La Défense française sûre de maintenir son budget jusqu'en 2016
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian s'est dit mardi convaincu de maintenir son budget pour les trois prochaines années au niveau actuel de 31,4 milliards d'euros.
AFP/Archives
M. Le Drian a déclaré avoir "obtenu de haute lutte" lors des discussions budgétaires le maintien de la même enveloppe en 2014, 2015 et 2016. "En clair, a-t-il résumé, la participation de la Défense à l'effort de redressement des comptes publics égale l'inflation".
Pour maintenir ce niveau de 31,4 milliards, M. Le Drian a demandé 1,3 milliard de recettes extra-budgétaires en 2013, et 1,8 milliard en 2014, 2015 et 2016.
Sans entrer dans le détail de ces recettes, le ministre a indiqué lors d'un déjeuner de presse qu'elles proviendraient encore en 2013 et l'année prochaine de la vente de biens immobiliers appartenant à l'Etat et de fréquences de transmission restantes.
Dans le passé, le ministère de la Défense n'a pas toujours réussi à recueillir le produit de telles ventes à temps pour boucler son budget, mais M. Le Drian a dit ne pas avoir d'inquiétude là-dessus. "Les recettes exceptionnelles seront au rendez-vous", a-t-il assuré.
Le ministre a d'ailleurs révélé que la loi de programmation militaire (LPM), qui échelonnera les crédits de défense pour les années 2014-2019, contiendrait une clause de révision à l'été 2016, pour tenir compte de l'évolution des perspectives économiques. Il espère que cette clause lui permettra d'obtenir de nouveaux crédits si l'économie se redresse mais concède qu'il "y a un risque" dans le cas contraire.
M. Le Drian n'a pas encore procédé aux arbitrages exigés par la LPM. Il a cependant assuré qu'aucun des grands programmes, comme l'acquisition de frégates Fremm ou la modernisation de l'armée de terre, ne seraient supprimés. L'enveloppe pour ces grands programmes est de 5,7 à 5,9 milliards d'euros.
Mais les commandes devront être étalées pour tenir compte des contraintes budgétaires et de l'acquisition de capacités nouvelles, comme des drones et des ravitailleurs MRTT, qui ont cruellement manqués dans les opérations en Libye et au Mali.
M. Le Drian a annoncé qu'il était en train d'acheter douze drones d'observation Reaper aux Etats-Unis. Cette acquisition, évaluée par ses services à 670 millions d'euros, reste subordonnée à l'accord du Congrès américain.
L'Etat a prévu l'acquisition de 12 avions ravitailleurs multirôles dans son Livre blanc de la défense publié fin avril et le ministre a précisé que des discussions étaient déjà en cours avec leur constructeur Airbus Military.
Il a par ailleurs estimé qu'à l'échéance 2016/2017, l'avionneur Dassault Aviation devrait compter sur les exportations pour soutenir la production de son avion de combat multirôle Rafale.
"Dassault est installé sur un concept de rente (...) On va continuer le rythme de livraison dans l'immédiat et, après, il faut que l'exportation joue son rôle", a-t-il dit. En d'autres termes, des commandes à l'exportation devront permettre à la Défense de ralentir les acquisitions de Rafale qui pèsent lourd sur son budget.
M. Le Drian s'est d'ailleurs montré confiant dans les perspectives d'exportation du Rafale, que l'Inde a retenu en janvier 2012 pour équiper son armée de l'air. Dassault espère conclure les négociations pour la vente de 126 appareils cette année, avant que les élections législatives de 2014 ne gèlent le processus de décision en Inde.
source: M6 info.fr