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« ... Le devoir de mémoire incombe à chacun...rendre inoubliable. Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables. Laisser la mémoire se transformer en histoire est insuffisant. Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin... »
 
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 réfléxion sur la fin de la guerre d'algérie et ses conséquence.

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MessageSujet: réfléxion sur la fin de la guerre d'algérie et ses conséquence.   réfléxion sur la fin de la guerre d'algérie et ses conséquence. EmptyLun 9 Fév 2009 - 10:48

réfléxion sur la fin de la guerre d'algérie et ses conséquence. _ Réflexion sur la fin de la Guerre d'algerie et ses conséquence



Le pourquoi et le comment a déjà été traité dans cette rubrique mais il ma parru intéréssent de vous faire part de cette réflexion sur le rôle de De gaulle et sa politique politicienne hypocrite et des mensonges proclammées haut et fort comme "Je vous ais Compris"
Jacques Soustelle, nommé gouverneur général de l'Algérie en janvier 1955 sous le ministère Pierre Mendès France, pensait qu'il fallait transformer progressivement les Algériens en Français à part entière, allant même jusqu'à proposer la fusion des économies algériennes et françaises, en considérant l'Algérie comme la Bretagne ou la Lorraine et ses habitants comme des métropolitains. Soustelle appelait cette doctrine l'Intégration. Ethnologue de réputation internationale, Soustelle s'était lié à de Gaulle à l'époque de la France Libre. Demeuré gaulliste après la guerre - Soustelle fut chargé par de Gaulle de créer le RPF en 1947, dont il fut le premier secrétaire général -, il était aussi l'ami de Claude Lévi-Strauss. Ce dernier écrivit en 1955 : "Si, pourtant, une France de quarante-huit millions d’habitants s’ouvrait largement sur la base de l’égalité des droits, pour admettre vingt-cinq millions de citoyens musulmans, même en grande proportion illettrés, elle n’entreprendrait pas une démarche plus audacieuse que celle à quoi l’Amérique dut de ne pas rester une petite province du monde anglo-saxon. Quand les citoyens de la Nouvelle-Angleterre décidèrent il y a un siècle d’autoriser l’immigration provenant des régions les plus arriérées de l’Europe et des couches sociales les plus déshéritées, et de se laisser submerger par cette vague, ils firent et gagnèrent un pari dont l’enjeu était aussi grave que celui que nous nous refusons de risquer. Le pourrions-nous jamais ? En s’ajoutant, deux forces régressives voient-elles leur direction s’inverser ? Nous sauverions-nous nous-mêmes, ou plutôt ne consacrerions-nous pas notre perte si, renforçant notre erreur de celle qui lui est symétrique, nous nous résignions à étriquer le patrimoine de l’Ancien Monde à ces dix ou quinze siècles d’appauvrissement spirituel dont sa moitié occidentale a été le théâtre et l’agent ? Ici, à Taxila, dans ces monastères bouddhistes que l’influence grecque a fait bourgeonner de statues, je suis confronté à cette chance fugitive qu’eut notre Ancien Monde de rester un ; la scission n’est pas encore accomplie. Un autre destin est possible .
C'est en prétendant faire siennes les propositions de Jacques Soustelle mais aussi de Claude Lévi-Strauss, que le général De Gaulle revint aux affaires en mai 1958, profitant du soulèvement de l'Armée en Algérie. A Alger, le 4 juin 1958, de Gaulle déclara à la foule : " Je vous ai compris ! Je sais ce qui s'est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire. Je vois que la route que vous avez ouverte en Algérie, c'est celle de la rénovation et de la fraternité. Je dis la rénovation à tous égards. Mais très justement vous avez voulu que celle-ci commence par le commencement, c'est-à-dire par nos institutions, et c'est pourquoi me voilà. Et je dis la fraternité parce que vous offrez ce spectacle magnifique d'hommes qui, d'un bout à l'autre, quelles que soient leurs communautés, communient dans la même ardeur et se tiennent par la main. Eh bien ! De tout cela, je prends acte au nom de la France et je déclare qu'à partir d'aujourd'hui, la France considère que, dans toute l'Algérie, il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants : il n'y a que des Français à part entière, des Français à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. » A sa gauche, au balcon où le général de Gaulle prononça ce discours révolutionnaire, se tenait Jacques Soustelle. Le surlendemain, le 6 juin 1958, à Mostaganem, le général proclame devant une foule majoritairement arabo-berbère : "La France entière, le monde entier, sont témoins de la preuve que Mostaganem apporte aujourd'hui que tous les Français d'Algérie sont les mêmes Français. Dix millions d'entre eux sont pareils, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. Il n'y a plus ici, je le proclame en son nom et je vous en donne ma parole, que des Français à part entière, des compatriotes, des concitoyens, des frères qui marchent désormais dans la vie en se tenant par la main".
Ce projet égalitariste que le général de Gaulle s'affirmait décidé à accomplir en Algérie, il laissait entendre vouloir l'accomplir également en Afrique noire. En effet, lors du discours de Mostaganem du 6 juin 1958, de Gaulle déclara : " Il est parti de cette terre magnifique d'Algérie un mouvement exemplaire de rénovation et de fraternité. Il s'est élevé de cette terre éprouvée et meurtrie un souffle admirable qui, par-dessus la mer, est venu passer sur la France entière pour lui rappeler quelle était sa vocation ici et ailleurs".
Mais ce programme qui lui avait permis de revenir au pouvoir avec l'appui de l'Armée, le général de Gaulle y était en réalité opposé. Il pensait qu'il ne s'agissait que d'une utopie universaliste. "Qu'on ne se raconte pas d'histoires ! Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très savants".Or, étant revenu au pouvoir grâce à l'Armée sur le programme de l'Intégration, au nom duquel il avait renversé la IVe République, de Gaulle ne pouvait pas avouer ses convictions : "Vous croyez que je pouvais faire du jour au lendemain ce que je voulais ? Il fallait faire évoluer peu à peu les esprits. Où en était l’armée ? Où en était mon gouvernement ? Où en était mon Premier ministre ?" Quelques années plus tard, le général de Gaulle expliqua au général Koenig : « Evidemment, lorsque la monarchie ou l'empire réunissait à la France l'Alsace, la Lorraine, la Franche-Comté, le Roussillon, la Savoie, le pays de Gex ou le Comté de Nice, on restait entre Blancs, entre Européens, entre chrétiens... Si vous allez dans un douar, vous rencontrerez tout juste un ancien sergent de tirailleurs, parlant mal le français". Dans le même esprit, au cours d’un entretien accordé à Pierre Laffont, député d'Oran, directeur du journal L'Echo d’Oran, le 25 novembre 1960 : « De Gaulle (très en colère). – Enfin, Laffont, ne me dites pas que des hommes comme vous aient pu croire à un moment quelconque que j'étais favorable à l'intégration. Je n'ai jamais prononcé ce mot. Pourquoi ? Parce que je n'y ai jamais cru. On a dit récemment que l'Algérie était la plus française des provinces de France. Plus française que Nice et la Savoie. C'est inepte. Nice et la Savoie sont peuplées de chrétiens, parlent le français, ne se sont pas, à cinq reprises, soulevées contre la France. De tels propos ne peuvent que nous ridiculiser. En réalité, il y a en Algérie une population dont tout nous sépare : l'origine ethnique, la religion, le mode de vie
De Gaulle voulait la décolonisation en raison de l'impossibilité pour la France, selon lui, de pouvoir assimiler les populations des colonies. Dans ses confidences à Alain Peyrefitte, il fut très clair à ce sujet: "C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain, seront vingt millions et après-demain quarante ?" "Si nous faisions de l'intégration, si les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises mais Colombey-les-Deux-Mosquées". "Vous les avez regardés, avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Essayez d’intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront à nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français" "Avez-vous songé que les Arabes se multiplieront par cinq puis par dix, pendant que la population française restera presque stationnaire ? Il y aurait deux cents, puis quatre cents députés arabes à Paris ? Vous voyez un président arabe à l’Elysée ?"
Une des raisons qui ont conduit à la décolonisation était le refus du général de Gaulle, mais aussi de la majorité de la classe politique métropolitaine, d'accorder l'égalité politique aux populations d'outre-mer. En revanche, tous les sondages de l'époque indiquent que l'opinion métropolitaine était favorable à l'octroi de la citoyenneté française aux populations de l'Outre-mer. D'ailleurs, lors du référendum de novembre 1958, les Français approuvèrent la nouvelle Constitution, qui disposait que tous les Algériens seraient désormais des Français à part entière. A ce titre, 46 députés arabo-berbères prirent place à l'Assemblée nationale, à Paris.
Les convictions du général de Gaulle sur l'incompatibilité des Français et des Africains le conduisirent à opter également pour la séparation de la métropole et des territoires d'Afrique subsaharienne. En octobre 1958, la Communauté française étant nouvellement créée, le Conseil de gouvernement du Gabon, s'appuyant sur l'article 76 de la Constitution, demanda à devenir un département français. Léon Mba, président du Gabon, chargea Louis Sanmarcode présenter la demande auprès du gouvernement métropolitain. Reçu à Paris par le ministre de l'Outre-mer, Bernard Cornut-Gentille, Louis Sanmarco reçut cette réponse sans ambiguïté : " Sanmarco, vous êtes tombé sur la tête ? N’avons-nous pas assez des Antilles ? Allez, indépendance comme tout le monde !"La réponse du ministre Cornut-Gentille reflétait la pensée du général de Gaulle, qui expliqua plus tard à Peyrefitte : "Nous ne pouvons pas tenir à bout de bras cette population prolifique comme des lapins. Nos comptoirs, nos escales, nos petits territoires d’outre-mer, ça va, ce sont des poussières. Le reste est trop lourd". Le général de Gaulle s'expliqua en ces termes sur l'"affaire gabonaise" : " Au Gabon, Léon M'Ba voulait opter pour le statut de département français. En pleine Afrique équatoriale ! Ils nous seraient restés attachés comme des pierres au cou d'un nageur ! Nous avons eu toutes les peines du monde à les dissuader de choisir ce statut". Le général de Gaulle expliqua également à Alain Peyrefitte : "Vous croyez que je ne le sais pas, que la décolonisation est désastreuse pour l'Afrique ? Qu'ils vont connaître à nouveau les guerres tribales, la sorcellerie, l'anthropophagie ? Que quinze ou vingt ans de tutelle de plus nous auraient permis de moderniser leur agriculture, de les doter d'infrastructures, d'éradiquer complètement la lèpre, la maladie du sommeil, etc. C'est vrai que cette indépendance était prématurée. Mais que voulez-vous que j'y fasse ? Et puis (il baisse la voix), vous savez, c'était pour nous une chance à saisir : nous débarrasser de ce fardeau, beaucoup trop lourd maintenant pour nos épaules, à mesure que les peuples ont de plus en plus soif d'égalité. Nous avons échappé au pire ! Heureusement que la plupart de nos Africains ont bien voulu prendre paisiblement le chemin de l'autonomie, puis de l'indépendance"
L'essayiste Alexandre Gerbia montré comment le général de Gaulle accula les leaders africains à l'indépendance, notamment Félix Houphouët-Boigny, pourtant ardent défenseur de l'unité franco-africaine dans un cadre fédéral, et Léon Mba, pourtant grand partisan de la départementalisation du Gabon.
Selon Gerbi, si la décolonisation franco-africaine visait à perpétuer le colonialisme, c'est-à-dire l'exploitation économique des territoires français d'Afrique, que la démocratie réelle aurait entravée, son objectif secret mais fondamental était d'empêcher le métissage de la France que l'égalité politique entre métropolitains et ultramarins aurait entraîné ; l'indépendance fut imposée à l'Afrique par la métropole pour des raisons certes financières, mais aussi et avant tout civilisationnelles ou raciales. Pour y parvenir, le général de Gaulle et son gouvernement, avec la complicité de la majorité de la classe politique métropolitaine, violèrent la Constitution, en la modifiant selon des voies anticonstitutionnelles, par le biais de la Loi 60-525. La Loi 60-525 fut votée en mai-juin 1960, passant outre un avis défavorable du Conseil d'Etat et malgré la démission de l'ancien président de la République Vincent Auriol du Conseil Constitutionnel. La Loi 60-525 supprimait l'obligation d'organiser un référendum pour qu'un Etat africain de la Communauté française accède à l'indépendance, contrairement à ce que prévoyait jusque-là la Constitution. Très concrètement, cette loi permit, dès le mois suivant sa promulgation, que les Etats africains de la Communauté française accèdent à l'indépendance sans faire de référendum, c'est-à-dire sans que leurs populations soient consultées et puissent par conséquent, par leurs voix, entraver le processus de l'indépendance.
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