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| LE FAMAS... | |
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GARD Expert
| Sujet: LE FAMAS... Jeu 15 Oct 2015 - 9:20 | |
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Alors que Russes et Américains commercialisent et font évoluer de génération en génération leur arme de dotation, la France s'en révèle incapable. par Maxime de La Devèze Éditorialiste Saint-Cyrien, diplômé en droit et science politique
« Fusil d’assaut de la manufacture d’armes de Saint-Étienne » : dans les années 80, 30 ans après l’armée soviétique, voici le soldat français équipé d’un fusil d’assaut de conception révolutionnaire. Avec cet armement unique, tout devient simple. Le FAMAS est toujours, aujourd’hui, un outil délicieux pour instructeurs de tir de combat, et certains experts qui ont le choix des armes ne l’échangeraient pour rien au monde en opérations. « Mon FAMAS est mon ami, je ne suis rien sans lui », faisait-on chanter aux recrues du service militaire. En effet, le FAMAS était leur seule technologie. Pour le reste, c’était rustique : déplacement à pied ou parfois en camion, treillis-rangers, casquette de peintre et sac à dos de voleur de poules.
Alors que Russes et Américains commercialisent et font évoluer de génération en génération leur arme de dotation, la France s’en révèle incapable. Siégeant au Conseil de sécurité, toujours classée dans les premiers pays exportateurs d’armement, contributeur de référence dans toutes les interventions sous mandat international, elle ne dispose plus de cartoucherie, même si elle maîtrise toujours le savoir-faire industriel. On a vu quelques soucis de compatibilité et de performance : le FAMAS est exigeant et ne tire pas correctement n’importe quelle munition. C’est un argument pervers de ceux qui militent pour son abandon.
Dans les armées, on se soucie à vrai dire assez peu du fournisseur de matériel. C’est compréhensible. Le soldat n’est pas une variable d’ajustement pour la politique industrielle, l’aménagement du territoire ou le découpage électoral… L’armée d’aujourd’hui est une combinaison d’hyper-spécialistes entraînés comme des sportifs de haut niveau, qui exigent un équipement adapté à leur poste.
La question se pose du côté de l’industriel français. A-t-il suivi le rythme de son marché pour diversifier sa gamme, exporter et produire en petites séries des versions différentes pour le client particulier ? Il semble que non. La France compte plus d’un million de chasseurs et autant de tireurs sportifs à jour de leur licence, ce qui en fait en proportion le premier pays au monde en détention d’armes par habitant. À l’heure où n’importe quel lycéen boutonneux peut fabriquer une arme dans sa chambre avec une imprimante 3D, les manufactures d’armes légères françaises sont restées dans une logique technocratique de grands programmes et de plan quinquennal. L’armée de terre, elle, fait du sur-mesure, voire de l’artisanat de luxe aux quatre coins du monde. Ce n’est pas qu’un paradoxe, c’est un scandale. Cette industrie qui n’est pas très « glamour » n’attire pas les grands corps de l’État : elle est devenue le parent pauvre et menacé de la politique militaro-industrielle de la France.
Alors, pour le FAMAS, « Garde à vous ! »
« Aux morts! »
Fermez le ban.
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