L'Etap serre les rangs
La mise en place des bases de défense entraîne une réduction des effectifs de certaines unités. Un exemple en est donné au sein de l'École des troupes aéroportées.
Jeudi, une cérémonie a marqué la dissolution de la première compagnie de l'École des troupes aéroportées. PHOTO THIERRY SUIRE
Une page d'histoire s'est tournée, jeudi, à l'École des troupes aéroportées. Une cérémonie y était organisée pour marquer la dissolution de la 1re compagnie de cet établissement chargé de former au parachutisme tous les militaires de France, ainsi que bon nombre de leurs homologues étrangers.
Composée d'une centaine de personnes, la 1re compagnie assurait essentiellement des tâches d'ordre administratif. Ces fonctions seront désormais exercées par la base de défense, qui a été constituée à Pau, comme c'est aussi le cas dans une cinquantaine d'autres sites en France.
Un vaste champ d'action
Conçues voici deux ans pour réduire les coûts de fonctionnement de l'armée, et moderniser son organisation, les bases de défense ont pour mission de gérer plusieurs unités ou régiments sur le plan administratif. En clair, elles s'occupent de la gestion des personnels, des achats, de l'intendance, de la paie des soldes, etc.
Celle qui est basée à Pau, au quartier de Rose, prend en charge un vaste secteur militaire. Elle englobe aussi bien l'Etap que le Bureau central des archives administratives militaires qui est installé place de Verdun, le 5e Régiment d'hélicoptères de combat, ainsi que la Brigade des forces spéciales et le 4e Régiment d'hélicoptères qui la soutient. Au total, un ensemble de plus de 3 000 hommes, auquel d'autres unités vont s'ajouter à partir de 2011.
Il s'agira des deux régiments tarbais que sont le 1er RHP et le 35e RAP, mais aussi du 1er RPIMa de Bayonne, d'un détachement de la Marine basé dans cette ville, et de l'École de l'aviation légère de l'armée de terre qui se trouve à Dax. Excusez du peu !
Le recours au privé
Les économies de gestion ainsi réalisées devraient permettre de dégager des fonds pour renouveler les équipements et améliorer la condition du personnel de la Défense, indiquent les pouvoirs publics.
En attendant, sur le terrain, les effectifs se réduisent. Seuls une trentaine d'hommes appartenant à la 1re compagnie de l'Etap devraient en effet rejoindre à Pau les effectifs du Groupement de soutien de base de défense (GSBDD). Les autres devant être mutés dans d'autres unités, y compris hors du Béarn.
Exception faite de quelques « référents », qui établiront un relais avec la base de défense, l'École des troupes aéroportées ne conservera donc pour l'essentiel qu'un personnel remplissant des tâches de formation au parachutisme (instructeurs, moniteurs).
Ce qui revient à dire qu'après avoir connu un effectif permanent de plus de 500 personnes en 2000, elle verra ce dernier passer à 225 l'année prochaine.
Par ailleurs, toutes les tâches confiées à la base de défense ne seront pas effectuées par des militaires. Des délégations de service commencent en effet à être assurées par le secteur privé, indique-t-on au sein de l'École des troupes aéroportées. Ce qui concerne en particulier la restauration, le transport et l'entretien des bâtiments.
Autre détail symbolique : les Peugeot de jadis ont été remplacées par des voitures civiles que l'Armée loue.
« Un soutien indispensable »
« Dans quelques instants, le fanion de la 1re compagnie rejoindra notre salle d'honneur. Il y retrouvera les emblèmes d'autres unités disparues, ayant, elles aussi, œuvré à la formation des troupes aéroportées françaises. Compagnie des services, mais surtout compagnie au service de notre collectivité, la 1re aura tenu pendant toutes ces années le rôle indispensable de soutien sans lequel rien ne se fait. À travers cet hommage rendu à l'unité, je veux aussi reconnaître le mérite de tous ceux qui ont servi sous les plis de son fanion. » C'est en ces termes que le colonel Didier Ozanne, commandant l'Etap, a salué le travail effectué par l'unité commandée par le capitaine Eljerrat. Un officier « exigeant envers lui-même comme envers ses subordonnés » et qui a mis « un point d'honneur à assumer jusqu'au bout la mission qui lui avait été confiée, illustrant par ses actes la vertu de persévérance qui, seule, construit les vrais succès ».
Une remise de décorations a accompagné cette remise de fanion. La médaille d'Outre-Mer agrafe République de Côte d'Ivoire a été remise au caporal-chef Stéphane Reutin. Les caporaux-chefs Bertrand Vila et Aziz Boulalah ont été décorés de la médaille d'or de la Défense nationale, tandis que le caporal-chef Rénald Morice recevait la médaille d'argent.
Pau · Pyrénées-Atlantiques
[quote]Paru dans SUD OUEST