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| Journal d'un prisonnier par le général André Zeller - Le témoignage d'un des quatre généraux du putsch d'Alger | |
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claude millet Fondateur
| Sujet: Journal d'un prisonnier par le général André Zeller - Le témoignage d'un des quatre généraux du putsch d'Alger Mer 4 Mar 2015 - 17:47 | |
| Je vous fais partager les réflexions du général André Zeller Journal d'un prisonnier par le général André Zeller - Le témoignage d'un des quatre généraux du putsch d'Alger - Le général André Zeller a écrit:
- 10 juillet 1964
En réfléchissant au "putsch" d'Alger, je pense au rôle louche joué par le colonel Boissieu Georges, ancien chef d'état-major de Challe, qui se trouvait à Djidjelli comme commandant de secteur au moment du putsch. Deux mois avant, il était venu à Paris et avait assuré Challe de la nécessité et de la possibilité du coup d'arrêt à l'abandon. Par là même , il s'en déclarait partisan. Challe le fait venir de Djidjelli en lui demandant son appui. Il accepte. Mais à partir du 23 au soir, il fait tout pour liquider le putsch aux moindre frais? C'est sur son conseil que Challe décide de tout arrêter. Pourquoi cet homme, qui avait ouvertement participé à l'action, et dans un rôle important, a-t-il eu simplement quelques semaines d'arrêts de rigueur. L'a-t-on ainsi payé d'une intervention opportune? Il ya des figures, liées aux évènements graves, qui vous poursuivent ensuite en évoquant l'incertitude et la méfiance. Geroges de Boissieu est de celle-ci. Homme bien organisé, intelligent sans doute, mais pour qui le devoir n'a pas de valeur en lui-même, pas de sens impératif. Une girouette bien articulée, mais dangereuse. Une figure qui traverse votre vie en y laissant une trace empoisonnée. [...] 27 juillet 1964 Au chapitre des hommes douteux, dans lequel j'inscrivais il y a quelques jours le colonel Georges de Boissieu, j'ajoute deux autres figures, en réalité dénuées de franchise: Mr Regard, qui a été, peu après le 13 mai 1958 et provisoirement, secrétaire général du résident à Alger (le résident étant alors Salan). Au courant du putsch, ayant provoqué auparavant, à Paris, en mars et avril 1961, plusieurs réunions des généraux du putsch, Regard s’est habilement éclipsé au moment de l’échec. Quelques mois plus-tard il est arrêté, puis relâché rapidement, comme si un séjour bref en prison devait le dédouaner vis-à-vis des hommes du putsch. Qu’il ait eu des appuis dans les ministères et aussi auprès de M. Baumgartner, c’était chose acquise. La charge qui pèse sur lui est au minimum celle de « double-jeux ». Peut-être a-t-il misé sur le putsch, en prenant aussi quelques garanties en face ? Le double jeux est , par définition, une double trahison. M. Marguillier, homme intrigant, habile , lui aussi à double jeux ou triple face ; en relation avec les têtes du patronat français depuis son passage au Conseil supérieur de patronat comme secrétaire de Boutemy, trésorier de cet organisme. Edite une revue titrée Demain, dont l’abonnement est de 1000 nouveaux francs par an. Cette revue, de valeur médiocre, semble avoir des abonnés dans les milieux de hautes affaires. Marguillier excelle à réunir, pour des dîners, hommes d’affaires, hauts fonctionnaires, officiers. Sans avoir été au courant du coup d’ Alger, Marguillier en connaissait les principaux acteurs et manifestait auprès d’eux des opinions très proches des leurs. Après le 21 avril, il semble s’être retiré à l’étranger, Suisse et Grande-Bretagne. Mais plusieurs indices me font croire qu’il a donné des gages au régime et qu’il est probablement en relation avec la police. En 1963, Puga, ex-colonel, a été arrêté puis relâché ? Lié précédemment avec Marguillier, il attribue l’arrestation aux nuisances de celui-ci. En écrivant ici ces trois noms : de Boissieu, Regard, Marguillier, j’indique la méfiance qu’ils m’inspirent tous trois. Leur manque de droiture revêt des formes différentes. Mais elle m’apparait comme certaine et fallait que ce fut inscrit. Dans ce qu’on a appelé « le putsch » et qui était l »essai dernier pour garder l’Algérie les exécutants comme principaux acteurs ont pu commettre des erreurs d’appréciation. Ils sont tous des hommes de bonne volonté et de bonne foi. En arrière-plan se dessinent quelques silhouettes de traitres de mélodrames, accommodés au goût du jour ? Que l’historien futur se penchent sur leur rôle.
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