.Publié le 26/02/2011 11:44 |
Pierre Challier
Malika, capitaine para portrait : en afghanistan avec l'ancienne du 35e RAPMalika, capitaine para portrait : en afghanistan avec l'ancienne du 35e RAP (régiment d'artilleur parachutistes Patronne des mécanos,
armuriers et techniciens du 3e régiment du matériel de Muret, le
capitaine Souadji dirige l'un des maillons essentiels des forces
françaises en Afghanistan.
Son père la rêvait avocate. Mais… « moi, je voulais éviter une vie «
métro, boulot, dodo », explique-t-elle. Alors en 1996, elle a laissé là
ses études de droit et quitté la région parisienne pour s'engager au 35e
régiment d'artillerie parachutistes (1) de Tarbes car, « depuis l'âge
de 12 ans, je voulais être militaire », commence Malika.
La chasse aux clichésMalika ? Oui, elle est née dans le « 9-3 », voilà trente-sept ans.
Oui, elle porte le béret rouge depuis quinze ans… ainsi qu'un nom
algérien devant celui de son mari. Eh, oui, devenue officier
parachutiste, on lui dit désormais « capitaine » au sein du 3e régiment
du matériel de Muret… Mais non, elle n'a jamais calculé sa carrière en
se disant qu'elle ferait mentir un à un les clichés attachés à une jeune
fille de banlieue, précise-t-elle, ne revendiquant rien d'autre que d'«
avoir eu des chefs qui ont vu en moi un soldat et pas une femme ou
quelqu'un venu d'ailleurs, des chefs qui ont cru en moi, pour avancer ».
De fait, « à l'armée, je n'ai jamais ressenti le moindre problème de
regard sur moi », insiste-t-elle, tandis qu'elle commande aujourd'hui à
Kaboul le Sous-groupement de maintenance adapté au théâtre (SGMAT),
poste à lourdes responsabilités.
Car le SGMAT, principalement armé par des Murétains, ce n'est rien
moins que l'énorme « usine » chargée de la maintenance de tous les
matériels de l'armée de terre, en Afghanistan (lire ci-dessous). Ce qui
n'effraye pas Malika. « Le goût de l'effort m'a toujours motivée »,
résume ainsi celle qui se souvient avoir été « la 6e fille sur un
régiment de 1.000 hommes, en arrivant au 35e RAP. » Mais avec le
caractère qu'il fallait. Celui d'une battante qui aimait se lancer des
défis, côté sports, parachutisme, grades à passer.
Militaire du rang, sous-officier… admise à l'école militaire
interarmes de Saint-Cyr Coëtquidan, elle a encore voulu « voir jusqu'où
[elle pouvait] aller ». Jusqu'à obtenir au classement l'unique place
d'officier para disponible, « pour pas quitter la famille ».
Devenue depuis la première femme commandant d'unité au 3e Rmat, elle
n'en fait cependant pas une gloire. Juste un parcours dans lequel la
soutient son mari, officier aussi. Les enfants ? « On y réfléchira après
avoir savouré ce temps de commandement », répond-elle… à moins qu'elle
ne tente l'école de guerre… « Et pourquoi pas ? Les concours sont faits
pour être tentés », sourit Malika pour conclure.(1) Le 35e RAP sera engagé à partir d'avril en Afghanistan où une centaine d'artilleurs seront déployés.