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 Le "petit oral" de la présidente de la commission de la Défense avant les Universités d'été

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MessageSujet: Le "petit oral" de la présidente de la commission de la Défense avant les Universités d'été   Le "petit oral" de la présidente de la commission de la Défense avant les Universités d'été EmptySam 8 Sep 2012 - 22:22

Le "petit oral" de la présidente de la commission de la Défense avant les Universités d'été

Mon collègue brestois Sébastien Panou a rencontré la députée Patricia Adam, qui est aussi présidente de la Commission de la Défense à l'Assemblée. Dans l'entretien publié ce samedi matin, dans nos pages de Brest, elle revient sur les grands défis de la Défense et l'avenir de Brest où lundi, se tiendront les 10e Universités d'été de la Défense. Des réponses à lire et à méditer...

adam.jpg

En péridode de crise, à quelle sauce les armées (39 milliards d’euros, 3e budget de la France), vont-elles être mangées ?
La Défense prendra sa part de l’effort, comme tout le monde, mais pas plus. Je ne sais pas si la suppression des 54 000 postes sera revue. Mais on n’envisage pas plus de départs.

Frégates Fremm, hélicoptères Caïman, Rafale... ? Certains programmes d’équipement seront pourtant forcément reportés non ?
Oui absolument. Les choix seront fait en fonction des besoins prioritaires des armées. On sait que les hélicoptères et les drônes par exemple sont des investissements dont on a besoin rapidement. Pour les drônes, la France a pris beaucoup de retard. Elle devra les acheter sur étagère.

A Brest, le chantier de conversion des sous marins SNLE au missile M51, qui emploie des centaines d’ouvriers, peut-il en souffrir ?
Non. Impossible. La refonte des SNLE est intouchable. Le M51 existe. Les dépenses ont déjà été engagées.

La question du nucléaire (10 % du budget Défense) ne fera donc pas débat pendant l’élaboration du livre blanc ?
Il n’y aura pas de discussion. La décision est déjà prise par le président. C’est la permanence. Plusieurs pays ont la volonté de développer l’arme nucléaire. On voit ce qui se passe en Iran. Est-ce maintenant que la France doit arrêter ? Idem pour le bouclier anti-missiles. La décision prise à Lisbonne (en 2010) s’impose à nous. L’Europe doit participer à l’opération menée par les Etats-Unis.

Finalement, qu’est-ce qui change côté défense entre la droite et les socialistes ?
La France n’est pas un pays en guerre. Pour nous socialistes, c’est clair, quand on intervient, c’est sous le mandat de l’ONU, ou des forces africaines, si elles nous le demandent. Nous n’aurions pas engagé les forces en Afghanistan, comme Sarkozy l’a décidé en 2008. L’entrée dans le commandement intégré de l’Otan a aussi été une décision unilatérale de Sarkozy. La parole de la France, son autonomie, sa capacité de dire « non » comme elle l’avait fait pour la guerre en Irak a été décrédibilisée. Une étude des coûts est en cours. On a déshabillé nos états majors pour habiller celui de l’Otan. Mais je ne suis pas sûre qu’on pourra revenir en arrière.

L’Europe est une orientation forte...
Les Américains nous le disent clairement : « il est temps que vous vous preniez en charge ». Nous avons une volonté politique forte. A chaque opération extérieure, nous pourrions associer un ou deux pays, comme avec les Anglais en Libye. Pour les équipements, nous avons une logique de conception commune, comme nous l’avons fait pour l’avion de transport A400M. Les coûts de développement c’est déjà 30 %. Mais des équipements en commun, comme un porte avions, ce n’est pas encore réaliste.

Et la mer ?
Il faut lui accorder de l’importance. On a beaucoup deshabillé l’outre-mer. Il y a des enjeux économiques. Mais aussi des endroits où nous avons besoin de rappeler parfois que c’est chez nous, comme aux îles Eparses dans le canal du Mozambique.

Ne risque-t-on pas de vous reprocher de plaider trop en faveur de Brest ?
J’assume et je répondrai de nos choix. Mais c’est vrai que Brest a beaucoup souffert ces dix dernières années par rapport à Toulon. Le plus gros coup dur, cela a été les SNA (NDLR : les futurs sous-marins nucléaires d’attaque de type Barracuda seraient basés à Toulon et non à Brest comme cela avait longtemps été envisagé. Une mesure concernant environ 1000 personnes et leurs familles). C’était une annonce politique.

Les Barracuda à Brest, ce n’est pas perdu alors ?
Non. La décision ne sera prise qu’à la livraison (NDLR : les premiers sont attendus en 2017). C’est vrai que la Méditerranée est stratégique. Mais la dissuasion ici a aussi besoin des SNA. Une étude comparative des coûts et infrastructures a été demandée par le précédent gouvernement. La base opérationnelle et celle de l’entretien peuvent aussi être dissociées. L’an prochain, nous aurons un bon aperçu.

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