Ivan Rioufol : « L’angélisme est un danger mortel » [interview]
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12/09/2016 – 08H25 La Baule (Breizh-info.com) – Ivan Rioufol était vendredi 10 septembre en conférence à La Baule afin de présenter son livre « la guerre civile qui vient ». Breizh-info l’a interviewé.
Breizh-info.com : Il y a vingt ans, tous ceux qui évoquaient le risque d’une guerre civile (et ethnique) en France étaient qualifiés de fascistes. Aujourd’hui, le mot sort de nombreuses bouches, dont la vôtre. Pourquoi les dirigeants ont ils attendu tout ce temps avant de prendre la mesure de la situation, et cela alors que des lanceurs d’alerte prédisaient déjà ce qui se passerait en France (Raspail en tête) ?
Ivan Rioufol : Guerre civile est un mot qui effraie, à juste titre. J’ai voulu développer ce sujet dans mon livre, paru en mars,pour mettre enfin les mots les plus justes sur les conséquence de la fracture identitaire, que j’avais décrite en 2006 dans un précédent essai paru chez Fayard (La fracture identitaire).
Depuis, cette hypothèse de plus en plus vraisemblable, celle d’un affrontement entre deux conceptions radicalement opposées de la société, est entrée dans les discours politiques, après avoir été reconnue en mai par le patron de la DGSI lui-même.
Il y a vingt ans, trente ans, c’était le mot immigration qui était tabou. Je reproche d’ailleurs au FN de l’époque, celui de Jean-Marie Le Pen, d’avoir contribué à rendre ce sujet inabordable en l’assimilant à des attitudes inutilement provocatrices. Quand Raspail écrit son livre prophétique dans les années soixante-dix, il n’évoque pas la guerre civile mais l’invasion massive d’un peuple étranger, qui ne rencontre aucune résistance. Ce pacifisme reste notre faiblesse. L’angélisme est un danger mortel.
Breizh-info.com : Y’a t’il encore des dirigeants politiques ayant une vision à long terme du pays, de la civilisation ? Leur lâcheté n’est-elle pas, petit à petit, transformée en collaboration active avec l’ennemi ?
Ivan Rioufol : Je n’ai plus confiance en la classe politique en général. Elle est responsable de cinquante ans de déconstructions de la nation, de son peuple, de son unité. Je vois que le FN développe une approche plus réaliste, qui lui donne des ailes. Mais je crois davantage au réveil, à la lucidité et à la sagesse de la société civile. Le peuple raisonnable sait qui est l’ennemi.
Les citoyens, de plus en plus réactifs, ont un rôle important d’aiguillon à jouer. En fait l’ennemi est double : il est bien sûr cet islam totalitaire et conquérant, qui a déjà ses < collabos > chez tous ceux qui croient reconnaître le nouveau prolétaire dans le musulman minoritaire. Mais l’ennemi est aussi au coeur de la caste politique qui persiste à s’aveugler et à vouloir jouer l’apaisement devant ce que j’appelle le nazislamisme.
N’oublions pas que les collaborateurs de Vichy venaient majoritairement de la gauche pacifiste et antiraciste. L’histoire bégaie.
Breizh-info.com : Pour mener une guerre, il faut être deux, et avoir désigné un ennemi. Les Islamistes ont désigné l’Europe mécréante. Mais avons nous désigné l’ennemi ?
Ivan Rioufol : Le premier ennemi, c’est nous-mêmes, qui avons cautionné ce monde politique. François hollande a aussi mis beaucoup de temps avant de parler de < terrorisme islamiste >. Mais il faut aller plus loin et désigner l’islam comme le problème à résoudre, sans pour autant désigner tous les musulmans comme boucs émissaires. Il n’est plus possible de soutenir que le Coran serait tombé du ciel, dicté par Dieu.
La raison et l’esprit critique doivent admettre que le Coran, comme la Bible, sont des textes écrits par les hommes, et donc amendables. Cette responsabilité revient aux Français musulmans les plus éclairés. Mais ils doivent parler sans plus attendre que les tensions se crispent davantage.
Breizh-info.com : Daesh n’est il pas un épouvantail servant à masquer des avancées communautaires lourdes (charia dans certains quartiers, halal, burkini, burka …) liées à l’expansion démographique d’une part, à la « soumission » de nouveaux convertis d’autre part ?
Ivan Rioufol : La contre société islamisée est, en France, une réalité qui n’a pas attendu l’existence de l’Etat islamique. Son éventuelle disparition ne changera rien aux fractures françaises. Il faut les réduire en cessant l’immigration de peuplement et en exigeant de l’islam qu’il renonce à la charia et à ses lois incompatibles avec la démocratie.
Cette épreuve de force est celle qui attend l’Etat. S’il recule, c’est le totalitarisme qui gagnera. La guerre civile est dans ce possible affrontement, s’il devait tourner mal. Une nouvelle < Bataille d’Alger > est possible, tant nous vivons aussi les suites revanchardes d’une contre-colonisation.
Breizh-info.com : Que vous inspirent les propos récents d’Emmanuel Macron déclarant que l’arrivée de milliers de migrants sera positive, économiquement, pour la France ? On a l’impression que la crise des migrants a fait oublier qu’avant cette vague migratoire sans précédent, la France se délitait déjà ethniquement et culturellement. quid ?
Ivan Rioufol : Angela Merkel n’a pas fini de payer sa folie qui a consisté, en septembre 2015, à ouvrir son pays à près d’un million de clandestins musulmans. Ces propos humanitaristes sont des bombes en puissance.
Ils sont des aubaines pour les partis populistes qui partout en Europe s’apprêtent à faire l’histoire.
Breizh-info.com : quelles solutions pour redonner espoir aux Français ? La « dictature du droit » (pour reprendre l’expression d’E. Zemmour) couplée à « l’idéal républicain » et à la « religion des droits de l’homme » ne sont ils pas les meilleurs moyens de perdre cette guerre civile ? Fait on la guerre avec des bougies, des stylos et des incantations ?
Ivan Rioufol : Nous sommes en guerre. Il faut donc se préparer à la guerre et être plus brutal que l’ennemi, qui ne comprend que la force. Ce rôle doit revenir à l’Etat, dans le respect du droit mais aussi s’il le faut avec le recours à l’armée. Si l’Etat devait se coucher, beaucoup de Français risqueraient de se faire justice eux-mêmes. Les Corses ont déjà lancé l’alerte.
Breizh-info.com : Comment voyez vous la France dans quinze ans, dans cinquante ans ?
Ivan Rioufol : Je crois au réveil des Français, qui ne sont pas du tout prêts à se soumettre à une idéologie si contraire à leurs mœurs et que beaucoup de musulmans ont pensé fuir en venant en France. Ces prochaines années vont être décisives et probablement cruelles, dans ce choc des cultures qui s’installe. La renaissance est au bout du chemin, je n’en doute pas.
Breizh-info.com : Avez vous des travaux en cours actuellement ?
Ivan Rioufol : Je suis dans la vigilance permanente. Nous ne pouvons perdre la guerre. Cela fera peut-être une suite à mon essai.
Ivan Rioufol – La guerre civile qui vient – Editions Pierre-Guillaume de Roux
Propos recueillis par Yann Vallerie
Photos : DR
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