progressivement son économie vers la consommation intérieure. Un changement de cap qui signifiera un changement en profondeur dans sa demande en matières premières : moins de commodities industrielles, plus de matières premières utilisées dans la fabrication de biens de consommation.
4. Dernier facteur plaidant pour une baisse des cours : l'importance des stocks chinois. Ces dernières années, l'empire du Milieu a beaucoup acheté. Plusieurs raisons à cela : - la faiblesse des cours des matières et des marchés actions en 2008 et même 2009. Au cours de ces dernières années, Pékin a donc multiplié les achats non seulement de commodities mais aussi de minières ou de sociétés productrices. - un important stock de liquidités et la volonté de réduire ses réserves libellées en dollars au profit de l'or mais aussi d'autres matières. Pékin a aussi conclu d'avantageux contrats ou partenariats avec des pays producteurs de matières premières en échange d'une bienvenue aide financière. De tels contrats avec le Venezuela ou la Russie lui ont permis de s'assurer l'approvisionnement de pétrole et de gaz à bon compte pour les années à venir.
Pour toutes ces raisons, les matières premières – et en particulier les hard commodities – pourraient être entrées dans une phase baissière durable.
Mais tout n'est pas si simple. Car si d'un côté la demande chinoise faiblit, de l'autre, les banques centrales travaillent à soutenir leurs économies en pratiquant cet explosif mélange d'impression monétaire (sous différentes formes) et de taux bas. Les dernières annonces de la BCE et surtout de la Fed en sont le dernier épigone.
La conclusion est simple : plus de liquidités et un accès facilité au crédit. Avoir de l'argent, c'est bien, mais qu'en faire ?
Vous pouvez le placer dans les marchés actions, c'est d'ailleurs ce qui soutient les rebonds boursiers de ces dernières années. Intéressant mais risqué, les marchés actions étant de plus en plus volatils et jamais à l'abri d'un petit krach.
Vous pouvez aussi tenter le marché obligataire. Les dettes, c'est bien, mais encore faut-il savoir lesquelles acheter. Les dettes européennes, c'est plié. Les dettes américaines... eh bien comme le rappelait hier Eberhardt Unger dans ces lignes, la situation des Etats-Unis n'est pas bien brillante. Les dettes des émergents, intéressant, oui mais encore faut-il savoir faire le tri entre les plus intéressantes et les plus risquées.
Que reste-t-il alors ? Eh oui, les matières premières. L'influence des quantitative easing sur les commodities est visible dans les cours.
| |
| | | | Divorcer des matières premières ? Attention à la pension alimentaire ! | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |