Macron inculpé de « crime de guerre » pour refuser de rapatrier les détenues djihadistes ?
Philippe KerlouanCatégorie : Editoriaux
31 mars 2021 3 minutes de lecture
macron
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Il serait piquant qu’Emmanuel Macron, qui a qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité », fût inculpé pour « crime de guerre » par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), si ce n’était aberrant. Rassurez-vous : la demande d’ouverture d’enquête, déposée par trois avocats de familles djihadistes, avec l’aide de deux universitaires, a peu de chances d’aboutir, même si un avocat confie à
Libération que
« les crimes de guerre sont constitués ». Cette initiative illustre la faiblesse de nos dirigeants qui, non contents de se coucher devant les ennemis de la France, donnent des verges pour se faire battre.
Emmanuel Macron refuse, depuis 2019, de rapatrier les femmes et enfants détenus par les Kurdes dans des camps insalubres du nord-est de la Syrie et de présenter les adultes à la Justice française. Selon les plaignants, sa responsabilité pénale pourrait être engagée pour
« crime de guerre » : en qualité
« d’auteur », parce qu’il réfute de manière
« intentionnelle » le droit des femmes à être jugées ; en qualité de
« complice », pour leur détention illégale et celle de leurs enfants, ainsi que les
« traitements cruels et dégradants » qu’ils subissent.
Leur rapatriement est régulièrement demandé par leurs avocats, mais aussi par les autorités kurdes, qui estiment ne pas avoir les moyens de les juger ni de les détenir dans de bonnes conditions : elles ne disposent guère de preuves contre les femmes et reconnaissent que
« l’atmosphère radicale des camps » n’est pas adaptée aux enfants. Par son refus de les rapatrier, la France se voit ainsi accusée de rendre les Kurdes coupables de détention illégale et d’en être les premiers responsables.
L’Élysée subit sans cesse des pressions. En février, une dizaine de femmes détenues ont entamé une grève de la faim. Plus récemment, deux parlementaires français ont milité pour leur retour, jugeant qu’
« on ne peut pas se taire » et qu’
« il faut monter le ton […] pour faire bouger les lignes ». Il y a deux ans, on avait en haut lieu envisagé un rapatriement massif mais, devant les réactions hostiles de l’opinion, ce projet ayant fuité dans la presse, on s’était empressé de faire machine arrière.
Il est difficile de savoir ce qu’il pense actuellement mais, alors qu’il prétend lutter contre le séparatisme et que l’élection présidentielle approche, il ne peut décemment pas adopter une position favorable à leur retour. Macron fait le dos rond. On reconnaît là son courage, qu’il ne pratique qu’en l’absence de risque. Un mélange de Matamore et de Ponce Pilate. Il est plus facile de faire acte de repentance dans un pays étranger que de reconnaître publiquement que les djihadistes ne se revendiquent Français que lorsqu’ils ne sont plus dans la capacité de combattre la France.
Si le sort des jeunes enfants, mêlés, malgré eux, à cette entreprise terroriste, pose un problème humanitaire, les femmes qui ont suivi ou rejoint les combattants islamistes l’ont fait consciemment. Elles n’ont pas protesté contre les crimes perpétrés, quand elles n’y ont pas participé. Elles ont choisi de servir un autre État et de trahir la France. Faire preuve de compassion à leur égard ne constituerait pas un signe d’humanité mais un encouragement à poursuivre leur action, dès qu’elles en auraient la possibilité.
L’honneur d’un chef de l’État, c’est de garantir la protection des Français, non de s’émouvoir devant le sort des bourreaux et de leurs complices. Chacun jugera si Macron y satisfait.